Les sudistes descendent encore; les nordistes fortement ralentis

Concarneau - Saint Barth
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« Pour ne pas s’arrêter dans la bulle sans vent, il faudra descendre au moins jusqu’au 20e parallèle » annonçait Bertrand de Broc (Cercle Vert) il y a quelques jours. Aujourd’hui, si l’on en croit les routages, les partisans du Sud devront carrément plonger jusqu’au 12e parallèle, soit la latitude de la Grenade, pour garder un vent d’Est Nord-est constant aux alentours de 10 nœuds, généré par la présence d’un gradient de pression plus resserré. Les duos qui ont misés sur le Sud vont devoir continuer d’investir encore et progresser à 40° de la route. Pour l’heure, en tous les cas, la météo à venir leur semble plus favorable. Et la tendance s’est en effet inversée par rapport à hier : ce dimanche, les Sudistes sont plus rapides que leurs camarades de jeu au Nord qui progressent dans des vents faibles, voire inexistants. 



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« C’est la kermesse ! Tout est très hypothétique. A chaque fichier, les choses changent mais maintenant, c’est cartes sur table, il va falloir essayer de composer. De toutes façons, c’est à la fin de la foire que l’on aura les résultats » rappelait Stanislas Maslard (Agir Recouvrement), ce midi, lors de la vacation. De fait, la situation actuelle sur l’Atlantique est particulièrement instable. Les fichiers météo se contredisent et d’un jour à l’autre, l’avantage n’est plus donné au même groupe.

Les marins doivent donc faire preuve de patience. Rester lucide et cela, malgré la chaleur étouffante à bord des bateaux – notamment entre 10 heures et 16 heures – qui pèse fatalement sur les organismes. « Pour garder les idées claires, nous avons un peu modifié les durées des quarts dans ce laps de temps. Au lieu de faire 2 heures/2 heures, nous faisons 1 heure/1 heure afin d’être les plus efficaces possibles » a détaillé Laurent Gouezigoux (Trier c’est préserver). Pour l’ensemble des Sudistes, tout l’enjeu des prochaines 48-72 heures sera de mettre le clignotant à droite au bon moment : pas trop tard pour ne pas rallonger inutilement la route, et pas trop tôt pour ne pas retomber dans la bulle ce qui laisserait alors le champ libre aux Nordistes qui « coupent le fromage ». 



Ils ont dit :



Sébastien Picault, skipper de Kickers : « Avec Laurent, on avait investi dans le Sud. On espérait avoir un petit retour sur investissement mais ça tarde un peu à arriver à notre goût. La prochaine difficulté, c’est de prendre le virage au plus court, à la corde mais pas trop non plus pour ne pas s’arrêter. »



Franck Le Gal, co-skipper de Gedimat : «On croit qu’il y a toujours une carte à jouer dans le Sud et l’on est assez content de notre option. Maintenant, il faut échapper à la bulle qui se décale vers le Sud Ne pas se faire rattraper par des vents mollissants, et puis attraper l’alizé et bien gérer les bascules.»



Jean-Paul Mouren, skipper de Groupe SNEF : «On reste assez sereins, on se regarde la situation droit dans les yeux même elle n’est pas forcément à notre avantage. On assume cette voie nordique mais le très beau temps est contre nous. »
 


Jérémie Beyou, co-skipper de Generali – Europ Assistance : « On arrive au bout de l’anticyclone. A chaque modèle météo, ça change de place et il n’y a pas beaucoup de vent. Il y a un trou de souris, mais les conditions sont très variables. Alors, on prend un peu ce que l’on a. C’est assez compliqué nerveusement, la seule chose claire c’est que très au Sud y a du vent. Ca change tout le temps. On va voir. On aura peut-être un peu de chance. »

Classement de 15 h

1 AGIR Recouvrement Adrien Hardy / Stanislas Maslard à 1502,2 milles de l’arrivée
2 GENERALI – EUROP ASSISTANCE Yann Elies / Jérémie Beyou à 13,9 milles
3 CONCARNEAU – SAINT BARTHELEMY Miguel Danet / Damien Cloarec à 22 milles
4 GASPE 7 Joseph Brault / Antoine Koch à 26,3 milles
5 BRIT AIR Armel Le Cleac’h / Fabien Delahaye à 40,9 milles