Les écarts se creusent au cap Finisterre

Jardin Bio
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Les côtes de Galice ne sont jamais faciles à négocier ! Les

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retardataires de cette première étape entre Les Sables d’Olonne et

Madère en savent quelque chose. Car en n’arrivant pas à tenir le même

cap que leurs concurrents lors du long bord de près de lundi, ils se

sont retrouvés décalés plus dans l’Est. Et quand le vent est passé au

secteur Nord-Ouest, ils n’ont pas pu suffisamment arrondir leur

trajectoire et se sont plantés dans les calmes à l’approche des

falaises ibériques. De quelques milles de retard, l’écart a atteint

près de cinquante milles pour Jean-Edouard Criquioche et Lionel

Regnier. Dur, dur !

« On a essayé de faire au plus court cette nuit parce que cela fait

deux jours qu’on n’arrive pas à tenir le cap des autres Class’ 40 : on

est donc passé au ras des falaises espagnoles. et on est resté

encalaminé une heure dans une molle ! On a repris de l’air et on essaye

de s’écarter plus des côtes. Nous sommes à Cabo Prior maintenant, sous

gennaker à 8-9 nouds et on attend que le vent tourne encore plus au

Nord », regrettait ce mardi midi, Jean-Edouard Criquioche (Choice

Hôtels) qui constatait que son Pogo-40 semblait moins à l’aise au près

serré que les autres Class’40.

Des écarts grandissants

En revanche, Yvan Noblet et Partick Morvan ont remarquablement déjoué

ce piège au large de La Corogne en restant suffisamment éloigné (cinq

milles) des rives espagnoles, sans pour autant rallonger leur route

comme les partisans d’une trajectoire plus au large : « Nous sommes sur

une mer plate et dans une brise de 12-13 nouds de Nord. On va chercher

un effet de pointe au niveau du cap Finisterre : nous avons autant de

vent à terre qu’au large, c’est pourquoi je ne comprends pas l’option

des Class’40 plus au Nord. Tactiquement, nous avons joué la vitesse

toute la nuit au près puisqu’il y avait la rotation du vent annoncée.

Nous avons passé tous les caps cette nuit assez près, à cinq milles,

mais avec toujours du vent », indiquait Yvan Noblet (Appart City) à la

vacation radio de midi.

Benoît Parnaudeau et Jean-Christophe Caso ont ainsi perdu du terrain en

se décalant trop au Nord et même s’ils touchaient la nouvelle brise de

secteur Nord plus tôt, leur écartement leur a coûté une bonne dizaine

de milles en une demi journée. « Mon option plus au Nord ? Je ne sais

pas si c’était une bonne idée… Ceux qui sont à terre s’en sortent

bien. On a fait comme on a appris avec Jean-Yves Bernot ! Normalement

avec un vent de Nord à Nord-Ouest, le vent tamponne à la côte et

faiblit. C’est pourquoi nous avons serré le vent cette nuit pour nous

éloigner de l’Espagne. Nous sommes avec quinze nouds de vent de Nord et

on va bientôt envoyer le spinnaker. J’espère que ça sera payant à moyen

terme. », analysait Benoît Parnaudeau (Jardin Bio-Prévoir).

Et de fait, ce mardi après-midi, le leader s’engageait dans la grande

glissade vers Madère en route directe à plus de dix nouds de moyenne.

Et si la mer restait encore peu agitée et la brise modérée, cela

n’allait pas être la même chose dès la nuit prochaine : plus de deux

mètres de creux attendus et surtout vingt, puis vingt-cinq nouds de

Nord ! De quoi enclencher le turbo pour toute la flotte, mais Appart

City est bien parti pour accroître sensiblement son avantage, et tout

du moins sur les retardataires, encore trop près des côtes espagnoles

pour bénéficier de ce bon flux portant. Derrière le premier, la bagarre

est intense entre le Jumbo de Pierre-Yves Chatelin (Destination Calais)

et le prototype de Cécile Poujol (Merci les amis !), deux bateaux qui

naviguent à vue depuis plus de deux jours ! Mais il reste encore plus

de 700 milles à parcourir pour voir poindre la ligne d’arrivée à Quinta

do Lorde, sur l’île de Madère.

Classement du mardi 26 juin à 15h00 :

1- Yvan Noblet (Appart City) à 711 milles de l’arrivée

2- Pierre-Yves Chatelin (Destination Calais) à 12 milles du leader

3- Cécile Poujol (Merci les amis !) à 12,1 milles

4- Benoît Parnaudeau (Jardin Bio-Prévoir) à 16 milles

5- Jacques Fournier (Nous entreprenons) à 22,4 milles

6- Stephen Card (Cariberia) à 27,6 milles

7- Jean-Pierre Amblard (Azawakh III) à 28,8 milles

8- Alexis Guillaume (Méréna) à 38,7 milles

9- Jean-Edouard Criquioche (Choice Hôtels) à 45,7 milles

10- Lionel Regnier (Groupe Séfico) à 46,2 milles