Le Tour arrive en Méditerranée

Tour de France 2009
DR

Réparations diverses, ponçage et grutage : voilà le menu de la première

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journée méditerranéenne du Tour de France à la Voile 2009. Les 23 Farr

30 ont en effet rejoint Saint-Cyprien hier. Ils sont arrivés de Royan

par la route, après environ douze heures de trajet. Comme chaque année,

les voiliers étaient transportés par des professionnels ou par les

équipes d’assistance elles-mêmes. Une véritable caravane ! 
La flotte a

désormais envahi la zone technique du port de Saint-Cyprien et en ce

jour férié on n’y chôme pas ! Posées sur leurs bers, les carènes sont

poncées, rincées et « polishées ». Les équipes s’affairent à bord,

qu’il s’agisse de réaliser une grosse réparation ou simplement un

dernier nettoyage. Les gréements, les moteurs et les safrans sont

vérifiés. Une simple grue est réquisitionnée pour la mise à l’eau, le

mât étant soulevé par le travel-lift. Le moment du grutage est aussi

l’occasion de nettoyer la coque sous les patins du ber. Une fois mâtés,

les voiliers vont s’amarrer sur le quai d’Honneur du port de plaisance.


Nombre d’entre eux préfèrent effectuer auparavant quelques bords sur

la Grande Bleue. « Cet après-midi, on prévoit d’aller s’entraîner

rapidement sur l’eau » affirme, par exemple, Silver Mantz de CSC- HEC –

Ecole Navale. Quelques bords devant la Côte Sablonneuse sont utiles

pour vérifier le bon fonctionnement des voiliers et affiner réglages de

mât et de gréement. D’autres n’en auront pas le temps, mais ils

pourront s’entraîner demain puisque la première manche courue en

Méditerranée ne comptera pas pour le classement. Elle sera suivie d’une

ou plusieurs manches qui seront, elles, comptabilisées. Ce seront les

premiers points méditerranéens, importants pour tous ceux qui espèrent

encore jouer les podiums, voir y détrôner Courrier Dunkerque, Purflo –

Les Thermes Marins –Saint-Malo et CSC-HEC-Ecole navale, respectivement

leaders des classements « Général Honda », « amateur Malongo » et «

Etudiant CSC ». 
Les prévisions météorologiques annoncent un système

instable, avec un vent de force 2 à 3 soufflant au Nord pour mercredi

et jeudi. Deux journées calmes en perspective, qui devraient faire la

part belle à la tactique. D’autant que de nouveaux éléments ont rejoint

le TFV en Méditerranée, à l’image de Marc Bouet, entraineur de l’Equipe

de France de Match Race, qui naviguera à bord de BRED (interview

ci-dessous). 

Ils ont dit : 

Marc Bouet, entraineur de l’Equipe de

France de Match Race et tacticien de BRED :
« Je vais être tacticien,

ce que je savais faire il y a quelques années (sourire). Je vais

essayer de vérifier que les neurones fonctionnent encore, puisque ça

fait cinq ans que je n’ai pas navigué sur le Tour de France à la Voile

et que je navigue très, très peu depuis 1996. Je me contente de

regarder les meilleurs naviguer et d’essayer de les aider. Ca permet

quand même de conserver les réflexes : ce n’est pas parce que je ne

navigue pas que je ne vois pas ce qu’il se passe. Ca devrait pouvoir

bien se passer, à un niveau modeste – nous n’avons pas d’ambition

démesurée ! 
Ce qui m’a plu, c’est l’idée de vérifier que j’avais

encore la compétence de le faire. Le plaisir, aussi, de naviguer avec

des plus jeunes ! J’aime bien naviguer à haut niveau et je pense que le

TFV est une belle épreuve pour ça. Ca a toujours formé beaucoup de

jeunes, c’est intéressant pour les gens de mon âge de les voir et de

naviguer contre eux. 
C’est l’organisateur du projet, Vincent Portugal,

qui m’a demandé de rejoindre BRED. Je passe déjà 200 jours par an sur

l’eau, et je ne suis pas excessivement demandeur. Avec l’équipage de

BRED, nous avons déjà fait le Grand Prix de l’Atlantique à Pornichet.

Le barreur Christophe Clévenot et moi avons un point commun puisque

nous avons été champions du Monde en même temps, en 1990 à Medemblik en

Hollande (respectivement en Tornado et en Soling). A bord, je remplace

poste pour poste Eric Drouglazet, avec des caractéristiques assez

différentes. Je suis un spécialiste des bananes et des petits parcours

côtiers alors qu’Eric est un homme du large. Ca tombe bien parce que

nous devrions faire au moins une dizaine de bananes – c’est plus dans mon domaine de prédilection.  

Antoine

Frickey, régleur de génois sur TPM – COYCH :
« Le bateau est arrivé

hier à Canet-en-Roussillon. Nous avons eu une autorisation de

l’organisation parce que nous avons talonné à l’étape précédente. Il

n’y avait personne pour soulever le bateau et le réparer donc nous

avons fait ça là-bas. Il vient d’arriver sur la zone technique ce

matin. A bord, il y a toujours du peaufinage, du nettoyage, des winches

à checker… De l’entretien courant ! Nous remettrons le bateau à l’eau

dès que le ponçage de la réparation sera fini. Mais nous ne naviguerons

pas aujourd’hui, c’est sûr, le bateau ne sera pas prêt. La Méditerranée

est toujours assez capricieuse, alors je ne vais pas me hasarder à des

pronostics ! L’équipe change un peu. Nous ne sommes que deux à rester

de la configuration de Royan. Il n’y a pas de raison que ça ne marche

pas ! »

Tom Studer, skipper et barreur de Bienne Voile :
« Je

suis arrivé hier pour attaquer la Méditerranée. Tout notre équipage –

sauf une – est arrivé à Saint-Cyprien par train. Notre équipe de terre

a amené le bateau et la caravane par route, avec le camion.

Aujourd’hui, nous avons préparé le bateau : nous avons poncé un peu,

fait des réparations. Il y a de petits dégâts et même un petit trou…

Nous faisons de petites choses, mais pas de trucs sérieux. Nous allons

gruter cet après-midi et préparer le mât. On est prêt ! J’espère que

nous serons un petit peu meilleurs en Méditerranée qu’en Atlantique.

Normalement, c’est l’inverse, mais cette année est un peu différente.

Nous ne préférons pas les conditions trop fortes, mais nous prenons

comme c’est ! »

Xavier Lelong, embraque de Défi SEP – Arts et

Métiers :
« Le bateau est arrivé hier matin vers 11 heures par la route

après 12 ou 13 heures de transport. Il a été convoyé de nuit avec

d’autres bateaux étudiants. Nous étions avec Lagardère, Supélec et CSC.

C’était bien : nous avons pu rouler ensemble et faire un beau convoi.


Nos réparations ? Ponçage de la coque pour avoir une bonne aspérité et

qu’il glisse bien sur l’eau ; retravailler sur le mât car nous avons eu

des problèmes avec les feux en tête de mât – nous profitons qu’il soit

descendu pour refaire des soudures –; vérifier les réas car un avait

cassé pendant une course. 
En Atlantique, nous avons déjà quasiment

tout refait ! Nous avons perdu deux fois le moteur, cassé tous les

winches, un réa a pété pendant une course, la VHF était cuite, une

filière a due être changée… C’est pas mal ! 
Nous remettrons sûrement

le bateau à l’eau en début d’après-midi pour réparer le moteur. Et nous

allons essayer de naviguer cet après-midi pour faire nos réglages de

mât. » 
 
 
Leaders des trois classements avant jury : 
 leader du classement général Honda : Courrier Dunkerque (Daniel Souben)
 leader

du classement amateur Malongo : Purflo Les Thermes Marins Saint Malo

(François Le Bourdais)
 leader du classement étudiant CSC : CSC HEC

Ecole Navale (Hervé Gautier)