Le Cam, le retour…

VM Matériaux / Jean Le Cam
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Chez les multicoques 60′, Lionel Lemonchois se sent « de mieux en mieux » et les propos optimistes qu’il a tenus ce matin ne sont pas destinés, a-t-il  dit, à déstabiliser ses rivaux qui, à l’image de son ami Pascal Bidégorry, commencent à se demander comment le prendre à défaut : « J’appuie à fond la caisse mais, s’il n’y a pas le vent avec moi, je ne peux y arriver. Le loustic (Lemonchois), je le connais bien…»
Bidégorry s’attendait à ce que le vent mollisse en début de matinée, et il n’avait pas reçu la récompense des efforts consentis dans la brise pour se rapprocher. Car il venait de multiplier les manœuvres toute la nuit pour exploiter au maximum la brise.
Le skipper de Banque Populaire faisait part de son sentiment des moments privilégiés. « Avec  ses nouveaux foils, il avait l’impression de naviguer sur un engin «mi-oiseau mi-bateau ».
Lemonchois, plus terre à terre, confiait qu’il se trouvait « dans un tube en carbone qui rebondit sur l’eau à 25-30 nœuds. On vit avec, on s’y habitue ».
Lui aussi parlait de conditions de navigation «magiques » et il livrait sans fausse pudeur ses états d’âme. Ainsi, il redoutait la fin d’une belle aventure qui se profilait de plus en plus, et il avait « peur de penser à l’arrivée » après avoir « mené la danse dans cette course prestigieuse, dont il ne se « lasse pas du spectacle».
Lemonchois ne criait pas victoire, bien entendu, mais il s’adressait ainsi indirectement à ses adversaires : « A la sortie de l’anticyclone, je suis bien placé pour les contrôler. Ils sont derrière, dans l’axe. » Pascal plus rapide ? « Je vais remettre du charbon dans la machine », rétorque Lemonchois, qui définit ainsi sa stratégie actuelle : « Faire comprendre aux autres qu’ils n’y arriveront pas, (ndlr à me rejoindre), « qu’ils vont devoir se battre pour la deuxième place ».

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Chez les monocoques IMOCA, la situation est toujours aussi serrée. Jean Le Cam (VM Matériaux) exprimait, à la vacation de 5H00, sa surprise de n’être plus qu’à 9 milles de Jean-Pierre Dick (Virbac-Paprec). « Que lui est-il arrivé ? Ce n’est pas possible. Il  a dû faire un vrac dans la nuit. Pour ma part, mon minuteur de cuisine a dû se bloquer et j’ai dormi 3 heures. Il faut faire attention de ne pas partir en "saucissonade" dans le portant. C’est chaud et ça envoie ».
Dick n’est pas entré en contact avec le PC presse pour expliquer les causes de son ralentissement passager.

Classe 40 : En revanche, Dominic Vittet (Atao Audio System), 2ème en classe 40 à 16 milles de Gildas Morvan (Oyster Funds), a constaté l’éclatement de la flotte dans sa classe en l’espace de 4 jours et il a souligné les qualités du bateau de Morvan dans la brise au portant, avec qui il se livre à « une jolie bataille à laquelle je m’attendais ».

Dans les autres classes, Frank-Yves Escoffier (Crêpes Whaou !, multi classe 2) poursuit son one man show. A distance d’Artforms, non localisé, Servane Escoffier (Vedettes Bréhat Cap Marine) a creusé désormais un écart de 84 milles sur Cap Guadeloupe 911 en monos classe 2 tandis qu’en mono classe 3, le discret Anversois Michel Kleinjans mène la danse pratiquement depuis le départ de la course dimanche à Saint-Malo.