Après les pépins techniques survenu lors de l’Oryx Quest (ndlr : bras de liaison droit fissuré), vous avez attaqué le Tour de l’Australie. Cela vous a t il rassuré sur la fiabilité de Geronimo.” Oui complètement car le tour de l’Australie n’est pas quelque chose de facile. Le parcours n’est pas évident, les mers peuvent être d’une violence inouïe. En 6 700 milles, on rencontre tous les extrêmes d’un tour du monde. Mais c’était un parcours pour nous, pour Geronimo : les conditions changeaient toutes les 24 heures. On s’est bien amusé et je pense que ce fut un tour assez rapide (17 jours 13 h 32′). “” En revanche, ce fut bien plus lent entre Sydney et Tahiti : 3 300 milles en 13 jours, 8 h 25′ 56” à 10,29 nœuds de moyenne…“” Sur la route directe, ce parcours fait effectivement 3 300 milles, mais on a dû en faire 4 000 milles. Déjà, il fallait vite sortir de la Mer de Tasman, une mer caractérielle avec des rotations rapides. Ensuite, les alizés n’étaient pas au rendez-vous. Alors, on a tiré des bords et subi de la pétole avec notamment une journée à… 42 milles, la plus mauvaise performance du bateau depuis sa mise à l’eau. Fort heureusement, l’arrivée à Tahiti, ce fut quelque chose ! Ça m’a fait plaisir de retourner en Polynésie, pays qui possède une vraie culture maritime. Avec Eric Tabarly, on avait amené Pen Duick IV, le premier vrai multicoque, à Tahiti. Alors, quel bonheur d’amener Geronimo là-bas, d’amarrer la grande pirogue dans son pays d’origine. “” Quel est votre programme pour les mois à venir ? “” Geronimo est actuellement à Tahiti pour un carénage et une peinture. On prépare le bateau, on remonte à Hawaï, puis à Los Angeles : fin octobre, on se met en stand-by pour la Trans Pacifique entre Los Angeles et Hawaï (record détenu depuis 1997 par Bruno Peyron et son catamaran Explorer en 5 jours, 9 h, 18′ 26” à 17,21 nœuds de moyenne). C’est un record à notre portée, mais il faut être prudent. De Honolulu, il va falloir qu’on retourne ensuite à Los Angeles pour récupérer notre moteur. Ensuite, on tente le record San Francisco-Yokohama (Japon) avec le moteur à bord. On veut finir notre campagne dans le Pacifique. Nous voulions faire Hong Kong-Londres, mais nous sommes réticents car il y a de plus en plus d’actes de pirateries sur la première partie de ce parcours… “” Philippe Eliès”
La campagne du Pacifique
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