Ian Lipisnki et Davy Beaudart dominateurs

Samedi 9 avril, Lorient la Base, départ de la Lorient Bretagne Sud Mini 2016.

La première course de Minis de la saison a été lancée hier dans 20 à 25 nœuds de brise de secteur Ouest. Un petit grain a accueilli les concurrents, juste avant qu’ils ne s’élancent pour les 150 milles de course. Un départ presque prudent, bien géré par la plupart des concurrents. Mais quand on se retrouve à plus de 70 bateaux sur une ligne aussi longue soit-elle, il y a parfois des heurts. 3 bateaux, victimes de collision, sont rentrés au port de Lorient La Base.

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Le départ
A la bouée de dégagement, c’est un bateau de série qui est en tête. L’équipage du 869 Le Fauffifon de Charly Fernbach et Benoit Hantzperg fait figure de favori dans sa catégorie. Il est suivi par le prototype 865 Griffon de Ian Lipinski/Davy Beaudart qui aussitôt la bouée passée, lâche les chevaux au débridé. Derrière, les concurrents s’égrainent sous le soleil et dans une mer émeraude. Au travers, les Mini650 font parler la poudre et montrent toute leur puissance : rapidement les duos envoient toute la toile sur les bouts dehors. Le 888 Eight Cube prototype de Simon Koster atteint les 16 noeuds ; Les images, sur l’eau, sont magnifiques.


Départ Lorient Sud Mini par CourseAuLarge

La course
On s’attendait à quelques abandons et divers avaries, explique Mathias Louarn directeur de course. Pour la première course de la saison et le début de course les conditions sont soutenues avec 25 nœuds de vent au près et une mer formée. Les équipages peu aguerris, pas encore amarinés en ont fait les frais assez rapidement. En revanche, les plus expérimentés s’en sortent bien. Les anciens propriétaires rompus à l’exercice et plus à l’aise auront peut-être eu le temps de transmettre le mode d’emploi de leur bateau.

Large Victoire
Comme prévu, Ian Lipisnki et Davy Beaudart sur le proto 865 Griffon ont dominé les débats. Dès la bouée de dégagement, ils ont imprimé leur rythme au débridé, l’allure favorite du bateau. Collé en tête ils n’ont jamais été inquiétés par leurs poursuivants et effectué une course totalement maitrisée.

C’est évidemment souriants et presque reposés que les 2 maris ont mis le pieds à terre à Lorient ce matin.
Ian : Pour moi c’était la découverte. Davy lui connait bien son bateau donc j’ai ouvert grand les yeux, grand les oreilles et il m’a montré comment faire… “ou comment ne pas faire, application direct : ne pas faire ça … ah trop tard !” intervient Davy en se marrant. On a eu quand-même des petits soucis reprend Ian. Le bateau n’a pas besoin de beaucoup de toile pour aller très vite. Par contre c’est physique, il faut faire gaffe le bateau donne pas mal d’à-coups et à l’intérieur il faut s’habituer à tous les nouveau bruits… mais j’ai bien dormi confirme le skipper de Griffon. Je suis surtout content d’avoir été au départ. Il y a 10 jours pendant la tempête le bateau tombait de sa remorque on pensait que la saison pouvait être foutue finalement c’est un brave petit bateau et tout le monde a fait en sorte qu’on puisse prendre le départ de cette course. C’est un beau début d’histoire et le début d’une belle histoire.
Davy : Ian a bien écouté, de toute façon il a envie. On va le retrouver aux avant-postes sur les autres courses. Il n’a pas le choix de toute façon, sinon je lui botte les fesses. C’était vendu avec le bateau : tu gagnes sinon je le reprends ! Ian adore ça, il ne connaissait pas le proto il a vu ce que donnait le maximum, ça lui a plu : c’est super en tous cas il est amoureux du bateau déjà. On a eu du bol d’être devant, quand ça a refusé en passant Houat nous ont a pas trop tiré de bord au près par contre ça été un peu la punition pour toute la flotte. Des débuts toniques : La mer n’était quand même pas bien rangée. Sur certains bords c’était quand-même un peu la punition. Il faisait froid, il y avait de la mer, beaucoup de vent sur la fin, on rase les cailloux : tout ça c’est un peu effrayant, la nuit était assez noire. Ça peut être dur pour un certain nombre de gens. Nous on se réfugie derrière notre expérience et notre connaissance du plan d’eau mais c’est sûr ce n’a pas été facile. Au moins, ça met les gens dans le bain tout de suite mais c’est la 1ere course depuis qu’on fait du Mini ou on n’a pas envoyé de spi !

Le second proto le 716 a passé la ligne à 10h38’56”

Près de 14 abandons cette nuit
A terre, le CROSS Etel relaie les vacations radio à la direction de course. C’est la procédure pour ces Minis 6.50 qui communiquent via leur VHF. Au fil de la nuit, les appels se sont égrainés rythmant notre nuit. Problème de dérive, d’étai, de bastaques ou gros mal de mer, les causes d’abandon sont variées. Au total 14 bateaux ont déclaré leur abandon à la direction de course. Tous en route vers Lorient ou un port plus proche comme la Trinité. Le 861 s’est malheureusement échoué sur la plage de Trévignon à côté de Concarneau. Les 2 marins vont bien et sont assistés de la SNSM qui attendait le lever du jour pour organiser la manœuvre de déséchouage.

Second Proto 716 Raoul Pastèque Romain Bolzinger – Axel Tréhin : c’était très, très humide. Des conditions “velues” ; on fait une bonne partie du parcours avec un bon 20 nœud de vent, 25 au nord de Belle-Île et un petit grain à 40 à l’arrivée. Une pointe à 19.47 sous genaker, un petit bord mémorable à la Teignouse où on n’a pas enroulé le genaker sur la portière, c’était bien drôle mais pas très raisonnable. Ces bateaux vont vraiment vite. On a fait beaucoup de virements. On s’attendait à faire du près, on n’est pas déçus ! Et un bord de portant pour rentrer un peu frustrant car la mer était un peu courte, du coup on ne pouvait pas bourriner autant qu’on sait le faire mais c’était déjà bien drôle. A hauteur des Birvideaux, il y a eu des bons talus. C’était sympa mais pour l’année prochaine, il faudrait la faire dans l’autre sens ¾ au portant et ¼ au près !

1er bateau de série et vainqueur de la LBSM 2016 869 le Fauffifon avec Charly Fernbach et Benoit Hantzperg : Pour une première course, c’était plutôt pas facile : beaucoup de vent, beaucoup de près on en a tous un peu bavé. Le retour au portant, c’était vraiment la récompense. Je crois que c’est pour ça qu’on fait du Mini ! En fait c’était un peu scabreux on était sur la tranche, sur la portière même, mais c’était vraiment bien. En fait, on a payé cher la remontée mécanique mais la descente tout shuss c’était génial.
On a fait le métier, comme des pros, se marrent ils tous les deux. On n’a pas eu trop l’occasion de manger ou même de se faire un café. Le bateau est plein d’eau parce qu’au portant on enfournait. C’est peut-être une des course les plus dure que j’ai eu à faire, c’est vraiment un sprint sans une seconde de répit… on savoure d’autant plus cette victoire !