Avec près de 15 000 milles parcourus dans un timing serré – rappelons que le Maxi Edmond de Rothschild a été mis à l’eau en juillet – l’année 2017 a été d’une grande intensité pour Sébastien Josse et l’ensemble des membres du Gitana Team. Cyril Dardashti, qui dirige l’équipe depuis près dix ans, revenait sur cette période : « Concevoir et mettre à l’eau un bateau tel que le Maxi Edmond de Rothschild était déjà un grand challenge, le préparer pour le départ d’une transat en double de près de 5 000 milles seulement trois mois après sa sortie de chantier était encore plus ambitieux ! L’équipe a été remarquable dans son engagement et la deuxième place de Sébastien et Thomas sur la Transat Jacques Vabre est venue récompenser ce travail. Ce sont des projets de long terme sur lesquels il faut savoir être patient et persévérant. Ce bateau est au début de son histoire, nous avons énormément de travail devant nous, de choses à découvrir, de défauts de jeunesse ou de conception à gommer mais les premiers mois de vie de Gitana 17 sont de bon augure.»
Chantier de fiabilisation
Il y a quelques jours, le géant de 32 mètres a pris ses quartiers d’hiver au sein de la toute nouvelle base du Gitana Team. L’équipe s’est dès lors lancée dans un chantier de révision et de fiabilisation que nous décrivait Pierre Tissier, son directeur technique : « Le Maxi Edmond de Rothschild est passé au peigne fin. Nous démontons tous les systèmes pour révision (mécanique, hydraulique, électronique…) ou réparation, comme cela est le cas pour les foils. Après leur casse sur la Transat Jacques Vabre, nous avons pu identifier qu’il ne s’agissait pas de problèmes structurels mais bien de défauts mécaniques. Nous avons minimisé l’impact de la mer sur le foil au vent et le blocage de ce dernier… ce défaut de conception sera rapidement gommé sur la base des foils existants qui sont réparables.» Ces trois mois au chaud seront également l’occasion d’apporter quelques optimisations, à commencer par le système de barre ou encore la production d’énergie. Enfin, en vue du programme solitaire qui attend Sébastien Josse, l’ergonomie du cockpit sera affinée pour permettre au marin de disposer d’un bateau pleinement taillé pour le défi sportif qu’est la Route du Rhum. La mise à l’eau du dernier-né des Gitana est programmée pour fin avril, début mai.
Cette course de légende, que le Gitana Team a déjà eu l’honneur d’inscrire à son beau palmarès en 2006 avec un Gitana 11 confié à Lionel Lemonchois, est clairement l’objectif de la saison pour Sébastien Josse et les membres de l’écurie aux cinq flèches. Pour préparer cette grande échéance sportive, le skipper du Maxi Edmond de Rothschild a choisi un programme d’entraînement essentiellement tourné vers le large : « Les quelques mois dont nous avons bénéficié en 2017 et notre participation à la Transat Jacques Vabre ont été très riches d’enseignement, essentiels dans notre mise au point. Ils nous ont permis de valider nos grandes orientations techniques et d’identifier les points sur lesquels nous devions nous améliorer ou revoir notre copie. Cette année, l’accent est clairement mis sur le large et le solitaire. L’objectif étant de préparer la Route du Rhum, soit une traversée de plus de 3 000 milles, nous avons programmé deux transatlantiques entre mai et juillet. Un aller entre Cadix et San Salvador, qui offre des conditions de navigations très proches de celles de la Route du Rhum et un retour au départ de New York pour éprouver le bateau dans les conditions un peu plus viriles de l’Atlantique Nord. L’idée est de partir sur des tracés connus avec des références de timing mais pas nécessairement sur un mode record. Pour faire des records, il faut avoir les conditions météorologiques parfaites et pour cela faut avoir du temps à consacrer au stand-by, ce qui n’est pas notre cas cette année. » Dans la même philosophie, la configuration d’équipage de ces runs atlantiques sera fonction de la météo et Sébastien Josse se réserve ainsi le choix de partir seul ou accompagné.