Un prologue couru avec application
Tant de détachement pourrait laisser croire que les victoires viennent facilement. Le prologue lancé en fin de matinée et en guise de tour de chauffe à une Solitaire au parcours plus impressionnant que jamais, n’était pourtant pas une partie de plaisir avec ses 15 milles de régate très techniques entre Pointe des Minimes et Fort Boyard ; Et si aucun des 49 protagonistes n’osait ouvertement l’affirmer, ce galop d’entraînement revêtait pourtant une réelle importance aux yeux de tout compétiteur avide d’en découdre et impatient de valider une dernière fois les réglages et améliorations apportées cet hiver sur le monotype Figaro. Vainqueur à l’issue d’une course remarquablement négociée, départ au bateau comité en troisième position, excellent bord de reaching pour s’approprier la seconde place aux dépens de Nicolas Troussel, puis bord de spi ultra rapide pour s’emparer de la tête sous fort Boyard et conclure en vainqueur cette mise en jambe, Gildas pouvait légitimement avouer une certaine satisfaction ; "On dispute toujours ces prologues avec le secret espoir de faire un résultat car cette première confrontation est, quoi qu’on dise, prise très aux sérieux par les compétiteurs" explique le skipper de Cercle Vert, "Il est important de jauger la concurrence, de s’assurer que nos réglages sont bons à toutes les allures… bref, qu’on est dans le coup!" Avec 22 noeuds de vent sur la ligne de départ et des variations en course de l’ordre de 15 à 24 noeuds, les Solitaires ont eu largement matière à s’exprimer. Cette entrée en matière plutôt costaud rassure quant à la fiabilité du bateau. "Ce succès signifie aussi que le bateau est bien au point."
Une édition nouvelle formule
la Solitaire du Figaro millésimée 2008 a sensiblement modifié son format. Ce sont cette années trois "grosses" étapes, au lieu de quatre, qui attendent les concurrents. "Cela va être encore plus dur physiquement" annonce le "Géant vert", "avec des passages en des points redoutés par tous les navigateurs, le cap Finisterre en Espagne, la pointe du Cotentin et l’île de Man au nord de la mer d’Irlande. Ce sera dur, et long" prévient Gildas. "J’ai beaucoup navigué cette année, en changeant de supports entre le 60 pieds VM Matériaux et mon Figaro Cercle Vert. On apprend toujours énormément à côtoyer quelqu’un comme Jean Le Cam. Je pense donc que mes expériences récentes avec lui sur deux Transats m’apportent beaucoup." A commencer par la modestie ; Gildas garde la tête froide et rêve avant tout d’une victoire d’étape : "Les Troussel, Duthil, Tabarly, Drouglazet .. sont bien présents" affirme t’il. "Il va falloir se battre…".