Sans surprise aucune, les Kiwis de Dean Barker ont marqué leur 6e point consécutif ce dimanche soir à San Francisco et se sont ainsi qualifiés directement pour la finale de la Louis Vuitton Cup en battant Luna Rossa Prada (les deux prochains matchs prévus entre ces deux AC72 ne seront donc qu’une occasion de s’entrainer).
Sans voile d’avant… et victorieux tout de même !
Petit “détail” croustillant : ETNZ a pourtant perdu son génois dès le premier bord de près… mais même en naviguant sous aile seule- sans aucune voile d’avant donc – ils n’ont cessé de creuser sur Luna Rossa Prada au cours de cette dernière régate du troisième Round Robin ! Au final, pas de record de vitesse évidemment mais tout de même 2 minutes et 20 secondes d’avance au finish pour les Néo-Zélandais. Un gouffre, donc. Comme d’habitude hélas, il y a eu match… mais il n’y a pas eu de match.
Puisqu’ils ne sont que deux autres AC72 challengers en lice, Luna Rossa et Artemis s’affronteront donc en demi-finale – quoiqu’il arrive lors des deux derniers Round Robins – afin de se disputer l’honneur de rivaliser avec ETNZ en finale de la Louis Vuitton Cup.
On vous laisse deviner qui est le grand favori pour affronter le Defender Oracle pour l’America’s Cup… Un indice ? Les Kiwis ne touchent quasiment jamais l’eau, leur AC72 étant pratiquement en permanence juché sur ses foils. Plus rapides, plus haut et beaucoup plus performants dans toutes les manoeuvres, ils ont aussi le record d’une pointe de vitesse à 44 noeuds… Bon courage à Luna Rossa et Artemis qui vont devoir prodigieusement progresser s’ils veulent inquiéter la bande de Grant Dalton.
BM
La réaction de Dean Barker et le résumé de course officiel :
Lors du premier tiers de course autour du parcours en sept bords, le mousqueton reliant la voile d’avant à l’étai d’Aotearoa a donc rompu. Près de trois minutes ont été nécessaires à l’équipage néo-zélandais pour se défaire de la voile traînant dans l’eau et qui fut rapidement récupérée par leur équipe technique en mer. Le skipper Dean Barker et son équipage kiwi sont ensuite repartis en course, sans voile d’avant, uniquement propulsés par leur aile haute de 131 pieds (40 m) ! 48 minutes après avoir franchi la ligne de départ, ils se sont imposés avec brio face au syndicat italien avec 2 minutes et 19 secondes d’avance. (lire ci-dessus) « Ce fut un incident frustrant et vraiment déplorable » commente Dean Barker à son retour à terre. « Nous n’avons jamais eu de problème à ce niveau. C’est inévitable lorsqu’on commence à régater. Le seul point positif à noter est le superbe travail de l’équipage qui a rapidement réagi face à la situation en la gérant du mieux possible. La manière dont ils y ont fait face fut la bonne ». Dean Barker explique cependant que la voile d’avant est nécessaire à l’équilibre du catamaran à aile de 72 pieds. « C’est beaucoup plus difficile d’empanner sans voile d’avant. Nous n’avons pas empanné aussi efficacement qu’avec » continue Dean Barker. « Et à l’inverse, si vous deviez naviguer qu’avec la voile d’avant, les dérives et les safrans seraient aussi réglés différemment pour mieux équilibrer le bateau ». Après un jour ‘off’ ce lundi, les deux équipes se retrouveront de nouveau face à face mardi dès 12h15, heure locale (21h15 heure française).
Le résumé chiffré de la course
Parcours de l’America’s Cup en sept bords
Longueur du parcours : 15.43 milles nautiques
Temps de course : ETNZ – 48:10 ; LR – 50:29
Distance totale parcourue : ETNZ – 19.4 milles nautiques; LR – 19.99 milles nautiques
Vitesse moyenne : ETNZ – 24.19 nœuds / LR – 23.77 nœuds
Vitesse maximale : ETNZ – 38.72 nœuds / LR – 37.73 nœuds
Vitesse du vent : moyenne à 13.8 nœuds; pointe à 20.5 nœuds