Le podium en Class 40 est joué depuis quelques jours. Mais derrière, il y avait un regroupement promettant un final serré et c’est Edouard Golbery qui s’est imposé pour la 4ème place face à Robin Marais grâce à une belle dernière journée.
Le jeune skipper de Région Normandie a réussi son coup ! En franchissant la ligne d’arrivée mouillée par la Sandy Hook Pilot Association, ce dimanche 22 mai à 3h 33’ 30’’ (soit à 9h 33’ 30’’ heure française), Edouard Golbery prend la quatrième place des Class40 dans cette transat anglaise particulièrement dure pour ces monocoques de 40 pieds. Il aura mis 19 jours 18 heures 03 minutes 30 secondes pour parcourir 3 979 milles à 8,39 nœuds de moyenne sur l’eau.
Son écart au premier, Thibaut Vauchel-Camus est donc de 2j 5h 20’ 34’’. Le Normand a fini très éprouvé par le manque d’eau et de nourriture mais les derniers milles ont finalement été moins durs que prévu et c’est avec une jolie brise de Nord-Est qu’il a pu devancer son concurrent le plus assidu, Robin Marais, d’une douzaine de milles et qui est arrivé 1h30 plus tard.
« C’est la bataille avec Robin. Il est à portée de fusil, je le vois d’ici. C’est dur de choisir. Jusqu’à maintenant, j’ai navigué à côté de lui mais tout me dit qu’il faut que je fasse ma route. Je me pose la question, c’est dur de choisir. L’ambiance à bord est plutôt bonne mais je n’ai pas dormi cette nuit, je suis cramé et nous allons avoir des périodes de transition, il faut que je sois en forme. Il ne me reste pas beaucoup d’eau, je me rationne et j’ai arrêté de manger. »
Robin Marais : « Je n’ai plus qu’une seule drisse donc je suis obligé de tout faire avec et je n’ai plus d’aérien depuis bien longtemps. J’ai également perdu mon antenne VHS ce qui fait que je n’ai plus d’AIS. Il est grand temps d’arriver. Avec Edouard (Golbery), nous naviguons à vue depuis hier soir. Ce sont des moments assez rares. Je suis content car j’ai fait une bonne opération cette nuit. On veut tous les deux cette quatrième place. Ça ne va pas se jouer à grand-chose et j’espère que le ris que je suis obligé de prendre ne me pénalisera pas trop. »
Edouard Golbery, heureux de décrocher la 4ème place dans la catégorie Class40, n’oubliera jamais la complexité de cette course ainsi que les épreuves qui ont marqué sa traversée. Il insiste sur la dureté tant physique que mentale de la course. Alors que 3 de ses concurrents ont abandonné en cours de route, Edouard a été jusqu’au bout malgré les embûches. Le 12 mai à 22h11, alors qu’Edouard avait quitté Plymouth depuis 10 jours, il déchire sa grand voile. Une avarie qui lui a fait perdre 100 miles sur ses plus proches concurrents et donc 2 places au palmarès. Après avoir réparé sa voile, non sans difficultés, Edouard reprend la route jusqu’à New York. Pour lui, sa course a été marquée par la peur permanente de casser son bateau et donc, de ne pas arriver jusqu’au Etats-Unis.
Après ces 20 jours de navigation éprouvante, Edouard a pu compter sur l’accueil chaleureux de l’équipe Baron François, le nouvel importateur New-Yorkais de la Famille Fabre son partenaire.