Du près, du près et encore du près

Oman Air Musandam
DR

Enfin du vent stable ! À les entendre à la vacation ce midi, les skippers peuvent maintenant souffler. Quoique… Car malgré tout, la mer reste formée secouant les trimarans comme des pruniers, empêchant les marins de se reposer. « On s’organise en binôme depuis hier, il y en a deux qui restent à l’intérieur, en ce moment c’est moi et je vais essayer de me reposer un peu, mais ça saute beaucoup, ce n’est pas très stable dans le bateau. » racontait Erwan Leroux, le skipper de FenêtréA-Cardinal. La flotte entière de La Route des Princes navigue donc au près, réfléchissant déjà à la tactique des prochaines heures. Au large, à la côte, profiter des effets de la terre, rester au milieu du plan d’eau pour garder un vent stable et soutenu, les cerveaux des navigateurs-tacticiens doivent chauffer. « Maintenant on est rentré dans le flux de sud ouest, on va être calé, c’est du louvoyage, du près, le jeu va être d’aller chercher des effets de site, même si on sait qu’il y a moins de vent à terre. C’est une alchimie à trouver et c’est une course de vitesse, mais dans la mer formée, ce n’est pas facile de trouver une vitesse stable…» expliquait Yann Guichard, le skipper de Spindrift.

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C’est le bon coup de Sidney Gavignet et de son équipage. Son option de partir à l’est rapidement après Benicarlo a payé. Le voilà désormais largement devant ses petits camarades de jeu, 25 milles devant Spindrift, et désormais à 50 milles en ligne directe derrière les Multi 50…  Derrière le bateau omanais, la flotte s’est scindée en deux groupes : le premier est composé de Spindrift et de Prince de Bretagne, le deuxième de Virbac-Paprec 70 et d’Edmond de Rothschild. Sur le maxi trimaran de 80 pieds, l’équipage se satisfait de naviguer au plus près des MOD 70. « On est bien revenu avant le cap de Nau sur le paquet, on a réussi à laisser Edmond de Rothschild derrière nous. Nous sommes satisfaits, pour nous c’est vraiment un premier plongeon dans le grand bain, c’est super de naviguer au contact » soulignait Mathieu Souben.

« On a pas trop mal tricoté avec les autres, on s’est fait une très belle bataille avec Actual et on a réussi à marquer Arkema, on est au contact, dans un petit mouchoir tous les trois. Mais on sent que les autres connaissent bien leur machine, nous, on a encore des automatismes qui nous manquent. On va les acquérir au fur et à mesure, mais nous ne sommes pas mécontent de nous ! » indiquait ce midi Mayeul Riffet. Menée par Actual d’Yves Le Blevec, la flotte des Multi 50 tricote en effet bord à bord, sans prendre d’option radicale. Là encore, c’est une affaire de vitesse, de bons réglages, de virement réussi. Autant dire, que les équipages se donnent à fond !

Ils ont dit 

Jean-Pierre Dick, Virbac-Paprec 70
«  Le vent est revenu heureusement, même si cela a favorisé nos amis omanais. On longe les côtes espagnoles, le bateau se comporte bien pour l’instant. On a été au contact avec beaucoup de bateaux, notamment en ce moment, on voit que Spindrift n’est pas loin, avec derrière Edmond de Rothschild, et devant nos amis omanais ; les conditions sont agréables, il fait beau, il n’y a pas beaucoup d’eau sur le pont, jusqu’à présent le vent n’est pas monté, et on espère qu’il ne va trop monter. Il faut tourner à la barre, tout le monde barre parce que ça nécessite un maximum de concentration, donc il faut changer de barreur le plus possible. »

Erwan Leroux, FenêtréA-Cardinal
« Maintenant on a 17 nœuds en moyenne. On est en bâbord amures et on joue un peu … On est en fait dans l’axe de Gibraltar, il y a de la mer parce que ça a soufflé depuis quelques jours. Le vent a molli mais la mer est encore là. Le vent d’ouest-sud-ouest devrait normalement mollir, on va passer à 10 ou 15 nœuds avec une rotation du vent normalement du bon côté, ça va mollir, on sait qu’il va y avoir de manœuvres et des zones sans vent. Ça va être là où on va jouer la pression pour essayer de recoller au peloton. »

Yann Guichard, Spindrift
« Maintenant, ça repart, on du vent de sud-ouest, du soleil, un grand ciel bleu, toujours une mer de face, on marche à 18-19 nœuds au près, et je pense que ça va être ça pendant une bonne journée et demie pour arriver à Gibraltar. C’est bien d’avoir Virbac-Paprec 70 pour s’étalonner.  A l’AIS, on voit constamment à quelle vitesse il marche, quel cap il fait.  Après le cap Nau, il y a eu deux groupes, mais c’est le vent qui nous a obligé à choisir ces routes, on comptera les points après. Il y a maintenant de gros écarts en latéral. »

Classement de 16h

Multi50
1          Yves Le Blevec Actual à 435.5 nm de l’arrivée
2.         Lalou Roucayrol Arkema – Région Aquitaine à 1.55 nm
3          Erwan Le Roux FenêtréA-Cardinal à 6.26 nm
MOD70
1        Sidney Gavignet Oman Air-Musandam à 480.4 nm de l’arrivée
2.         Yann Guichard Spindrift à 9.73 nm
3          Jean-Pierre Dick Virbac-Paprec à 37.75 nm
4          Sébastien Josse Edmond de Rothschild à 40.35 nm
ULTIMES
1          Lionel Lemonchois Maxi 80 Prince de Bretagne à 489.2 nm de l’arrivée