Avec un joli flux de sud ouest fraîchissant à la sortie du Golfe, les régates de mardi avaient comblé tous les protagonistes de la grande fête Tropézienne. Cette seconde journée de course aura démarré sur des bases en tout point similaires à la veille. C’est au plus fort du vent au cap de Saint-Tropez que se sont croisées peu après 14 heures les trois grandes catégories de voiliers en lice. Le vent établi sur la ligne permettait l’envoi à quelques minute d’intervalle des 5 classes de voiliers classiques sous le Portalet. Au même moment, 11 grands Wally reprenaient le spectaculaire affrontement débuté mardi. Le rond des Modernes, voiliers récents naviguant sous les règles IRC, patientaient jusqu’à 14 heures et l’établissement d’un vent enfin stable au Sud Ouest.
Les Wally tout en contraste
Contraints, parcours oblige, de côtoyer au large les zones de vent mal variable, les grands Wally ont alterné bords de largues et bords de portant en début d’après-midi. Le spectacle était pourtant au rendez-vous, Y3K, dominateur mardi confirmant sa suprématie sur ce rond. Trop pénalisé par son fort rating pour espérer truster les meilleurs places au classement général, le nouveau Wally 130, est bien l’une des principales attractions de cette compétition. Il n’a cessé, de bords de portant en longs sprints au reaching, de menacer Y3K. De leur côté, Open Season (Wally 94,2), Genie (Wally 77) et Magic Carpet
(Wally 95) rivalisèrent de prise de risques et de coups tactiques pour terminer somme toute très proches les uns des autres.
Merveilleux petits auriques
Sur un parcours similaire à celui des « grands » auriques, les « petits » voiliers d‘époque ont trouvé dans les conditions du jour matière à s’exprimer à plein. Et ils ne s’en sont pas privés. Le tempo du jour était tonique. En ouvrant le jeu vers l’ouest et cap Camarat, les parcours du jour offraient de multiples possibilités tactiques. Nerveux dans les petits airs du départ, skippers et tacticiens jouaient des coudes, au point de provoquer quelques « touchettes », sans autres conséquences par exemple qu’un « 360° » auto infligé par The Blue Peter qui accrochait Mariella sous les yeux du Comité. Le légendaire Pen Duick d’Eric Tabarly a, toute la journée, subi et résisté aux assauts de Lady Trix, très à l’aise aux allures proches du vent lors du grand bord vers cap Camarat. Partis quelques minutes plus tard, les grands auriques ont poursuivi leurs affrontements confraternels. Mariska s’est montrée toujours aussi à l’aise dans les petits airs. Moonbeam of Fife, avec Seb Audigane à la tactique, surprenait tout le monde en partant bâbord amure en bout de ligne. Nervosité aussi chez ces géants, l‘immense Eleonora voyant Moonbeam IV réclamer contre elle pour un refus de priorité.
Aujourd’hui, journée des défis !
Le jeudi, les « Voiles de Saint-Tropez » offrent traditionnellement à tout un chacun, indifféremment de la taille ou de l’âge des bateaux, la possibilité de revivre l’histoire. En 1988, c’est John Parkwright IV, armateur de France II, qui lance un défi à d’autres bateaux alors que les régates officielles sont annulées en raison du fort Mistral qui souffle sur la presqu’île. Il demande juste que l’on donne le départ et que l’on note l’arrivée. La Florida Cup (devenue aujourd’hui Défis Jean Lorrain) est née et sera témoin de beaux duels comme celui opposant Astra à Candida ou bien en 1992 le Class J Endeavour et Ville de Paris, alors récent challenger pour la Coupe de l’America. Au programme 2009, des duels à plusieurs têtes, Pen Duick 1, Oriole et Lady Trix régateront dès 12 heures.