Des incertitudes sur la fin du parcours

A bord de Renault ZE
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Pour les hommes de tête, c’est plutôt l’incertitude concernant la météo entre les Canaries et Gibraltar qui taraude les esprits. Si la situation paraît à peu près claire jusqu’à l’archipel espagnol, avec un régime d’alizés plus ou moins établis, c’est la bouteille à l’encre pour la fin du parcours. Pour l’heure, il n’y a pas encore de route franche vers les portes de la Méditerranée et la prudence impose donc de se recentrer sur la route avant que la situation ne se complexifie.

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De même, à bord des trois bateaux poursuivants, on a appris à se méfier des projections trop lointaines. Prendre les conditions de navigation au jour le jour, tenter de tirer le meilleur parti de sa monture sans tirer des plans sur la comète, telle est la sagesse à laquelle s’astreignent les navigateurs pour essayer d’évacuer la pression et rester au maximum de leur efficacité.

Seules les navigatrices de GAES Centros Auditivos ont un avenir à moyen terme dégagé de tout obstacle. Un vent stable et régulier, une progression constante : la routine peut être parfois source de vraies satisfactions.

C’est le premier passage du cap Horn pour Gerard Marin, dont l’horizon s’était élargi progressivement, dans sa carrière de navigateur, des falaises du cap Creux à la traversée de l’Atlantique en 6,50. Mais passer le cap Horn après avoir encaissé les mers du Sud, traversé l’océan Indien puis le Pacifique, c’est changer de dimension. Pour sa première, Gerard s’est contenté d’un passage de nuit. On ne choisit pas toujours son moment et ce sera peut-être l’occasion de revenir, pour voir le cap Dur sous la lumière du jour.

Trois, c’est depuis cette nuit, le nombre de passages du cap Horn par Ludovic Aglaor, qui jusque-là, présentait un bilan équilibré avec un franchissement d’Ouest en Est d’une part, à bord d’Orange sur le Trophée Jules Verne et de l’autre, d’est en ouest à bord de Gitana 13 sur la Route de l’Or.

Cinq, c’est le bilan de Forum Maritim Catala qui avait déjà, par quatre fois, pointé son étrave au large de l’île Horn. Deux fois aux mains d’Ellen MacArthur en convoyage puis en course. Puis entre celles de Nick Moloney lors du Vendée Globe 2004. Enfin, lors de la première édition de la Barcelona World Race, c’est Albert Bargues et Servane Escoffier qui lui firent doubler le Cap.

Quais des brumes
Pour Mirabaud, l’aventure s’est donc arrêtée à Mar del Plata. Malgré l’accueil extraordinaire reçu par Michèle Paret et Dominique Wavre, c’est bien d’une autre fin dont les deux rêvaient. Leur bateau blessé maintenant à quai, c’est vers d’autres navigations, peut-être encore plus hasardeuses, que va se consacrer le couple franco-suisse. Savoir si le monocoque devra être convoyé jusqu’à Montevideo pour être chargé sur un cargo, voir les conditions de transport, le port d’arrivée pour organiser ensuite le convoyage jusqu’à La Rochelle, port d’attache du bateau.

Pour Hugo Boss, toujours à quai à Port Stanley aux Malouines, c’est encore la course contre la montre de manière à espérer pouvoir reprendre la mer dès demain. Malgré tous les soins dont les deux navigateurs ont fait l’objet, il devient urgent de reprendre la mer, car chaque jour qui passe rend encore plus difficile le départ.

Classement de 15 heures
1 VIRBAC-PAPREC 3 à 2791,4 milles de l’arrivée
2 MAPFRE à 144,5 milles du leader
3 RENAULT Z.E à 860,1 milles
4 ESTRELLA DAMM Sailing Team à 1045,8 milles
5 NEUTROGENA à 1051,9 milles
6 GAES CENTROS AUDITIVOS à 2091,7 milles
7 HUGO BOSS à 3676,1 milles
8 FORUM MARITIM CATALA à 4031,3 milles
9 WE ARE WATER à 5852,2 milles
10 CENTRAL LECHERA ASTURIANA à 8758,9 milles