C’est la première fois depuis sa mise à l’eau en juin 2007 que le maxi trimaran passe autant de mois à terre. Interrogé sur l’intérêt des foils, Thierry Briend, boat captain, nous confie combien « l’équipe navigante est impatiente de vérifier la pertinence de ces choix techniques magistraux ».
Au terme de tous ces mois de chantier, chacun a hâte de mesurer les gains sur l’eau. « Le choix des foils, c’est aussi renforcer la manière dont Thomas utilise déjà Sodeb’O avec la coque centrale hors de l’eau et un flotteur sous le vent allégé au maximum pour optimiser la vitesse et l’équilibre. Dans de la mer formée, le système aide aussi à éviter l’enfournement , un gain en sécurité comme en performance » concluait Benoît Cabaret, qui avec John Levell et Martin Fischer a étudié pour Sodeb’O toutes les formes de foils, les plats, les courts, ceux en S avant de se tourner vers une forme classique située entre ceux de Groupama 3 et de Banque Populaire.
Mais Thomas et sa bande ne se sont pas contentés de ce qui existe en matière de foils. Ils ont décortiqué la structure et la méthode de construction, jeter un cil du côté de la Coupe de l’America quand ils ont vu que les deux bateaux en lice cette année se penchaient sur la question. Depuis l’été dernier, ils font aussi des tas d’essais pour quantifier et qualifier les matériaux ainsi que la compatibilité des produits. Cette structure de foils qui offre un gain de poids de 40 à 50% est dotée d’un système qui va permettre à Thomas de modifier l’incidence d’attaque et donc de corriger l’assiette du bateau. Les puits dans lesquels vont se glisser les foils sont en cours de montage. Cette semaine, a lieu l’assemblage des demi coquilles. Une opération qui exige une précision millimétrique avant que le puits soit greffé dans le bateau puis stratifié. Après les premiers essais en mer et en fonction du comportement du maxi trimaran, il ne restera plus qu’à finaliser le plan de voilure qui sera dessiné pour la Route du Rhum afin d’augmenter notamment la surface au portant.
A peine revenu de son tour du monde avec Groupama 3, et une fois les premiers essais en baie de Quiberon validés, Thomas Coville compte bien se lancer dans un test grandeur nature sur le parcours de la Route de la Découverte entre Cadix et San Salvador aux Bahamas dont les conditions de navigation sont assez semblables à celles que le skipper devrait rencontrer début novembre sur la Route du Rhum entre Saint Malo et Pointe à Pitre.