Voix du large…

    Michel Desjoyeaux (Foncia) : « Ce n’est pas seulement le dernier jour du mois de janvier, c’est aussi mon dernier jour de mer ! Le vent a bien molli depuis le milieu de la nuit, du coup ma progression est en train de prendre un coup dans la figure, mais je ne désespère pas de vous rejoindre aux Sables d’Olonne. J’ai une quinzaine de nœuds et encore pas mal de mer qui s’est transformée en houle. Du coup, le bateau part en surf de temps en temps, puis s’arrête, puis repart…Depuis ce matin, je suis en train de faire la course avec un cargo qui va vers les Sables d’Olonne ou la Rochelle. Que du bonheur d’être en mer par cette belle journée ! C’est pas mal pour finir un tour du monde. Je pense que la transition va être brutale entre être tout seul sur mon bateau et tout seul au milieu de milliers de personnes…" »

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    Roland Jourdain (Veolia Environnement) : « J’ai affalé la grand-voile en milieu de nuit car le vent est monté, je suis à la cape plus ou moins vent de travers. Ça va, mais ce n’est pas terrible. C’est un peu stressant, il me faut le temps de découvrir le mode d’emploi. Je reste comme ça mais si le vent forcit trop, je peux me mettre en fuite vent arrière. Mais l’objectif est d’aller vers les Açores, vers l’île de Sao Miguel, et il faut que je monte encore un peu dans le vent. J’ai eu 25 à 35 nœuds ce matin et il y a 3 à 4 mètres de houle. Le vent va progressivement passer à droite dans le Nord Ouest et ça devrait durer 24h comme ça. Ça va être le gros test, pour voir si je suis à peu près maître de la situation. Si ça devient un radeau, c’est beaucoup moins viable, mais tant qu’on arrive à être en " survie dynamique ", ça va… La priorité restera ma propre sécurité et celle du bateau, je n’irai pas faire le fou, c’est évident." »

    Armel le Cléac’h (Brit Air) : « On est dans l’anticyclone des Açores, le vent est faible, et on est en vigilance maximum pour essayer de grappiller les petits milles pour nous faire partir de cette zone de vent faible. Il y a toujours de la houle résiduelle, le bateau est secoué et ça fait claquer les voiles. Ce n’est pas forcément super pour le bateau, mais on s’habitue à tout, au bruit et à la houle. En sortir le plus tôt possible, ce serait parfait, j’espère ce soir, ou au plus tard, demain matin. J’espère avoir un petit peu de vent pour pouvoir gagner dans le Nord-Ouest, il y a des nuages qui arrivent et c’est plutôt bon signe… »

    Marc Guillemot (Safran) : « Ce n’est pas une allure très excitante : du près océanique, avec une mer de face, ça cogne beaucoup, c’est un peu monotone, ce n’est pas forcément la partie la plus agréable de ce Vendée Globe… Il y a des vagues assez courtes, donc on en glisse sur la première, et la seconde, puis on s’écrase dans la troisième. Comme on a des gréements assez raides, ce n’est pas confortable. C’est la partie la plus droite de ce Vendée Globe, mais pas la plus agréable. Moi qui fais attention de me garder une petite cuisine bien propre, de faire la "mère Denis", on essaye de faire attention, mais à chaque coup de butoir, on en met partout. Le bonhomme est tendu quand le bateau souffre, c’est le cas. Mais je n’ai pas à me plaindre, car tant que ça avance, je ne suis pas le plus malheureux… »