Entre la cinématique globale et les phénomènes locaux qui ont une influence incroyablement disproportionnée, la route à travers l’Atlantique sud se révèle une nouvelle fois pleine d’embuches. « Le ciel est encore très instable. Je vois les grains qui se forment sous mes yeux en une heure et demie ou deux heures. Ces grains aspirent l’air et il faut attendre qu’ils bougent ou qu’il pleuve pour laisser passer le vent synoptique ». En résumé, ces petits grains sont terriblement puissants. Ils sont capables de détruire un système et les scénarios envisagés à partir des prévisions.
En route pour son 6ème tour de la planète à la voile et le troisième en solo, le marin expérimenté avoue que c’est à chaque fois la même chose : « En quittant l’Europe, on se dit que Sainte Hélène va vous laisser passer et que vous pourrez la couper en deux ! Quand on part, on est plein d’espoir. Mais quelle est la probabilité pour qu’un système qui est né au dessus de la forêt amazonienne vienne couper exactement ta route ? Aujourd’hui, une dépression sort du Brésil à tribord et va venir scinder en deux l’anticyclone de Sainte Hélène ce qui devrait me permettre de raccrocher un système plus sud ». Ce serait alors pour SODEBO comme prendre un train pour Bonne Espérance. Mais la route nationale entre les deux est étroite, pleine de nuages et pas très bien balisée. « Mais que fait la DDE ! » concluait avec humour le skipper joint ce matin en visio.
Heureusement, Thomas Coville reconnaît qu’il a un bateau ultra rapide. « Sinon ces phénomènes ont de quoi rendre n’importe qui complètement fou !».