Les Dunkerquois de Daniel Souben basculent en tête à l’issue des deux premières semaines du Tour de France à la voile. Les monotypes M34 vont quitter, Royan, ce soir par la route en direction de Gruissan et la Méditerranée. Après la Manche et l’Atlantique, et un nombre considérable de courses validées, 23, Souben peut légitimement regarder avec satisfaction par dessus son épaule et contempler le parcours remarquable effectué par ses Dunkerquois depuis le départ du 26 juin dernier au large des Dunes de Flandres. Certes, les écarts se sont singulièrement "tassés" depuis quelques jours, preuve qu’une certaine fatigue physique s’installe, mais aussi que la concurrence au sein des 5 premiers de la flotte est sévère, avec un niveau technique et tactique des équipages particulièrement relevé cette année.
Et comme pour étayer cette dernière affirmation, ce n’est rien moins que Troben Grael, légende de la voile Olympique, vainqueur de la Volvo Ocean race, protagoniste éclairé de la Coupe de l’America qui s’apprête à rejoindre dès l’étape de Gruissan Bertrand Pacé et le voilier Sud de France – Languedoc Roussillon. Aux spécialistes innombrables de la voile légère, souvent encadrés par des ténors de la filière Figaro apparaissent ainsi et pour le final Méditerranéen de cette édition du renouveau de la boucle vélique hexagonale quelques ténors internationaux. Rien qui n’effraie au demeurant Souben et ses Dunkerquois, plus unis dans l’effort, et plus concentré sur l’exercice que jamais. " Si nous ressentons une fatigue physique passagère et très naturelle après 23 courses disputées, nous sommes toujours aussi concentrés et appliqués à la bonne marche du bateau " précise le skipper de « Courrier Dunkerque ». Être en tête donne des ailes, et Souben aime à rappeler qu’à deux reprises déjà, le voilier Dunkerquois a ainsi quitté l’Atlantique et Royan aux commandes de l’épreuve, pour finalement l’emporter au terme des régates de Méditerranée.
Les hommes du Nord croient en leur étoile. Ils ont surtout accumulé un énorme capital confiance et ne redoutent plus les légendaires caprices de la Grande Bleue ;" Ce Tour est depuis le départ très capricieux" renchérit Souben. "Il faut demeurer constant aux avants postes car aucune manche n’est facile." C’est bien là le trait marquant de cette édition 2011 disputée pour la première fois sur le tout nouveau support monotype M34, qui a pour incontestable mérite d’offrir à chaque équipage des chances équivalentes de succès. "Personne n’a d’avantages de vitesse décisifs" explique Souben, "Les écarts sont ainsi infimes entre les bateaux et ce sont bien les hommes et leur capacité à aller au bon endroit qui font la différence." D’écarts infimes, il en est aussi question au tableau général. Pacé et ses Sudistes soufflent fort sur les talons Dunkerquois à 3 petits points et les 5 premiers du général provisoire se tiennent en 20 points. De quoi aiguiser les appétits des outsiders, mais aussi de multiplier la motivation des hommes du nord. "Nous allons profiter à fond de ces trois jours de transfert entre l’Atlantique et la Méditerranée pour bien nous reposer" poursuit Souben. "Un peu de sang frais va aussi venir en soutien. Ce sera certes également le cas sur les voiliers concurrents mais les grands noms annoncés ne nous impressionnent guère ; le bateau est nouveau et ne s’apprivoise pas facilement…"









