de Lamotte et Hardy mènent toujours la danse

Initiatives-Novedia
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La nouvelle est tombée au lever du jour. Brute, amère et sans appel : les skippers du premier Class 40 venu de Finlande ont été contraints de jeter l’éponge quand ils ont constaté une importante fissure dans le puit de quille. En route désormais au moteur pour Saint-Barth, les deux complices, toujours enthousiastes et compétitifs, doivent malheureusement déserter les chemins de cette grande traversée à destination du Mexique. Ce nouvel abandon rappelle combien les conditions météo exécrables et extrêmes essuyées pendant deux semaines n’ont eu de cesse de malmener les équipages et de faire souffrir les bateaux. La course perd ce jeudi un équipage de choix, qui pointait en 7ème position dans le groupe lancé aux trousses des quatre premiers. 

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Sous le soleil exactement
Pour l’ensemble de la flotte, les 15 bateaux encore en course, les conditions se sont pourtant nettement améliorées ces dernières 24 heures. Le soleil est enfin de la partie et permet de sécher les corps et les cœurs après 18 jours et 18 nuits difficiles et rugueuses. Des conditions favorables à la compétition alors qu’une belle guerre de sécession est désormais engagée entre nordistes et sudistes. Pour preuve, la place gagnée par le duo franco-mexicain, Patrice Carpentier et Victor Maldonado (Crédit Maritime), aux dépens des sudistes britanniques de Keysource, Mike West et Paul Worswick. Partis bons derniers sur une route nord après deux escales techniques, les deux skippers ont retrouvé le vent de la réussite. Tous les espoirs leur sont de nouveau permis alors qu’il leur reste, à presque mi-parcours, 2 700 milles à parcourir pour rallier Progreso et les eaux du golfe du Mexique.

Bousculades à la porte ?
Idem pour le joyeux tandem de Groupe Picoty (Fournier-Criquioche), qui profite des brises portantes des alizés pour négocier au mieux son approche de l’arc antillais. A bord, la préservation du matériel reste une donnée majeure avec laquelle les skippers doivent composer dans leur recherche de performance. Les deux compères ont bien conscience et jouent de prudence tout en cherchant constamment le meilleur compromis vitesse/sécurité.
Même scénario pour les trois bateaux réunis en moins de 100 milles mais très décalés en latitude. Pour les Britanniques de Sail4Cancer (Wright-Brennan), de 40 Degrees (Harding-Merron) et les Chiliens de Desafio Cabo de Hornos (Cubilllos-Bravo Silva), tous les coups tactiques sont de nouveau permis en approche de la porte de Saint-Barth. A un jour et demi environ des premiers, ils sont attendu dans le week-end en mer des Caraïbes. Entre récupération et réparations, les prochains jours s’annoncent sous haute tension et propices à de nouveaux rebondissements pour ces poursuivants qui pourraient bien se bousculer à la porte de Saint Barth.

Qui de eux deux ?
En tête de flotte, si la douceur tropicale l’emporte déjà, les esprits restent pleinement tendus dans le vif de la compétition. En tête et en pleine forme, Tanguy de Lamotte et Adrien Hardy ne feront que saluer Saint-Barth. De leur côté, Damien Seguin et Armel Tripon (Cargill-MTTM), 4èmes, ont d’ores et déjà annoncé, faire une rapide escale pour venir à bout de problèmes récurrents de recharge d’énergie. En revanche, le doute persiste quant aux intentions des duos de Cheminées Poujoulat aux prises avec des problèmes de grand-voile, et de Telecom Italia qui a cassé son étai. Pit stop or not pit stop ? Là est toute la question. Difficile de savoir, alors que ces deux équipages, qui ont plus d’un tour dans leur cockpit, progressent à 100 milles des premiers aux abords de la dernière partie du parcours dans les eaux incertaines de la mer des Caraïbes. Eux-mêmes se tiennent en moins de 6 milles. Qui de eux deux fera éventuellement le pas pour s’arrêter ? Suspense, suspense… Gageons néanmoins que leur dernière nuit avant Saint-Barthélemy leur portera de précieux conseils…