Regard sur le matelotage
A l’heure des VO70, des AC45, et bientôt AC72, alors que Banque Populaire s’apprête à battre le record du tour du monde en 48 jours détenu par Franck Cammas. Le savoir technique des gréeurs et mateloteurs se développe lui aussi. A Concarneau, dans son petit atelier, Julien Barnet (JB Matelotage) a réinventé le bloqueur classique en créant une version textile adaptable aux bateaux de course. Il présente le premier prototype réalisé en collaboration avec Cousin Trestec, au Nautic de Paris.
Cette « nouvelle génération » de bloqueurs est destinée à maintenir de fortes charges. Au lieu d’une cam métallique on utilise une gaine textile pour réaliser le blocage du bout. Le gain de poids est très impressionnant : le nouveau bloqueur est quatre fois plus léger et quatre fois plus solide qu’un bloqueur traditionnel et sous charge il est très facile à ouvrir «alors que quand on a 500kg dans un bloqueur normal, vas-y pour l’ouvrir… ».
L’idée était de créer un bloqueur qui n’abîme plus les bouts : le principe est très simple, lorsque la gaine du bloqueur est maintenue tendue (grâce à un sandow), elle vient se serrer sur le cordage qui passe à l’intérieur et ainsi le bloque comme une épissure. Mais lorsque la trip line est actionnée (tirette en dyneema) elle compresse la gaine sur elle-même, ce qui permet d’agrandir le diamètre et de libérer le cordage. Le bloqueur peut être maintenu ouvert grâce à un blocage de la tripline. Le bloqueur fonctionne comme une épissure ajustable et la gaine du cordage n’est plus du tout abîmée.
Ce bloqueur va être développé sur plusieurs diamètres : du 4 au 18, qui pourront supporter des charges allant de 500kg à plus de 7 tonnes. Il présente également l’avantage d’être interchangeable grâce à sa gaine en technora, ce matériau sensible aux UV a une durée de vie de 4 ans environ selon le degré d’exposition.
Julien va plus loin dans son idée et se projette : « Comme on tient des charges très élevées on va pouvoir remplacer les hooks et les pièces en inox et en titane qui coûtent une fortune. On peut installer le bloqueur textile en tête de mât -il est manœuvrable à distance- et utiliser des cordages beaucoup plus fins pour alléger le poids des mâts. Pour un cordage de 6mm sur un spinlock on ne tient pas plus de 250kg, avec le bloqueur textile on tient 1 tonne… ». Il précise que le produit est voué à évoluer « C’est un premier jet, comme tout bon produit il va être repensé et modifié », et quand on s’étonne de la simplicité d’usage du bloqueur, Julien répond « souvent ce qui est simple est ce qui marche le mieux».
Thomas Coville l’a testé durant trois mois sur Sodebo et les retours sont excellents, plusieurs gros bateaux ont témoigné de leur intérêt pour ce bloqueur qui pourrait bien révolutionner la course au large.
Les IMOCA du Vendée adopteront-ils ce nouveau jouet ? Affaire à suivre.
Fanny Allard
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En direct de leurs bateaux, les concurrents de la Transat B to B étaient en vacation au Nautic le vendredi 9 décembre. Vincent Riou et Jean-Pierre Dick ayant pris une option plus nord que les autres donnent leurs impressions après ces cinq premiers jours de navigation.
Vincent Riou : « On a des conditions très tranquilles, voir trop… Il n’y a pas beaucoup de vent. Virbac-Paprec et moi essayons une route plus nord que le reste de la flotte, mais j’ai un peu de peine à traverser le front, plus que je ne pensais. On joue aux échecs au milieu de l’Atlantique. Le bateau va bien, je n’ai pas à m’en plaindre, mais d’autres paramètres vont entrer en compte dans la stratégie ».
Jean-Pierre Dick : « Mon option nord que je pensais très bonne ne se révèle pas si payante que ça. Va falloir s’accrocher et aller jusqu’au bout. Il n’y a pas beaucoup d’enjeu sur cette course donc je suis moins nerveux que je ne peux l’être d’habitude… Avec le temps on apprend à calmer le jeu et à garder ténacité et patience. »
L’avis de Jacques Caraes : « Le front dépressionnaire qui approche va les faire accélérer, la mer va se creuser progressivement et ce jusqu’à Lorient. Ils vont devoir entrer en mode bataille ! Ils seront au portant donc auront plus de vitesse mais ce sera aussi plus humide. Actuellement ils sont à 400 nautiques des Açores, la visibilité est réduite, mais le changement radical va s’opérer dans la nuit de samedi à dimanche avec la dépression dans la figure. »
En bref.-
Un Grand Huit pour Philippe Monnet
Le navigateur Philippe Monnet a confirmé le jeudi 8 au Nautic son double projet de de tour du monde en solitaire et en multicoque : Un premier tour du monde à l’envers au départ de Brest en 2012. Puis une navigation de près de 4 ans sur les traces des records historiques visant à retracer la genèse de la découverte des océans. Le départ est prévu de Monaco en 2012 également. Au programme, relier 23 comptoirs de commerce ancestraux, accoster dans 15 pays et 23 villes du monde sur les 5 continents : Europe, Amérique, Océanie, Asie et Afrique.
Europa Race
La seconde édition de la course IMOCA en équipage partira d’Istanbul le 5 mai prochain. Près de 4 semaines de course et deux escales prévues à Barcelone et Portsmouth, pour une arrivée à La Rochelle aux alentours du 6 juin. Une dizaine de 60 pieds Open sont déjà inscrits.
Record SNSM 2012
La 8e édition du record SNSM partira de Saint-Nazaire le 1er juin prochain et s’achèvera le 5. Michel Desjoyeaux, parrain de la course a annoncé au Nautic qu’il serait sur la ligne de départ à bord de son MOD70 Foncia.
Corsica Classic
Le troisième volet de la Corsica Classic se déroulera du 26 aout au 1er septembre. Plus de 20 yachts de tradition seront réunis pour courir cette course à étape : entre Calvi et Porto Vecchio, en passant par Girolata, Ajaccio, Propriano et Bonifacio.
Crédit Agricole Tour
Le Crédit Agricole Tour fêtera sa 10e édition du 7 au 12 juillet 2012. Cette année le départ sera donné de Lorient et la flotte rejoindra dans la semaine Port Louis, Le Palais Belle-Ile, Le Crouesty, La Trinité-sur-Mer pour une arrivée à Port Haliguen.
