Dans les allées du Nautic, David Raison, Fabien Delahaye…

Team Work Evolution David Raison
DR

David Raison, grand vainqueur de la Transat 6.50 en proto, récompensé par la Fédération des Industries Nautiques lui ayant décerné le Prix de la Haute technologie pour son audace architecturale, évoque à nouveau son Magnum à l’occasion du Nautic de Paris.

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On a vu sur la Transat’ que tu avais un gain de vitesse énorme au reaching, à quel moment est-ce que le bateau va moins bien qu’un bateau à étrave pointue ?
« Je dirais dans les petits airs avec du clapot là j’ai plus de mal à redécoller, mais globalement ce n’est pas très significatif ».

Aller au bout de ce projet, c’était une initiative courageuse, as-tu eu des moments de doute ?
« J’ai eu un coup de blues quand on a sorti le bateau du moule et que j’ai vu sa tronche… C’était un bouleversement de référentiel et avec le manque de recul ça fait un choc. Je me suis dit, si ça ne marche pas ça va être dur à récupérer… Après je n’allais pas totalement vers l’inconnu, je me suis inspiré des optimists, des caravelles, et de certains modèles américains ».

La Transat 6.50 change radicalement de parcours, est-ce que ton bateau reste avantagé sur un parcours « plein cul » ?
Oui il reste pertinent, on l’a vu sur la Transgascogne où j’étais au contact avec Seb Rogues. Même lors de la transat’, j’étais dans le coup jusqu’au Cap Vert. Evidemment au reaching je creusais des écarts plus importants. Mais ils devraient avoir au moins 8% de reaching sur la transat Douarn-Point-à-Pitre ».

Quelle est la suite pour toi à présent ?
« Mon bateau est à vendre, c’est la fin d’un projet de trois ans, je pense me réorienter vers l’architecture navale. On commence à me commander des plans pour d’autres supports… Notamment un ami frisé qui a quelques idées…»

Un tour du monde sur Banque Pop’ ça te tente ?
« C’est formidable ce qu’ils font, la cohésion au sein de l’équipage, au moment où l’on parle ils ont 2000 milles d’avance ! Mais je ne me vois pas faire ça ».

Est-ce que la jauge Volvo pourrait inclure une étrave ronde comme le magnum ?
« Je n’ai pas étudié la question mais il faudrait creuser l’idée. C’est tout à fait envisageable».

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Trois questions à Fabien Delahaye

Tout en dressant un bilan de la saison, le champion de France de Course au Large 2011 évoque les échéances à venir.

Fabien l’année 2011 est signe ta consécration, quel bilan fais-tu de ta saison Figaro ?
C’était une très belle saison, avec quatre épreuves majeures sur lesquelles j’ai fait preuve d’une grande régularité aux avant-postes (2e Transat Bénodet-Martinique, 2e Generali Solo, 2e Solitaire du Figaro, 10e Quiberon Solo). Cette régularité c’est ce qui me satisfait le plus car c’est la preuve d’une réelle progression. Je n’ai aucun regret. J’ai pu amorcer ce projet fin 2008 grâce à Port de Caen et c’est une belle histoire qui se termine avec eux sur ce titre de Champion de France.

Tu termines derrière Jérémie Beyou sur la Solitaire, François Gabart l’an passé terminait derrière Armel Le Cléac’h, n’est-il pas temps pour eux de céder le flambeau ?
C’est chacun son tour. Moi je suis fier d’être arrivé derrière Jérémie, j’avais devant moi quelqu’un de plus fort et de plus impérial sur l’eau, comme pour François avec Armel. Sur le podium j’avais à mes côtés deux marins ayant respectivement 11 et 13 ans d’expérience, c’est plutôt ça qui compte.

Tu as pu naviguer en IMOCA avec Christopher Pratt, le 60 pieds est-ce la prochaine étape ?
Les IMOCA sont des bateaux très différents les uns des autres avec pourtant des potentiels de vitesse assez proches. En 60 pieds Open on peut penser à plusieurs façons d’optimiser les bateaux, ils ont des configurations de voile multiples et sont deux fois plus grands que les figaros. Moi je ne suis sur le circuit figaro que depuis 3 ans… Alors oui 2016 fait partie de mes objectifs mais je pense que sur des circuits aussi exigeants il ne faut pas brûler les étapes. Chaque chose en son temps, le jour où je me lancerai en IMOCA ce sera pour bien faire. Avant cela j’ai une histoire à construire avec Macif sur les prochaines années. 

Fanny Allard

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En bref.-

Liz Wardley traverse l’Atlantique en pirogue
A l’occasion du salon nautique, la navigatrice Liz Wardley a annoncé qu’elle traverserait l’atlantique en pirogue et en solitaire. Au départ des Canaries en novembre, l’ancienne figariste ralliera la Guadeloupe sur une coque de 7.5m de long soit 2482 milles à parcourir à la vitesse moyenne de 10km/h. Le bateau construit à l’aide de Sébastien Dechaume est en fibre de carbone. Chook, comme on la surnomme, se lance un défi pour lors jamais réalisé.

Prix du bateau bleu
Le Prix du Bateau Bleu, créé en 2005 par la Fédération des industries nautiques, est un concours annuel destiné à promouvoir les produits, systèmes ou concepts adaptés à la plaisance et allant dans le sens d’une plus grande protection de l’environnement marin. Le thème du Prix 2011 – « les systèmes de propulsion propres et économes » – a été remis hier soir à deux lauréats : l’Aequus 7.0 et le système de propulsion d’Eco Power Solutions

Lancement du COSTO confort
La jeune société E3H lance la version confort du COSTO : ce bateau doté d’une propulsion 100% électrique ne rejette aucune émission de CO2 et présente une capacité d’embarquement de 10 personnes. Les concepteurs de ce nouveau bateau ont repensé le poste de pilotage afin de créer une version plus adaptée à la croisière.