La bataille reste intense. Les averses du Pot au noir n’auront pas éteint le feu de l’adversité qui pousse les quatre IMOCA 60 en tête du tour du monde. Hugo Boss mène toujours la danse, son bateau, l’ancien Virbac Paprec 3, vainqueur de la dernière édition, reste le plus rapide en vitesse pure. Mais sans pouvoir prendre la clé des champs océaniques. Le Britannique Alex Thomson s’étonne lui même de poursuivants aussi accrocheurs, et notamment Neutrogena suivi comme son ombre par Cheminées Poujoulat. Et sa voilure démêlée, GAES Centros Auditivos revient aux affaires.
Devant eux, le sud. Y descendre, c’est toujours négocier avec le cerbère des escaliers, l’anticyclone de Sainte-Hélène. Il reste toujours épanoui d’est en ouest, comme un grand sourire invitant à ne pas s’y engluer. L’éviter au mieux semble exiger de finir de conquérir l’ouest et les côtes sud-américaines. La route va s’allonger, et des alizés plus modérés que les costauds de l’Atlantique Nord devraient calmer le jeu. L’occasion serait parfaite, sur une mer plate, de vérifier gréement et réparer les petits bobos, avant le grand Sud. Du moins tant que les combats rapprochés le permettent.
À l’est, Renault Captur subit. Son risque « calculé » lui a fait perdre en une nuit le gain de la veille. Et la peine pourrait être double. Jörg Riechers et Sébastien Audigane, qui ont mis un peu d’ouest dans leur cap, peinaient cet après-midi à s’extraire des zones sans vent et comptaient 100 milles (à 15h) encore à parcourir jusqu’à l’équateur. Derrière, We are Water, après avoir déposé son compatriote espagnol One Planet One Ocean & Pharmaton, arrive à bonne vitesse et mieux engagé dans le Pot au noir. Les lignes de l’échiquier océanique pourraient bouger.
Ils ont dit :
Jörg Riechers (Renault Captur) : « Nous avons vu que le Pot au noir était relativement positionné sud, ce qui est assez inhabituel. Et qu’il y avait peut être une option un peu plus à l’est sur les cartes météo. Normalement, c’est un peu fou d’essayer de traverser au niveau de la longitude 24-25° ouest. C’était une décision à 70 % tactique, à 30% mue par les circonstances. C’était un risque calculé. »
Pepe Ribes (Hugo Boss) : « Le Pot au noir s’est très bien passé pour nous. Dans cette zone, vous ne savez jamais. Nous avions un plan avant d’y entrer et nous nous y sommes tenus. Et la bonne nouvelle est d’être sorti 50 milles au vent de Neutrogena. En ce moment, la brise gonfle, les conditions sont bonnes et nous passons un bon moment. Nous devons contourner l’anticyclone de Sainte-Hélène, c’est trop tôt pour dire comment, l’objectif principal étant d’aller vers le Sud. C’est une option très risquée de tenter de passer à l’est comme Renault Captur. Les bateaux derrière lui sont seulement à 150 milles environ et si cela se passe mal, il pourrait être dépassé. »
Classement à 15h00
Hugo Boss (A Thomson – P Ribes) à 21101,2 milles de l’arrivée
Neutrogena (G Altadill – J Muñoz) à 54,9 milles
GAES Centros Auditivos (A Corbella – G Marin) à 58,6 milles
Renault Captur (J Riechers – S Audigane) à 69,1 milles
Cheminées Poujoulat (B Stamm – J Le Cam) à 76,5 milles
We Are Water (B Garcia – W Garcia) à 232,4 milles
One Planet One Ocean & Pharmaton (A Gelabert – D Costa) à 235 milles
Spirit of Hungary (N Fa – C Colman) à 810,1 milles
Barcelone-Équateur
Hugo Boss en 11jrs 13h 50 min
Neutrogena en 11jrs 15h
Cheminées Poujoulat en 11jrs 16h 20 min
GAES Centros Auditivos en 11jrs 22h 20min.