L’enjeu des deux mois et demi à venir est de taille alors qu’il reste encore à conquérir près de 50% des points avant l’arrivée finale de la course le 17 juin prochain en Suède. ABN AMRO ONE qui a augmenté une nouvelle fois son capital en remportant la régate in shore de samedi dernier, n’est cependant pas décidé à s’endormir sur ses lauriers (16 points d’avance sur ABN AMRO TWO – 2ème au Général), d’autant que les conditions qui les attendent seront favorables aux puissants plans Kouyoudjian. Pour l’équipage de Sébastien Josse, la position est un peu moins confortable avec seulement 5 points d’avance sur le 3ème du Général, Pirates des Caraïbes et 5.5 points d’avance sur Movistar. De quoi cornaquer les appétits de revanche de ces deux équipages pro, qui semblent avoir définitivement résolu les problèmes de structure de leur VO 70 respectifs.
Rappel des scores après 8 manches :
1 – ABN AMRO ONE, Mike Sanderson (NZL) 52.5 pts
2 – ABN AMRO TWO, Sebastien Josse (FRA) 36.5 pts
3 – Pirates of the Caribbean, Paul Cayard (USA) 31.5 pts
4t – Movistar, Bouwe Bekking (NED) 31.0 pts
5 – Brasil 1, Torben Grael (BRA) 28.5 pts
6 – Ericsson Racing Team, John Kostecki (USA) 23.5 pts
Changement d’équipier :
L’escale brésilienne a vu quelques changements s’opérer dans les équipages. Entre autres, changement de skipper chez Ericsson, John Kostecki prenant la place de Neil MacDonald qui devient chef de quart et chez ABN AMRO TWO, un troisième Français, Yves Le Blevec, intègre le Team ABN AMRO, et embarque comme chef de quart, aux côtés de Sébastien Josse, en remplacement de Nick Bice, blessé à la main lors de la dernière étape.
Le parcours Rio – Baltimore
Les skippers et les navigateurs devront avoir les idées claires quand il faudra prendre des décisions stratégiques face aux vents souvent faibles et aux effets de courants typiques de cette partie Ouest de l’Atlantique. Le parcours va sans doute se diviser en trois sections : Rio – Fernando de Noronha, Fernando de Noronha – Chesapeake Bay, Chesapeake Bay – Baltimore.
Au départ, après avoir franchi le Cabo Frio, les équipages auront le choix de poursuivre leur route plein nord, le long des côtes brésiliennes au risque de trouver des vents faibles mais moins de courrant et des brises thermiques non négligeables. Ou, seconde option, aller chercher des vents plus forts et plus stables, mais avec des effets de courants également plus forts. Pour la troisième et dernière partie de course qui se disputera dans la Baie de Chesapeake, tous ceux qui l’ont pratiqué en connaissent ses nombreux pièges, à savoir un important trafic maritime, commercial et de tourisme, des courants, des vents facétieux, des filets de pèche, des casiers à homard etc… Donc, pas de quoi fermer l’œil jusqu’à l’arrivée prévue vers entre le 17 et le 19 avril.
Dans les dernières éditions, cette étape a été remportée… ou perdue dans cette arène que forme la Baie de Chesapeake, sous les yeux de très spectateurs.
ITV Sébastien Josse :
Quel serait le plus beau cadeau d’anniversaire pour toi ? (dont c’était le 31ème anniversaire, vendredi 31 mars).
Je n’ai pas besoin de cadeau. Je suis déjà comblé ! Aujourd’hui tout va bien. On est prêt pour partir. J’ai un bon équipage. On a toutes les cartes en main pour faire une belle étape. Donc je n’ai pas grand chose à espérer au-delà de cela. Je suis un homme heureux.
Redoutez-vous les calmes équatoriaux que vous allez rencontrer sur votre route vers Baltimore ?
Non, car à cette période de l’année, et à l’endroit où l’on va passer, très à l’ouest du Pot au Noir, c’est l’endroit le plus facile et la meilleure période. Et puis, il faut se dire que le Pot au Noir, c’est le Pot au Noir, le premier rentré, c’est le premier sorti. C’est toujours comme cela. C’est vrai que ce n’est pas une période qui est très agréable car il y a des grains, il pleut et le vent est un peu erratique, mais on va faire avec. Et puis on va passer très ouest, à cause du passage obligé de Fernando, donc dans la partie la plus étroite du Pot au Noir. Après les alizés, c’est une course de vitesse avec peu d’options possibles dans cette partie. Donc cela ne sera pas à mon avis la partie la plus importante de la course. Non, je pense que ce qui va vraiment jouer, ce sont le départ et l’arrivée.
Sera-t-il possible sur cette étape de répéter votre record de vitesse (563 milles/24h) et votre surf à 40 nœuds ?
Oui, bien sûr c’est possible de battre ce record. Il suffit de trouver une mer relativement plate et 30 nœuds de vent régulier. C’est largement possible si les alizés sont assez puissants. Notre record n’est pas un record « à vie ». Je pense qu’il est largement possible de l’améliorer de 20 ou 30 milles.
Qu’est ce que cela vous fait de revenir naviguer en Atlantique Nord ?
J’ai l’impression de rentrer à la maison. Dès que nous aurons passer l’Equateur, j’aurai l’impression de me retrouver un peu chez moi. Dans des mers que je connais beaucoup plus. Le Nord de l’Europe, la Manche, la Mer d’Iroise, l’Atlantique Nord, c’est quand même des endroits où j’ai passé pas mal de temps, où j’ai appris à faire du bateau. C’est vrai, je sens que cela m’excite un peu. J’ai peut-être une petite motivation supplémentaire.
Cap vers Baltimore …
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