Ca glisse mais ça risque !

Banque populaire
DR

Multicoques 60′ Orma : la chasse au viking est ouverte
Le pointage de ce vendredi soir est riche d’enseignements : Thomas Coville (Sodeb’O), très au nord, et Pascal Bidégorry (Banque Populaire) se sont décidés à empanner pour faire route au sud-ouest. Le leader Lionel Lemonchois, pas encore. Sous le vent de tous ses adversaires, Gitana 11 contrôle la flotte comme dans les livres, même si lui aussi devra trouver le meilleur moment pour mettre du sud dans son plein ouest. Contrôle? De fait, Gitana 11 s’est ménagé une position optimale, même si bien sûr, rien n’est fini. "Je pourrai me relâcher éventuellement… dans le canal des Saintes" confirme le viking normand, toujours aussi désarmant de sérénité. Son avance se stabilise depuis 24 heures : 110 milles sur Banque Populaire, 142 sur le Géant de Michel Desjoyeaux, 155 sur le Brossard d’Yvan Bourgnon et 231 sur le Sodeb’O de Thomas Coville. A moins de 1300 milles de l’arrivée pour Gitana 11, ce capital est tout sauf une assurance tous risques, mais il commence à devenir "intéressant", comme dit le directeur de course, Jean Maurel. "Je suis à l’intérieur, sous pilote, à 28, 29 noeuds. J’en ai encore sous le pied s’il faut accélérer mais ça ne sert à rien, l’essentiel est de trouver le bon rythme, à la fois pour le bateau et pour le marin", ajoute Lemonchois-la-force-tranquille. Info et/ou un peu d’intox? Pour déstabiliser ce Lionel-là, il faudra se lever de bonne heure. Reste que "rien n’est fini, il reste 1500 milles et en multi tout va très vite" tempérait Yvan Bourgnon, qui a raconté en direct à la vacation du jour deux "plantés", bateau à la verticale! Brossard a frisé la correctionnelle. Yvan s’est "vu sur le toit", avant de repartir à l’attaque, dans cette "course de folie, avec un niveau incroyable où tout le monde attaque, en permanence sur les vitesses-cible du bateau… mais en équipage!"
Plus dure est la route pour Franck Cammas, dont on vient d’apprendre qu’il a cassé le safran tribord de son Groupama dans un choc ce matin. Dur aussi pour Antoine Koch sur Sopra Group. Alors que le benjamin des pilotes de multis (28 ans) faisait une belle course, intelligente, à son rythme, voilà qu’il annonce ce soir une avarie importante sur le rail de grand voile. Antoine ne peut plus naviguer voile haute, impossible d’envoyer la GV au-delà du 2e ris, situation très pénalisante dans ce vent portant de secteur nord-est devant virer est qui accompagne toujours des solitaires en route pour pulvériser le record de Laurent Bourgnon, peut-être dès lundi à Pointe-À-Pitre. Alors qu’ils ont bouclé ce matin les 24 heures les plus rapides depuis le début de la course, les multicoques Orma lèvent à peine le pied ce soir : cinq d’entre eux dont le leader sont encore sur des moyennes supérieures à 500 milles par jour.

- Publicité -

Monocoques Imoca : Dick conserve la tête, Jourdain attaque par le sud
L’incertitude règne toujours du côté des monocoques 60 pieds. Les trois premiers, Jean-Pierre Dick (Virbac-Paprec), Jean Le Cam (VM Matériaux) et Roland Jourdain (Sill et Veolia), se tiennent en moins de 40 milles. Et deux autres concurrents, Dominique Wavre (Temenos) et Brian Thompson (Artemis) restent en embuscade, à environ 70 milles du leader. Les vitesses sont toujours impressionnantes. Sous gennaker, il faut s’accrocher à la barre et engranger des milles tant que le vent souffle fort. Dans les deux prochains jours, la situation météo devrait changer radicalement. Une petite dépression tropicale pourrait rejoindre la flotte des monocoques Imoca. Comment la contourner ? Au passage des Açores, dans la nuit de jeudi à vendredi, Roland Jourdain (Sill et Veolia) a décidé de se démarquer en tentant une option au sud de ses adversaires, pour anticiper justement sur les prochains systèmes météo. Résultat, Jourdain a perdu quelques milles en distance au but, mais a réussi à se décaler suffisamment en latéral – environ 115 milles – pour profiter de vents différents de ses concurrents dans les prochaines 48 heures. Dick, Le Cam, Wavre et Thompson sont pour leur part passés au ras des îles du nord-ouest avec plus ou moins de réussite. Manque de vent pour Le Cam, claques et départs au tas pour Wavre. Quant au Britannique Brian Thompson, il a connu des problèmes de pilote automatique pendant une vingtaine d’heures qui lui ont fait perdre un temps précieux. Philippe Fiston (Adriana Karembeu Paris), dernier à plus de 500 milles, a finalement décidé ne pas s’arrêter aux Açores, mais de trouver une zone de mer calme dans l’archipel pour grimper en tête de mât débloquer son gennaker.

Monocoques Classe 40 à fond vers les Açores
La flotte des Classes 40 poursuit sa course de vitesse en direction des Açores que les premiers devraient atteindre ce vendredi dans la soirée, le trio Morvan, Vittet et Sharp en tête. Les solitaires devront négocier au mieux l’archipel afin de se positionner favorablement pour la suite. "Jusqu’à maintenant, c’était relativement tout droit : une course de vitesse pure depuis la Bretagne. A partir de cette nuit, on va être dans quelque chose de plus fin au niveau stratégique, de plus indécis aussi. S’il y en a un qui trouve le bon trou de souris, il pourrait s’échapper" notait Dominic Vittet (Audio Atao System), qui effectuera demain matin une halte technique au port de Horta suite à un problème de spi. "Celui qui sortira le plus vite des Açores aura une bonne option pour la suite" confirmait Yvan Noblet (Appart’City). Ensuite, ils devront faire un choix. Soit décider de rejoindre l’alizé, soit de poursuivre vers l’ouest pour arriver par le nord sur la Guadeloupe. Reste que l’anticyclone des Açores n’est actuellement pas en place. A noter par ailleurs que Marc Lepesqueux (Siegenia – Aubi), déjà victime d’une casse de safran mardi et qui avait été contrait de s’arrêter réparer à Brest, a perdu son safran tribord la nuit dernière. Il continue tant bien que mal sa route vers les Açores.

Multicoques Classes 2 et 3
Multi 50 pieds (classe 2) : Le "patron" de la flotte, Franck-Yves Escoffier (Crêpes Whaou) qui a croisé à 32,81 yards la route d’une énorme baleine, est à 2000 milles de l’arrivée, le skipper malouin apprécie moyennement les conditions rencontrées. "C’est une mer casse bateau, j’ai l’impression d’être dans une machine à laver ; Je suis au suroît des Açores, à 200 milles et j’ai encore une bonne journée à 25/30 nœuds de vent ¾ arrière. Je suis un peu en dessous des capacités du bateau, je préfère être raisonnable. Je fais quand même de petits surfs à 23 nœuds, grand voile haute et grand gennaker. "Eric Bruneel (Trilogic) qui mène tout le reste de la flotte des 50 pieds à la poursuite de Crêpes Whaou est en plein bonheur. A 203,3 milles du leader, il a creusé l’écart avec Laiterie de Saint Malo (Victorien Erussard) qui pointe 135 milles derrière lui. Le vainqueur de la transat 2004 se réjouit des conditions. " La mer est plate, mon petit bateau file tout droit à 15 nœuds. Les prochaines 24 heures vont être au même rythme, tout droit, le bateau ne souffre pas, c’est parfait".

Classe 3 à deux : Pierre Antoine (Imagine Institut des maladies génétiques) n’a plus qu’un poursuivant, Ross Hobson sur Ideal Stelrad. Pour autant, la course n’a rien perdu en intensité. "Il faut être à fond tout le temps, si je relâche un peu, il revient ; alors, je mets du charbon sans cesse. Il faut faire de la vitesse et encore de la vitesse et aller au bon endroit. Là, j’ai un cap direct sur les Açores, il va falloir choisir par où passer et ne pas se planter ; C’est une question d’ajustement. Il y a encore 20 nœuds bien établis, ça secoue pas mal, j’ai vu mes premiers poissons volants, c’est sympa. Il ne va pas falloir traîner en route, derrière, ça mollit."

Monocoques Classes 1, 2 et 3
Jeunes dirigeants plonge au sud, Régis guillemot Charter Martinique à l’arrêt
Les monos classes 1 et 3 poursuivent leur route vers les Açores, alors que certains ont déjà déterminé leur stratégie pour les 48 heures à venir, d’autres attendent de voir l’évolution des conditions sur les Açores. Après avoir réparé sa mèche de safran cassée hier soir, Régis Guillemot a remis en route ce matin, hélas, la mèche s’est à nouveau brisée à 15 heures 30 cet après midi.

Pas de changement chez les monos classe 2, où l’Américain Kip Stone (Artforms) augmente régulièrement son avance. Servane Escoffier (Vedettes de Bréhat Cap Marine), 2e, a légèrement distancé Luc Coquelin (Cap Guadeloupe 971).