Bernard Stamm fier de sa course

Bernard Stamm arrivée
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La course de Bernard Stamm a été marquée par une longue série d’incidents techniques. Et cela a continué jusqu’à la ligne hier soir. « Une pièce du bateau s’est cassée donc ça a rendu les dernières heures difficiles. 45 nœuds dans le golfe (de Gascogne),  ça secouait. »

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Hors course depuis sa disqualification le skipper suisse est néanmoins resté déterminé à ramener son bateau aux Sables. « Ce qui était un peu bizarre, c’était de faire ça « caché ». Moi, je faisais ma course normalement puisque j’avais mes positions. Mais j’ai compris qu’à terre, ça ne se passait pas comme ça. C’était logique de revenir à mon port d’attache. Je n’allais pas laisser le bateau et rentrer en avion. Et puis rien ne m’empêchait de continuer mes expériences embarquées. J’ai perdu 7 kilos. Je n’avais pas beaucoup de gras, là il n’y en a plus. J’ai pris du muscle. La rupture de la colonne de winch a rendu les choses difficiles. Toutes les manœuvres, je les faisais directement aux winchs. »

Bernard a expliqué qu’il n’y avait pas de fatalité dans ce qui lui est arrivé. « Nous, on paie un peu les premiers retards qu’on a eus dans le projet. On a eu un incident dans la Jacques Vabre, on a tapé quelque chose. Ces bateaux sont compliqués, il nous a manqué deux transats pour tester tout. Pendant ce temps, les autres s’entraînaient. Il y a eu un décalage dans la préparation qui a été pénalisant. On n’est pas visionnaire non plus et on est passé à côté de certaines choses. Et je n’ai pas pu me servir de l’expérience d’autres bateaux frères. Une erreur énorme, quelque chose qu’on a zappé, c’est le roof, la protection du bonhomme. »

Quant à sa disqualification, le skipper estime toujours qu’il n’avait pas d’autre choix. « Si l’autre bateau n’avait pas été là, j’aurais été hors course tout de suite parce qu’il fallait que je répare mon hydrogénérateur pour continuer. Je n’ai pas trouvé d’arguments pour expliquer au gars de ne pas monter, mais en fait c’est pire que ça, je n’ai pas eu le temps. En 2008, j’ai perdu un bateau comme ça. A un moment, il faut faire les choses comme un marin. Là c’était le cas. Je n’ai aucun sentiment de quoi que ce soit, j’ai fait ce que je devais faire. Il y a certaines règles qui devraient être changées, comme le fait de s’amarrer à un bateau. Moi je prenais ça comme un corps mort, ça aurait pu être un arbre. Le concours de circonstance en Nouvelle-Zélande, c’était quand même quelque chose. J’espère que les règles vont évoluer. Le (Vendée) Globe n’a pas besoin de ça, le Globe a besoin de bateaux qui rentrent. »

Parmi ses plus gros problèmes, le souci permanent avec  ses hydrogénérateurs a miné sa course. « Quand je parle des soucis d’hydrogénérateurs, c’est général. Le problème, c’est leur fixation à bord. L’implantation est tellement mal faite qu’on ne sait pas si l’appareil fonctionne. Ils ont construit un jouet, pas fait pour un tour du monde. De plus, on les a reçus tardivement, on voulait les mettre pour la Jacques Vabre. Et si on avait pu les avoir à ce moment-là, on les aurait déchirés aussi au bout de deux jours. »

Malgré tout, Bernard se disait heureux de son tour du monde. « Je suis content d’avoir mené Cheminées Poujoulat autour du monde. Ce n’est pas anodin. La remontée de l’Atlantique, c’est tellement long que tu as l’impression de passer d’une planète à une autre. Dans le Sud, certes ça tape mais ça glisse alors que l’Atlantique au près, ça paraît interminable. Je suis content d’être passé au travers de tout ça. Je suis fier. »

Quant à l’avenir, il vise déjà la Transat Jacques Vabre. « Cette année on va préparer les courses d’avant saison si possible. La Jacques Vabre est un objectif. En ce qui concerne un prochain Vendée Globe, c’est trop tôt pour le dire. C’est un engagement tellement intense. Pour le gagner, il faut avoir envie de le faire. Pour l’instant je n’en ai pas envie. Mais ça pourrait se mettre en place. »