Belle victoire de Thibaut Vauchel-Camus en Class40

Les Class40 arrivent enfin. Une longue transat semée d’embûches que Solidaires en peloton-ARSEP a parfaitement négocié avec, comme tous les autres, son lot de problèmes à bord. Thibault Vauchel-Camus s’impose en 17 jours et demi sur cette traversée de l’Atlantique, dont l’issue finale s’est jouée au large de Terre-Neuve. Thibaut Vauchel-Camus n’a réellement fait le break sur Phil Sharp que lorsque celui-ci a déchiré sa grand-voile et sur Louis Duc parti dans le Sud, il y a deux jours.

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17 jours 12 heures 42 minutes et 56 secondes auront été nécessaires à Thibaut Vauchel-Camus pour parcourir 3 804 milles entre Plymouth et New York. Une trajectoire plutôt tendue puisque la route directe ne faisait que 3 050 milles, mais pleine de zigzags en raison du passage de quatre dépressions et d’une fin de parcours mouvementée dans le Gulf Stream et laborieuse dans une alternance de fronts et de calmes.

« C’est l’occasion de me rendre compte de ce que représente cette course et de son histoire. C’est un gros morceau. Aller au bout, jusqu’à l’arrivée, c’est assez satisfaisant et quand on gagne, c’est vraiment excellent. Mais même pour tous ceux qui ont la chance de finir, c’est génial. J’ai une pensée pour tout ceux qui ont du abandonner. Maxime après sa collision, Armel avec ses différents soucis, et la pauvre Isabelle qui a son bateau qui lui a fait défaut. Je pense à ceux là et à ceux qui sont encore en mer avec une petite dédicace à Iroshi. »

Le skipper malouin qui passa la plupart de sa jeunesse en Guadeloupe, a toujours été aux avant-postes dès le coup de canon, oscillant entre la première et la troisième place en compagnie d’Isabelle Joschke et du Britannique Phil Sharp. Tous trois, suivis par le peloton, ont effectué une grande sinusoïde afin de profiter du vent portant en Manche, puis pour négocier une méchante dépression au large des Açores et enfin pour longer la zone d’exclusion des glaces au large de Terre-Neuve. C’est alors que la navigatrice a dû abandonner suite à une voie d’eau et le match s’est transformé en duel avec le Britannique jusqu’à la longitude de la Nouvelle-Écosse lorsque celui-ci a déchiré sa grand-voile au passage d’un front musclé.

Mais l’issue n’était pas encore écrite car 200 milles plus au Sud, Louis Duc avait suivi en solitaire une voie qui laissait encore des opportunités pour la victoire… Et jusqu’à deux jours avant son arrivée, Thibaut Vauchel-Camus ne pouvait pas encore se libérer de l’inquiétude d’un retour méridional. Ce n’est qu’en retouchant un flux de Nord-Est à 200 milles de New York, que le skipper de Solidaires en peloton-ARSEP pouvait dérouler plus sereinement avec une cinquantaine de milles de marge. Finalement à l’arrivée mouillée par la Sandy Hook Pilot Association, le vainqueur en Class40 cumule plus de soixante milles d’avance sur Louis Duc (attendu dans une dizaine d’heures) et 140 milles sur Phil Sharp (attendu samedi matin).