Armel Le Cléac´h : « Je sais ce que j´ai à faire »

Armel Le Cléac`h Banque Populaire
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En ayant fini deuxième en 2009 et ayant signé avec un partenaire solide, Armel Le Cléac’h estime qu’avec ses ambitions, son statut de favori est tout à fait logique, mais tient à souligner que « ce qui va se passer sur l’eau est loin de ce qui est écrit au départ. Tout ce qui est pari, pronostic, sondage, je n’y crois pas vraiment. J’ai l’habitude d’être favori dans d’autres courses, en Figaro notamment ou dans la classe IMOCA depuis quelques années. Je sais ce que j’ai à faire, je me suis préparé avec mon équipe. Je ne m’occupe pas trop de ces pronostics. »

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Après le démâtage de Foncia dans la Barcelona World Race au large de l’Afrique du Sud, le monocoque est revenu en France à bord d’un cargo et c’était au printemps de 2011 que Le Cléac’h a été choisi comme skipper par Banque Populaire. Il a ainsi eu le temps de découvrir le 60 pieds et d’y apporter des modifications. « C’est un bateau qui a été conçu et construit par Michel Desjoyeaux et son équipe. Il bénéficie d’un retour d’expérience important. On a beaucoup travaillé sur le bateau pour le fiabiliser parce qu’il restait des choses à terminer. Sur un Vendée Globe, on connaît l’importance de finir la course, il faut que le bateau tienne jusqu’au bout en ayant le moins de pépins possible. On a eu notre lot de soucis techniques, qui ont été réglés. Je connais très bien le bateau maintenant ; on a quasiment navigué, en nombre de milles, l’équivalent d’un tour du monde. Maintenant la course décidera du résultat, c’est à moi maintenant d’essayer d’être bon sur l’eau pendant trois mois. »

Les objectifs des skippers engagés dans le Vendée Globe diffèrent selon les moyens dont ils disposent et selon leur personnalité. Avec ses deux victoires dans la Solitaire du Figaro (en 2003 et 2010), il est évident que Le Cléac’h ne participe pas simplement pour faire de la figuration. Le Chacal a les dents longues. « C’est le côté course qui me passionne. C’est pour cela que je reviens cette année. Ça me motive, ça me donne envie de m’investir dans ce projet. Ensuite, la durée, le parcours, il y un coté aventure qui est très présent. Je l’ai vécu il y a quatre ans. Le Vendée est un objectif très important depuis un an et demi, c’est un moment important de ma vie. J’ai envie de donner le maximum et de ne pas avoir de regret. »

Cette passion pour la mer et pour la course date de son plus jeune âge en baie de Morlaix. « Le fait d’avoir un papa qui avait un bateau de croisière avec lequel on naviguait l’été en famille, m’a donné le goût de la mer et de la voile. Après, c’est devenu mon sport assez vite. A la différence des autres gamins de mon âge qui préféraient plus faire du foot ou du tennis, j’allais au club nautique le samedi, j’avais des posters de bateau dans ma chambre. »

Evidemment son dernier Vendée Globe fait partie de ses meilleurs souvenirs. A bord de son Brit Air, Armel est arrivé 5 jours après Michel Desjoyeaux pour prendre la deuxième place, mais ce n’est pas la ligne d’arrivée qu’il retient le plus, mais le passage du cap Horn. « C’était un moment unique parce que c’était mon premier Cap Horn, il faisait beau ce jour là, j’ai eu la chance de le voir. C’était aussi le lendemain du sauvetage de Jean Le Cam auquel j’ai participé. C’était une succession d’émotions incroyables, différentes. J’espère vivre de grandes émotions comme il y a quatre ans …».