Ils sont désormais 65 solitaires encore en course, 65 marins (et marines) répartis sur plus de 1 500 km : les deux premiers, Corentin Douguet et Alex Pella, qui se tirent la bourre depuis trois jours, depuis qu’Yves Le Blévec (Point Mariage) a dû abandonner pour cause de mât à l’horizontale, ne sont plus qu’à 200 milles environ du continent sud américain ; le dernier, Xavier Bluy (Smets) est encore à 1 450 milles de Salvador de Bahia, par 6° Nord soit encore dans le Pot au Noir ! Un Pot au Noir qui reste toujours confiné à un petit cône au large de la Sierra Leone, ce qui laisse entendre que personne n’aura eu trop à souffrir de cette Zone de Convergence Inter Tropicale et que le passage des alizés de Nord Est du Cap Vert, aux alizés de Sud Est des îles San Pedro y San Paulo s’est faite sans transition trop marquée. Ouf ! Mais passer de la glissade au portant au saute vagues au débridé change tout de même radicalement la vie à bord… Et si les hommes et les femmes en mer ont dû s’adapter à ce rythme nettement moins confortable, le matériel aussi et certains n’ont pas résisté. Après le mât d’Yves Le Blévec, ce sont les safrans d’Aloys Claquin qui ont… claqué ! Ne pouvant résoudre ce problème en mer, le skipper de Vecteur Plus a actionné sa balise et demandé de l’aide pour sauver son bateau qu’il ne pouvait plus diriger correctement. Le bateau accompagnateur mené par Patrick Morvan, Jackie de Belon, est arrivé au petit matin pour prendre le solitaire à son bord et tracter le Mini : « Dimanche en milieu d’après midi, j’étais au près dans une mer formée, à la barre quand d’un seul coup je n’ai plus eu de sensations. Je me suis retourné et j’ai vu mon safran à 15 mètres derrière le bateau, Vecteur Plus est parti au lof puis s’est couché, l’autre safran s’est alors relevé avant de s’arracher entraînant avec lui toutes mes chances de réparation. J’ai donc décidé de demander de l’aide en déclenchant trois fois ma balise vers 20h. C’est au petit matin vers 4h, que le bateau assistance Jacky de Belon est arrivé. Nous avons décidé de prendre mon mini Vecteur Plus en remorque, il est donc maintenant à 200 mètres derrière moi. A bord de Jacky de Belon, l’équipage m’a très bien accueilli. Je suis déçu, c’est évident, car j’y croyais, j’étais à bloc, au taquet, je me voyais remonter la flotte, j’étais dans le match, le bateau allait très bieN. Maintenant, j’essaye de rester philosophe, la vie continue… » raconte Aloys Claquin.Autre nouvelle de l’Atlantique : Nicoals Bunoust (Groupe SCE) connaît des soucis de tenue de mât. Il semblerait que le tube soit cassé au niveau de l’étambrai (passage du mât au niveau du pont) mais reste encore debout malgré le relâchement des haubans. Le voilier accompagnateur mené par Michel Mirabel, Gwalarn, est aux côtés du solitaire qui cherche une solution pour continuer la course alors qu’il était pointé à la 16ème place ce lundi matin, en approche de l’île de Fernando de Noronha. Il est possible que le skipper décide de démâter pour remettre la partie du mât encore intacte à poste et ainsi rentrer au Brésil sous gréement diminué mais encore efficace par ces vents de travers.
A la queue leu leu
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