Il y a eu un rude écrémage lors de la troisième étape, car les conditions météorologiques ont scindé la flotte en deux et le groupe des poursuivants n’a jamais eu l’occasion de revenir sur la tête de course, au vu des conditions météorologiques. En revanche, il y a eu au sein de ces deux clans, des tentatives tactiques dans les derniers milles qui ont fait très mal à l’arrivée aux Sables d’Olonne ! Dans le premier pack, Gildas Morvan (Cercle Vert) perd neuf places en choisissant de coller l’île de Ré à moins de trente milles de l’arrivée et Adrien Hardy (Agir Recouvrement) se fourvoie lors du sprint final en hésitant entre droite et gauche pour laisser filer six places… Anthony Marchand (Ovimpex-Secours Populaire) et Alain Gautier (Generali) qui emmenaient le deuxième groupe et qui se démarquent complétement dans l’Est, voient défiler plus d’une douzaine de concurrents !
Après trois manches très différentes dans le rythme et dans les conditions météorologiques, l’ultime bataille pourrait offrir des opportunités de se démarquer franchement, mais chaque solitaire a pu revoir ses objectifs pour coller au mieux à la réalité du terrain. Il ne suffit en effet pas seulement de prendre en compte le classement, mais plutôt les écarts entre concurrents pour rebondir : une heure d’écart devient un gouffre sur une Solitaire du Figaro, deux heures un abysse, trois heures et plus une mission impossible. Or nombre de solitaires ne sont séparés que de quelques minutes à l’image de Fred Rivet (DFDS Seaways) qui ne concède que 1’58 à son prédécesseur Nicolas Jossier (In Extenso-Experts comptables) pour le gain de la 18ème place, de Yoann Richomme (Skipper Macif 2014) qui talonne Alain Gautier (Generali) de 4’48, de Damien Guillou (La Solidarité Mutualiste) à seulement 2’00 de l’Irlandais David Kenefick (Full Irish-Comptoir Irlandais) ou des trois Britanniques Sam Goodchild (Team Plymouth), Henry Bomby (Red) et Nick Cherry (Redshift) qui se tiennent en moins d’un quart d’heure…
Victoire d’étape
Et puis il y a aussi ceux qui ont joué les animateurs de cette 45ème édition de La Solitaire et qui n’ont plus rien à perdre, si ce n’est gagner cette dernière manche ! Les deux « abandons » de la première et de la troisième étape, Yann Eliès (Groupe Quéguiner-Leucémie Espoir) et Fabien Delahaye (Skipper Macif 2012), sont hyper motivés pour claquer cette ultime étape et n’ont pas à se soucier des réactions de la flotte sur l’eau. Tout comme le jeune Sébastien Simon (Bretagne-Crédit Mutuel Espoir) qui peut jouer son va-tout entre Les Sables et Cherbourg… Mais il ne seront plus que 36 solitaires au départ dimanche à 17h00 puisque, après Joan Ahrweiller (Région Basse Normandie) dont le bateau est trop abîmé pour prendre la mer, Claire Pruvot (Port de Caen-Ouistreham) a aussi annoncé son abandon définitif, son Figaro Bénéteau 2 devant entrer en chantier.
Ils ont dit…
Gildas Morvan (Cercle Vert) : « L’objectif, c’est de terminer par une belle étape ! Pour finir le « job » proprement. Ce qui est bien, c’est qu’il n’y a pas de réflexion à avoir, de schéma à élaborer, de plan sur la comète, juste prendre un bon départ et faire une bonne arrivée avec de la bagarre au milieu, pour être le mieux classé sur l’étape à Cherbourg… Je joue dans la catégorie 2, celle de ceux qui ont eu des misères : on sera un peu « hors classement », ce qui libère l’esprit pour tenter des coups. Il n’y a plus que quatre solitaires qui visent le succès final, mais une victoire d’étape, c’est superbe ! Il faut terminer avec panache… »
Vincent Biarnes (Guyot Environnement) : « Mes objectifs restent les mêmes depuis le début : bien naviguer, progresser, ce que j’ai fait jusque-là. Je vais essayer de faire une belle place dans les dix, faire une bonne place au général même si les écarts en temps sont importants. La dernière étape de La Solitaire est toujours particulière, parce que ceux qui sont derrière et qui ne sont pas dans leurs objectifs tentent des options plus marquées, voire suicidaires. L’idée, c’est de ne surtout pas craquer, de ne pas tenter n’importe quoi. Tous ceux qui ont des bons résultats prennent le minimum de risque. »
Anthony Marchand (Ovimpex-Secours Populaire) : « J’ai plein d’objectifs ! D’abord, continuer sur ma lancée, c’est-à-dire me faire plaisir sur l’eau, même si mes résultats ne sont pas à la hauteur de mes espérances. Je vais surtout essayer de terminer sur une bonne note sans être influencé par les autres. Je ne regarde pas le classement général, cela m’importe peu maintenant. Le but, c’est de faire une belle dernière étape et de ne pas être déçu. »
Nicolas Jossier (In Extenso-Experts Comptables) : « Mon objectif : arriver le premier à la maison ! Il faut absolument que j’arrive à accrocher mon objectif de faire dans les 15 premiers. Et puis aussi, réussir à faire un bon coup ! Jje vais naviguer comme d’habitude dans le paquet, faire ma place, et s’il y a des options stratégiques intéressantes, j’étudierais sérieusement la chose. »