Riou, Elies, Hatfield et Jourdain : mots d’avant-départ

PRB Riou Mai 2008
DR

Ils sont quatre : un ancien vainqueur, Vincent Riou, un bizuth en solitaire mais qui possède déjà deux tours du monde dans la quille, Yann Eliès, un circumnavigateur néophyte sur le Vendée Globe, Derek Hatfield et un récidiviste convaincu, Roland Jourdain… Des jetées des Sables d´Olonne à la pointe méridionale de la Terre de Feu, ils vont tenter de tracer le sillage le plus limpide, cumuler joies et déceptions, naviguer, vivre leur histoire… Nous leur avons demandé de porter leur regard au vu de leurs expériences respectives de ces océans.

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La descente de l´Atlantique par Yann Eliès (Generali) : le théâtre des premières éliminations

« Cette descente, c´est un peu comme les montagnes russes : un coup, on a du vent, on va vite, puis on le perd, on lambine… Comme en plus la route fait pas mal de « S » pour descendre jusqu´aux 40èmes, la comparaison s´impose. Cette descente va être très technique et tactique. Qui sait si ce n´est pas là que le Vendée Globe va se jouer pour un certain nombre de concurrents ? Il faudra être malin et surtout arriver dans le même système météo que la tête de flotte. Pour ceux qui auront pris un train de (dépression) de retard, il sera très difficile de revenir. »

 

L´Océan Indien par Roland Jourdain (Véolia Environement) : un autre monde

«L´Océan Indien, c´est le début du gris permanent, les premiers albatros, les pétrels-tempête. Ce n´est jamais facile, la mer est croisée entre les dépressions qui font le tour du globe, les coups de vents qui se succèdent, les déviations de côte avec la pointe de l´Afrique. Ici, tu peux abandonner les polaires de vitesse théoriques… Tu as toujours l´impression que tu pourrais aller plus vite : et pourtant, dès que tu forces la toile, tu payes l´addition comptant.»

 

L´Océan Pacifique par Derek Hatfield (Algimouss – Spirit of Canada) : en danger permanent

« Pour moi, le Pacifique est le plus dangereux de tous. La descente jusqu´au Cap Horn est souvent délicate avec la côte du Chili sous le vent. On est vraiment seul, loin de tout. Le Cap Horn, c´est vraiment la délivrance, mais les difficultés ne sont pas encore terminées. Lors de mon dernier tour du monde en solitaire, j´ai subi des vents de quatre-vingts nœuds et j´ai chaviré…  Mais le Horn, c´est comme le sommet d´une montagne. Même si tu as souffert pour y arriver, derrière, c´est une sorte de descente. »

 

La remontée de l´Atlantique par Vincent Riou (PRB) : longue et stressante

« C´est une portion intéressante, mais longue, très longue… Quand tu passes le Horn, tu penses que tu en as terminé alors qu´en fait il te reste 7000 milles à parcourir. Même si le parcours est intéressant, cette remontée est très stressante : tu sais que le bateau est fatigué ; dès que ça mollit, tu fais tes revues d´inspection. C´est très épuisant nerveusement, parce que les masses d´air sont instables et que tu peux tout gagner ou tout perdre. Maintenant, il faut reconnaître que pour moi, c´est un bon souvenir, c´est là que j´ai construit ma victoire. Cette année on peut s´attendre à nouveau que le leader au Cap Horn ne soit pas forcément le même à l´arrivée… »

 

Les voix du large…

 

Michel Desjoyeaux (Foncia) : « En 2001, j´avais gagné avec 24 heures d´avance sur Ellen. En 2005, Vincent avait six heures d´avance sur Jean. Il se pourrait qu´en 2008, les deux premiers naviguent à vue sur la ligne d´arrivée. »

 

Jean Le Cam (VM Matériaux) : « Le dernier Vendée Globe n´était pas un échec pour moi. Je ne reviens pas pour me venger. Il n´y a rien d´inachevé, il y a une nouvelle histoire, avec des acteurs différents, un parcours qui sera forcément différent, avec tout le mystère que cela comporte. Il n´y a aucune amertume, je reviens avant tout parce que cette course me plaît ».

 

Echos des pontons…

 

Le 60 pieds IMOCA de Steve White s´appellera donc Toe in the water (un orteil dans l´eau – expression idiomatique qui signifie aller progressivement de l´avant), du nom d´une association de bienfaisance pour les victimes de guerre de l´armée britannique. Plusieurs des partenaires de Steve White sont eux-mêmes des anciens combattants ou on des liens avec les forces britanniques. Coup double donc, pour ces mécènes qui aident Steve White à réaliser son rêve et qui peuvent communiquer autour des anciens combattants blessés. Brian Thompson avait déjà marqué son soutien à l´association « Toe in the water » en invitant deux membres du projet à rejoindre son équipage pendant la semaine de Cowes.

 

Jean-Yves Chauve aux commandes de l´infirmerie

Le docteur Chauve sera à nouveau le médecin officiel de la course. Grâce au partenariat qu´il a développé avec Europ Assistance, il sera disponible 24h/24 et pourra expérimenter des diagnostics et des conseils plus sophistiqués par le biais d´Internet.