La Route du Rhum ouverte aux Géants

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« Pen Duick s’inscrit toujours dans le principe d’origine qui donne toute sa dimension et son aura aux courses au large : l’aventure et l’esprit de liberté » explique Pierre Bojic. « Et nous souhaitons respecter cette logique sur laquelle repose nos valeurs. Or, depuis deux ans, on ne voit rien se dessiner du côté de l’ORMA. Pas un nouveau projet, pas un architecte qui planche sur un nouveau bateau, pas un nouvel armateur. Cette stagnation était flagrante lors de la Route du Rhum 2006 qui a pourtant toujours été l’occasion de découvrir de nouvelles unités. Par conséquent, et parce que nous sommes convaincus que les multicoques doivent rester des acteurs majeurs de la course au large, nous avons décidé de ne plus être simples spectateurs et souhaité proposer un vrai projet, dont la Route du Rhum- La Banque Postale 2010 sera le premier acte ».

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L’Esprit d’ouverture !
Michel Etevenon, le créateur de La Route du Rhum avait en 1978 insufflé un esprit de liberté. Avec l’ouverture des inscriptions aux G-Class, pour sa 9ème édition, l’épreuve reine, rebaptisée depuis 2006 Route du Rhum-La Banque Postale revient donc à ses origines.
On se souvient qu’en 1978, la Route du Rhum avait fait tomber bien des préjugés avec l’improbable victoire de Mike Birch sur le plus petit trimaran engagé et qui, cerise sur le gâteau, devançait le monocoque géant du favori Michel Malinovsky de 98 secondes. La légende de la course était née, portée par cet exploit et par la confrontation de monocoques et de multicoques, sans restriction de taille, entre Saint-Malo et Pointe à Pitre.

Le retour des grands bateaux
Pour l’édition 2010, Pen Duick a décidé de rouvrir la course aux grands multicoques océaniques, entendez par là, tous les multicoques, sans limite de taille, du 60 pieds Orma aux G Class, c’est à dire ces incroyables machines taillées pour faire un tour du monde. Un retour à l’esprit d’origine, avec son lot de surprises, d’innovations, d’images exceptionnelles : Un Homme, un Bateau, l’Océan et tout le reste n’est que liberté. C’est en 1990, que les derniers grands multicoques avaient tenté de pointer leurs étraves à Saint-Malo avec Bruno Peyron, Francis Joyon et Hervé Laurent. Privés de départ, certains d’entre eux avaient tout de même fait la traversée.

Pas gagnée d’avance pour les Géants
Pour autant, les pronostics resteront difficiles, même si, sur le papier, on peut penser que les plus grands seront les premiers en Guadeloupe, selon les conditions météo, les 60 pieds Orma pourraient bien tirer leur épingle du jeu, face aux Maxis pensés pour des conditions plus extrêmes. Aux grands multicoques existants d’autres devraient les rejoindre. C’est la dynamique en laquelle Pen Duick croit.

Première réaction de Thomas Coville
Thomas Coville, skipper du maxi-trimaran Sodeb’O de 32 mètres, est bien sûr heureux de la décision d’ouvrir à nouveau la Route du Rhum à tous les types de bateaux. Il met aussi en avant l’intérêt du public "qui veut avant tout voir des choses neuves et différentes". Il espère aussi que " cela va permettre à de nombreux projets de voir le jour". Il poursuit en notant qu’à Saint Malo, face au bassin Vauban, tout le monde pourra s’identifier à un bateau, monocoque, multicoque, rouge ou jaune, grand ou petit". Le skipper de Sodeb’O et son partenaire qui se sont orientés en 2007 vers un programme de records, rappelle que "le terme Open est synonyme de liberté et de plaisir de naviguer", deux notions qui lui sont chères.
D’un point de vue sportif, cette ouverture pose une question fondamentale, celle de la compétitivité. Qu’est ce que donne un maxi multicoque conçu pour les tours du monde et les records face à la puissance et à la vélocité d’un trimaran 60 Pieds catégorie ORMA ? Thomas et les architectes du maxi Sodeb’O ont du pain sur la planche.