Le résumé de la semaine

Paprec virbac
DR

Retour sur une semaine qui aura vu Temenos II prendre un avantage décisif sur Mutua Madrileña, et Educacion Sin Fronteras repasser dans l’hémisphère nord.

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Jour 86 – Lundi 4 février
Toute la flotte fait cap au nord, quatre des cinq bateaux évoluant dans l’hémisphère du même nom. D’un bout à l’autre de cette longue file indienne de 2800 milles, l’océan Atlantique n’est pas toujours coopératif. Les vitesses moyennes oscillent autour des 10 noeuds, même si les hommes de tête, aujourd’hui sous spi, sont parfois gratifiés de quelques accélérations. Leur passage à Gibraltar est prévu autour du 8 février et leur arrivée à Barcelone 3 jours plus tard. tandis que la menace Hugo Boss plane toujours.

Jour 87 – Mardi 5 février
Belle progression pour les leaders qui cavalent à 14/15 noeuds depuis lundi soir. des vitesses que l’on n’avait pas enregistrées depuis longtemps dans cette lente remontée de l’océan Atlantique. Hugo Boss, quant à lui, poursuit sa route au vent arrière, grand soleil, mer plate, le bateau noir glisse sans difficulté à 11 noeuds de moyenne. Dans des alizés de nord-est modérés, au sud-ouest du Cap Vert, Temenos II et Mutua Madrileña se toisent comme toujours, à moins de 100 milles l’un de l’autre. « Je commence à en avoir l’habitude » lâche Dominique Wavre à la vacation du jour. Educacion Sin Fronteras semonte ‘piano’ vers le nord, toujours face à des vents contraires, en attendant l’arrivée plus franche des alizés de sud-est.

Jour 88 – Mercredi 6 février
"Si on regarde la carte, c’est ridicule", commentait cet après-midi Andrew Cape, évoquant la trajectoire détournée que les deux navires de tête sont contraints d’emprunter afin d’échapper à la dorsale anticyclonique. 10 noeuds de vitesse pour Paprec-Virbac 2 contre 22 pour Hugo Boss lors de la vidéo conférence du jour – le contraste est saisissant et d’évidence, les épreuves s’accumulent sous l’étrave du monocoque leader de cette Barcelona World Race, à bord duquel on a pris le parti d’en rire. "Vous ne pourriez pas tous déménager à Lisbonne et y organiser l’arrivée ?", demandait Damian Foxall avec son sens de l’humour proverbial, "après tout, nous ne sommes qu’à 12 heures de mer de cette ville."

Jour 89 – Jeudi 7 février
A environ 24 heures du détroit de Gibraltar et comme prévu, Jean-Pierre Dick et Damian Foxall reçoivent une correction totalement imméritée, et ne s’attendent pas à voir le bout du tunnel de sitôt. Paprec-Virbac 2 affronte une mer abrupte de face, tandis que les deux co-skippers tâchent de négocier au mieux chaque passage de vague, l’inquiétude pour le matériel étant naturellement plus que jamais à l’ordre du jour. "J’espère que ça va bien se passer", indiquait Jean-Pierre cet après-midi. A surveiller de près, tout comme le duel pour la troisième place qui comme prévu a évolué à la faveur de la nuit. Mutua Madrileña s’est en effet légèrement décalé dans l’ouest, tandis que Temenos II a effectué une série de virements afin de traverser l’anticyclone. "On est tout à fait contents de l’endroit où on se trouve", annonce Domonique Wavre, "on ne s’est jamais arrêtés , et on progresse bien en direction du but. Les deux prochaines journées seront probablement cruciales, et il s’agira de rester vigilants sur les réglages et la vitesse du bateau.

Jour 90 – Vendredi 8 février
«Tu veux le chiffre du jour ? 42 noeuds. On passe dans la partie la plus ventée de Gibraltar. C’est très impressionnant. La mer est blanche et il y a des cargos. On vient de passer à 300 mètres d’un porte container absolument énorme. La mer est très cabossée, ça tape partout et on a du mal à tenir à bord du bateau. Il a des moments, c’est à la limite du danger, on espère que tout va bien se passer »… voilà comment Jean Pierre Dick décrivait la situation vendredi à la vacation. La conversation s’est d’ailleurs résumée à un bref échange, l’urgence étant pour l’équipage de préparer le prochain virement. Pour les poursuivants, qui progressent eux aussi face au vent entre le Cap Vert et les Canaries, le prochain obstacle est une dépression orageuse dont l’évolution est aléatoire. Enfin, le seul équipage à avancer au portant aujourd’hui n’est autre qu’Educacion sin Fronteras. Servane Escoffier et Albert Barguès s’apprêtent à passer ce soir (après 20h00) la porte brésilienne de Fernando de Noronha. Devant leurs étraves : le pot au noir, synonyme de retour prochain dans l’hémisphère nord.

Jour 91 – Samedi 9 février
En passant la porte 8 de Gibraltar vendredi à 18h39 GMT, Jean Pierre Dick et Damian Foxall ont retrouvé celle que les romains appelaient la ‘mare nostrum’. « Je suis content d’être en Méditerranée. C’est la mer de mon enfance, celle où j’ai appris à faire du bateau » commence Jean Pierre Dick à la vacation du matin. Pourtant, son entrée dans la grande bleue a été fracassante ! Au bon plein serré, le couple franco-suisse à bord de Temenos II se fait lui aussi secouer dans une mer abrupte. Concentration et vigilance restent donc les mots d’ordre. Avec 189 milles d’avance sur Mutua Madrilena, Dominique Wavre et Michèle Paret sont contents des fruits de leur option est qui leur permet de creuser encore l’écart de 60 milles supplémentaires en 24h00. En queue de peloton, Servane Escoffier et Albert Barguès se réjouissaient d’avoir franchi hier soir (18h54 GMT) la porte 7 de Fernando de Noronha. Mais voilà qu’Educacion sin Fronteras a subi un sacré coup de frein aux abords du pot au noir. Depuis le petit matin, leur vitesse moyenne plafonne à 6 noeuds.

Jour 92 – Dimanche 10 février – L’heure des révélations
Lors de la vidéo conférence du jour, Jean-Pierre Dick a révélé que le monocoque avait connu une sérieuse avarie au large du Brésil… "Au niveau du Cabo Frio, on a cassé l’étai de Solent, on a eu de la chance de ne pas démâter. Heureusement l’étai de trinquette était à poste, mais il y avait quand même 30 noeuds de vent, et la galette d’enrouleur du Solent était comme un projectile fou. Damian a pris des risques en allant devant, nous avions tout de même réussi à abattre… Et il a fallu réparer, nous avons utilisé la galette du génois à la place, et réalisé un brêlage qui nous a permis de refixer l’étai. Une bonne angoisse, à un moment j’ai vraiment pensé que c’était terminé pour nous."

Côté course, l’avance de Temenos II se porte à plus de 200 milles, et Michèle Paret nous confiait ce jour : "la situation est claire tactiquement, notre avantage nous permettra d’être tranquilles jusqu’à Gibraltar… Après, cela reste à voir." Educacion Sin Fronteras devrait pour sa part sortir du Pot au Noir dès demain, et Albert Bargués avançait une ETA pour Barcelone entre le 25 et le 26 février – il resterait donc un peu plus de deux semaines de mer au tandem catalo-breton.

Le classement du 10/02/08 à 14h00 GMT
1 PAPREC-VIRBAC 2 à 289 milles de l’arrivée
2 HUGO BOSS à 304 milles du leader
3 TEMENOS 2 à 1152 milles
4 MUTUA MADRILENA à 1390 milles
5 EDUCACION SIN FRONTERAS à 2678 milles
ABD VEOLIA ENVIRONNEMENT
ABD ESTRELLA DAMM
ABD DELTA DORE
ABD PRB