Voiles de St-Barth. Dernier jour sans vent

VDS2023 / Christophe Jouany

Le vent aura finalement manqué le dernier jour et c’est au terme de 4 jours de course que les vainqueurs ont été déclarés dans chacune des classes. Zoulou s’impose en multi, Pyawecket 70 chez les Maxi et Balthazar chez les CSA 1, Cry Baby en Diam 4 OD.

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« On se doutait du scénario du jour. C’était un peu téléphoné mais c’est vraiment bien que le comité de course ait tenté de valider une course. Pour notre part, en Diam 24 OD, nous n’avons même pas réussi à atteindre la première marque. Le vent s’est littéralement effondré avant qu’on y arrive. On s’est retrouvé à batailler dans 1 nœud et même à reculer tellement c’est devenu le calme plat ! », commente Nicolas Ramis, équipier de Pierre Altier à bord de Cry Baby, vainqueur dans la catégorie des Diam 24 OD pour la deuxième année consécutive. « On est content, c’est top. C’est notre troisième grande victoire cette saison après celles décrochées dans la RORC Caribbean 600 puis la St. Maarten Heineken Regatta. Les copains sont un peu rageux ! (Rires) L’avantage que nous avons clairement sur nos camarades de jeu, c’est le temps passé sur le bateau. Cela fait une grande différence car on ne peut pas accéder à certaines vitesses ou à certains réglages sans beaucoup naviguer », explique le Martinois qui a littéralement survolé les débats cette semaine, remportant l’ensemble de cinq manches courues dans sa classe. Une copie parfaite que deux autres équipages ont également réalisée : Pyawecket 70 chez les Maxi et Balthazar chez les CSA 1. « Tout s’est merveilleusement bien passé pour nous cette semaine. Nous avons très bien navigué. Le propriétaire a effectué un travail fantastique à la barre et nous n’avons commis quasiment aucune faute en termes de stratégie ou de tactique. Nous avons pris de bons départs et nous avons toujours débordé la première marque en tête. Nous avons malgré tout bien bataillé sur l’eau avec Stark Ravin Mad IX. Il est un peu plus rapide que nous mais je pense qu’il a été un peu moins chanceux », commente le Néerlandais Boue Bekking, spécialiste de la Volvo Océan Race avec pas moins de huit participations au compteur.

Passé tout proche du sans-faute, l’équipage du Multi 70 Zoulou skippé par Erik Maris avec Loïck Peyron à la tactique, a, lui aussi, fait forte impression lors de ces cinq jours de compétition à Saint-Barthélemy, ne laissant échapper que la première régate au profit de Nagla de James Vos. « Une fois encore ça a été un vrai bonheur de participer aux Voiles de Saint-Barth Richard Mille. L’épreuve se déroule sur un plan d’eau étonnant, vraiment idéal pour régater. Les parcours créés par Luc Poupon sont parfaits. Ils obligent à manœuvrer en permanence et à raser les cailloux. C’est fabuleux ! », souligne le Baulois qui s’impose du même coup au classement CSA Multi Hull et au classement Multi Hull Overall. « Sur l’eau, à bord de Zoulou, nous avons un peu manqué de concurrence, il faut bien l’avouer, même si certains de nos adversaires, en HH notamment, se sont très bien défendus. Il n’empêche que nous avons pris énormément de plaisir à être sur l’eau et à exploiter 100% du potentiel du bateau », ajoute Loïck Peyron qui savoure grandement sa victoire ce samedi, à l’image de Sacha Daun, skipper de Pepsi Max et vainqueur en CSA 4 : « Cette première place fait très plaisir parce qu’elle a pris du temps à se dessiner et à arriver. Il y a cinq ans, le bateau, âgé de 40 ans, était une véritable épave. Aujourd’hui, il remporte les Voiles de St. Barth Richard Mille. C’est une immense satisfaction pour moi mais aussi pour l’ensemble de l’équipage. C’est aussi et surtout la preuve qu’avec de l’abnégation et de la résilience on est capable de faire de belles choses », note le Guadeloupéen qui, après trois victoires au côté de Pamela Baldwin à bord de Liquide, décroche cette année son premier succès en tant que skipper.

Même enthousiasme du côté de Roy P. Disney, propriétaire et skipper de Pyewacket 70, vainqueur chez les Maxi :« Nous sommes très excités parce qu’en gagnant cet événement, nous remportons également le Caribbean Maxi Challenge. Nous avons connu une excellente saison de course dans les Caraïbes et la finir de cette manière à Saint-Barth est vraiment très plaisant. C’est un endroit magnifique avec des conditions incroyables. Les parcours sont pittoresques et c’est vraiment un bonheur de régater dans ce cadre », se réjouit l’Américain, quintuple vainqueur de la Transpac reliant Los Angeles à Honolulu, qui inscrit son nom pour la première fois au palmarès des Voiles de St. Barth Richard Mille, à l’inverse de Lazy Dog de Sergio Sagramoso qui s’était déjà imposé en 2015 puis en 2019, et qui se trouve être, avec Pierre Altier de Cry Baby, le seul vainqueur en titre à conserver sa couronne cette année. « Nous reviendrons assurément l’an prochain pour défendre notre titre. Régater à Saint-Barth, c’est régater comme nulle part ailleurs ! », termine le Portoricain. Pour lui et les autres, le rendez-vous est d’ores et déjà pris du 14 au 20 avril 2024 !

Paroles de vainqueurs –

Steve Rigby (J 122 El Ocaso), vainqueur en CSA 2 : « Nous avons démarré la semaine sur les chapeaux de roues et ainsi remporté les trois premières courses. La suite, lors des quatrième et cinquième manches, a été un peu plus compliquée. Ce samedi, nous sommes partis sur l’eau extrêmement motivés pour défendre notre première place menacée par Holding Pattern. Nous nous sommes montrés agressifs d’entrée de jeu et nous avons pris un excellent départ avant que la course soit annulée. Ça a été malgré tout une bonne chose de ne pas la finir car le vent était très aléatoire et ça aurait été dur de jouer la course dans ce type de conditions. Les Voiles de St. Barth Richard Mille sont un évènement fantastique. Nous l’avons vraiment apprécié cette année encore ! »

Sergio Sagramoso (Melges 32 – Lazy Dog), vainqueur en CSA 3 : « Nous sommes très contents de notre performance et de notre régate. Nous nous sommes bien amusés cette semaine. C’était difficile de concourir contre un bateau avec une telle différence de rating (le Melges 24 Team Island Water World, ndlr) parce qu’il était difficile d’évaluer la correction en temps compensé, mais d’un autre côté, cela nous a vraiment poussés à être à fond en permanence. Ça n’a clairement pas été facile à gérer car il y avait vraiment beaucoup d’écart entre nous sur l’eau et de ce fait, parfois, nous ne bénéficions pas du tout des mêmes conditions. Hier par exemple, lorsque nous avons terminé la course, il n’y avait pratiquement pas de vent et nous avons vu Frits Bus et ses hommes arriver en trombe sur la ligne d’arrivée à cause du grain. Il nous a battus de 15 secondes ! Nous sommes très heureux de cette victoire, d’autant plus que lorsque nous avons commencé la course aujourd’hui, nous étions très loin devant et nous aurions probablement gagné. Il n’y a donc rien à redire. L’équipe a fait un excellent travail ! »