La dureté de l’Atlantique s’est rappelée au bon souvenir d’un équipage sur la course de The Bridge. Si pour Macif cette journée de lundi sonne comme une délivrance, pour Sodebo en revanche la fin de course est plus difficile. Entre la perte d’un safran et la blessure à la tête de Thierry Briend la tâche s’annonce difficile pour rattraper Idec, toujours deuxième à une centaine de milles devant.
Lors d’un point presse organisé hier soir à New York, Bernard Duval, directeur de course de The Bridge, faisait état de l’accident survenu à Thierry Briend alors à la barre de Sodebo. Une vague plus forte que les autres a secoué le triamran et désarçonné le barreur qui lors de sa chute a violemment heurté le bateau. Thierry, inconscient sur le coup, est hors de danger et le diagnostic réalisé par les membres de l’équipage sous la direction du docteur Jean Yves Chauve n’a pas nécessité d’évacuation. Sodebo est toujours en course et Thierry Briend est au repos forcé avec une minerve et sous la surveillance constante de Jean Luc Nélias.
Sodebo était à 07h00 (heure de Paris) à 358 milles de l’arrivée et continue de naviguer à bonne allure malgré la perte d’une partie d’un de ses safrans suite à une collision avec un thon. Un handicap certain pour Sodebo qui concède des milles à Idec. Avec 88 milles d’avance sur Sodebo, Idec continue sa très belle progression et pointe ce matin à 269 milles de New York.
« Il va nous être difficile de revenir sur lui (Ndr, Macif), à moins d’un grand coup de tampon à l’arrivée sur New York, un scénario possible qui verrait un regroupement pour un nouveau départ vers le pont de Verrazano et l’arrivée. Nous allons de surcroît devoir beaucoup manœuvrer, et tirer des petits bords pour gagner un peu dans le sud, tout en modifiant le plan de voilure en conséquence, prises de ris, réduction des voiles d’avant… Nous avons été accompagnés hier par un très grand nombre de dauphins. Nous n’avons pas vu de grands cétacés et c’est très bien ainsi. Notre dérive vibre un peu, et j’ai tenu à maintenir cette petite vibration qui agit un peu comme un avertisseur de notre arrivée pour les baleines endormies entre deux eaux sur notre route » commentait Francis Joyon.
De son côté, Francois Gabart et ses équipiers de Macif continuent leur course et devraient en toute logique terminer cette traversée de The Bridge en grand vainqueur. Avec 152 milles (position à 07H00) à parcourir jusqu’au pont de Verrazano, l’ETA du trimaran se situe en début de soirée, lundi 3 juillet, soit environ 60 heures après le Queen Mary 2. Une très belle navigation mais il est certain que si les vents avaient été mieux orientés et plus soutenus la compétition entre le paquebot transatlantique et les maxis trimarans aurait été beaucoup plus serrée. Les conditions finales sur le parcours vont une nouvelle fois contraindre Macif à quelques manœuvres le tout dans un vent léger et instable en direction.
567 milles derrière Macif, Actual continue de naviguer dans un vent plus fort que ses adversaires mais toujours au près. Une situation qui devrait perdurer au moins 24 heures.
Classement de The Bridge le dimanche 3 juillet à 07h00
1 – Macif à 152 milles de l’arrivée
2 – Idec à 118 milles du leader
3 – Sodebo à 206 milles du leader
4 – Actual à 567 milles du leader