Tandis que les 4 trimarans se battent toujours contre vents et courants, le Queen Mary 2 entame les dernières manœuvres pour son arrivée à quai à New York. Si la victoire est acquise pour le Queen Mary 2, la lutte fait rage sur l’Atlantique entre Macif, toujours leader et une meute prête à exploiter la moindre opportunité. Pour Idec et Sodebo la partie est loin d’être terminée et tous espèrent pouvoir revenir sur François Gabart et ses équipiers.
La dernière journée de mer à bord du Queen Mary 2 a été l’occasion pour les passagers de The Bridge d’assister encore une fois à de nombreuses activités avec en point d’orgue la vente aux enchères de différentes pièces de collection. Vente unique car elle se déroulait en simultanée sur le Queen Mary 2 et à Drout via satellite. Les bénéfices de cette vente iront à l’association SOS Méditerranée, association qui œuvre pour le sauvetage de civils en haute mer. Parmi les lots en vente on pouvait trouver, une veste de quart de Jean Le Cam qui a bouclé le Vendée Globe, celle de Bruno Peyron, des vêtements techniques de Thomas Coville mais surtout des pièces historiques de la première guerre mondiale, des affiches de la Transat, de nombreux livres de récits et romans, des sacs de marins en voile, … Mais le grande rendez-vous de ces prochaines heures est sans conteste l’arrivée sur New York avec le passage sous le pont de Verrazano où seuls 4 mètres séparent le haut de la cheminée du tablier central. L’arrivée sur la statue de la liberté sera aussi un grand moment chargé d’émotion pour les passagers du Queen.
Ces ultimes milles vers la Grosse Pomme sont aussi l’occasion de se rendre compte que cet Atlantique a été particulièrement clément et rarement, selon les dires du commandant, l’Atlantique n’aura été aussi calme. Une aubaine pour les passagers mais un casse tête pour François Gabart, Francis Joyon, Thomas Coville et Yves Le Belvec à bord de leur monture. En effet les vents contraires et les nombreuses zones de calme ne favorisent pas une bonne progression. Tous s’accordent à dire que cette Transat n’est pas la plus facile.
Pascal Bidégorry à bord de Macif : « Il y a du boulot, et ce n’est pas plus mal, ça nous réchauffe un peu ! Ce matin, le fond de l’air est très frais avec une visibilité quasi nulle. On est plutôt content de notre petit recadrage de la journée d’hier. Depuis, ce matin, on fait notre petit bonhomme de chemin, on n’a plus le même vent que nos petits camarades derrière. À présent, on a entre 10 et 14 nœuds de vent et nous progressons tribord amures. »
Toujours leader, Macif à un œil attentif sur ses deux poursuivants directs, Idec et Sodebo qui se livrent une formidable bataille, Sodebo réduisant l’écart à chaque nouveau classement. Billy Besson (Sodebo Ultim’) : « On essaye de faire au mieux dans la grisaille ambiante. Le petit travail d’élastique nous a bien profité pour revenir sur IDEC. Le radar est branché, on reste très attentif tout en poussant le bateau dans des limites raisonnables. Pour moi, c’est super intéressant cette transat à bord d’un trimaran Ultime. Je découvre une nouvelle forme de voile. C’est complètement différent de ce que j’ai l’habitude de faire. Et c’est vraiment sympa de régater dans cette ambiance de brouillard et de jouer au chat et à la souris avec IDEC. Actuellement, on pend ce qui vient, on fait ce qu’on peut. On n’avance pas très vite, il faut vraiment être sur les réglages pour faire avancer le bateau au maximum. Il faut profiter des bascules. Le premier qui pourra se barrer de cette zone de pétole aura un petit avantage. »
Francis Joyon (IDEC SPORT) : « L’ambiance est toujours aussi joyeuse à bord, y compris pour ceux qui ont ce matin vu leur quart de sommeil sérieusement amputé, car il nous a fallu tous les bras disponibles pour s’extraire de cette bulle sans vent. La nuit avait pourtant été super, avec des vitesses de 30 nœuds et plus, au près. L’élastique s’est détendu en notre défaveur ce matin puisque Macif n’a pas été gêné par cette bulle, qui a permis à Sodebo de revenir sur nous. Avec de si faibles écarts, nos étonnantes machines ont tôt fait de redistribuer les cartes. Il va encore se passer beaucoup de choses durant les trois prochains jours. D’autant que l’atterrissage en baie de New York s’annonce particulièrement calme… »
261 milles derrière Macif, Actual progresse bien mais la différence de génération du trimaran avec ses concurrents pèse quelque peu dans la balance. L’ambiance est cependant excellente et l’équipage prend un malin plaisir à bien naviguer et tirer la quintessence de cette belle machine.
« C’est humide, ce matin, dans un brouillard très épais. On progresse à 20 nœuds. On vise la zone d’exclusion des glaces qui est devant. La course est longue jusqu’à New York, surtout pour nous qui allons moins vite que les autres. Mais, je m’éclate sur cette transat. On ne s’ennuie pas, il se passe quelque chose tout le temps. L’ambiance est très bonne à bord, nous sommes tous assez complémentaires. Les prévisions ne sont pas fiables pour l’arrivée, et il est difficile d’envisager une ETA précise » confiait Samantha Davies.
Difficile pour le moment d’établir une ETA précise car quelques zones météorologiques complexes la font évoluer sans cesse avec de gros écarts.
Classement de The Bridge le samedi 1er juillet à 0h300
1 – Macif à 1109 milles de l’arrivée
2 – Idec à 35 milles du leader
3 – Sodebo à 38 milles du leader
4 – Actual à 261 milles du leader