L’Atlantique n’est pas un long fleuve tranquille

Pendant qu’à bord du Queen Mary 2 la vie s’écoule tranquillement, presque 600 milles derrière le géant, le rythme est beaucoup plus soutenu pour les participants de The Bridge et les stratèges se tirent les cheveux dans cet Atlantique bien peu conciliant. Au classement général après 4 jours de course, les positions semblent stabilisées avec Macif en tête, Idec Sport en deuxième position, Sodebo troisième et enfin Actual décroché de la tête.

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Avec 24 heures d’avance sur Macif, chef de file de la flotte des trimarans, le Queen Mary 2 est le bon indicateur des conditions à venir. Si aujourd’hui la position du paquebot se situe sur les bancs de Terre Neuve avec cette immuable brume et fraicheur, résultat d’une conjonction entre le courant froid du Labrador et le Golf Stream, ce courant chaud qui remonte du sud, l’avenir ne semble pas dès plus optimiste pour les marins qui ne cessent de chercher le meilleur passage vers New York. Cette route mythique d’est en ouest se mérite et ce n’est pas François Gabart, Francis Joyon, Thomas Coville et Yves Le Blevec qui diront le contraire. « Dans les prochaines 24 heures, on a au moins deux virements à déclencher, avec beaucoup de changements de voiles. Il peut se passer plein de choses, ça peut recoller. Aller jusqu’à New York, cela reste pas simple du tout, je le confirme !  Les conditions ne nous facilitent pas la vie.  On est un peu coincé par l’anticyclone et la zone des glaces. Mais on va faire avec, on n’a pas le choix » affirmait le skipper de Macif, François Gabart. De son côté, Thomas Coville, troisième, espère toujours refaire son retard qui se porte à 63 milles. « Depuis le départ, on n’a pas fait beaucoup de portant. On espère pouvoir profiter ou créer un petit décalage, un petit changement d’angle pour rattraper notre retard, qui peut se mesurer à 2 heures à bord de nos bateaux. On verra si le passage de la zone des glaces nous offre une opportunité. » 220 miles derrière le leader, Actual bénéficie toujours d’un flux actif de nord ouest qui permet à l’équipage d’aligner de belles moyennes alors que devant tous ont commencé à buter dans une nouvelle zone sans vent. L’élastique va certainement se resserrer dans la journée mais se tendre de nouveau dès que Macif et Idec auront touché ce courant de sud sud-ouest assez actif. Il va cependant falloir rester très vigilent car le brouillard dense que traverse actuellement le Queen Mary 2 et bientôt les maxis plus la navigation à proximité de la zone des glaces et de surcroit d’icebergs n’arrangent pas les choses. Les hautes vitesses dans ces conditions sont stressantes et angoissantes d’autant plus que de nombreux animaux marins tapissent la surface de l’eau.

En visite sur la passerelle du paquebot, nous avons eu la chance de pouvoir apercevoir des dauphins et le souffle d’une baleine. Un beau spectacle mais si le Queen Mary ne risque pas grand chose, les trimarans eux peuvent perdre beaucoup. Alors entre manœuvres, navigations, surveillance et stratégie, la vie à bord de ces maxis trimarans  n’est pas ce long fleuve tranquille que vivent les passagers du paquebot de la Cunard.

 

Classement du jeudi 29 juin à 02H00

1 – Macif à 1819 milles de l’arrivée

2 – Idec à 34 milles du leader

3 – Sodebo à 63 milles

4 – Actual à 220 milles