La dernière épreuve du championnat de France de Course au Large est assez sélective avec des conditions de vents musclées. Il faut de l’endurance et de l’expérience et il n’est pas étonnant de retrouver en tête de la flotte les plus expérimentés qui sont en approche de la première marque du parcours au large du Portugal.
Cette nuit a été violente. Les huit premiers se tiennent en quelques milles et échangent la première place. Les suivants sont relayés à 20 miles. Pierre Quiroga (Skipper Espoir CEM) reconnaissait ainsi qu’il avait été au-delà de ses capacités et que la correction aurait pu être plus sévère. Il s’en tire avec une grosse fatigue et la perte d’un sac de nourriture dans un départ au lof : un moindre mal. D’autres ont préféré d’emblée lever le pied et ne pas risquer de casser du matériel et d’être handicapé jusqu’à l’arrivée à Horta. C’est l’attitude qu’ont adoptée Sophie Faguet (Région Normandie) et Damien Cloarec (Saferail) qui sont restés en contact VHF tout le temps qu’a duré le vent fort. Au final, ils ne pointent qu’à cinq milles de Pierre Quiroga… et la route est encore longue.
Cap au sud encore et toujours
Pendant que Gaston continue de faire la loi dans l’ouest des Açores, la flotte attendra donc un peu avant de mettre cap sur l’archipel portugais. Il faudra auparavant aller chercher une nouvelle porte dans l’ouest du cap Saint-Vincent, à la pointe sud-ouest du Portugal. De là, les solitaires devraient pouvoir enfin rejoindre Horta sans risquer de tomber dans les filets de la dépression tropicale. Au final, la route est plus longue, mais le différentiel de temps ne devrait pas être énorme, compte tenu du long bord de portant dans les alizés portugais.
Les Açores se méritent.
Elles se méritent plus encore pour Justine Mettraux (TeamWork) qui a pris la décision de rallier Horta en convoyage, accompagnée de son préparateur Guillaume Farsy. Objectif : prendre le départ de l’étape retour, être classée au final et continuer d’engranger de l’expérience. Un bel exemple de ténacité qui mérite d’être salué… Chapeau bas.
Ils ont dit :
Sophie Faguet (Région Normandie) : « Une nouvelle journée démarre. Avec Damien Cloarec, nous avons préféré ralentir le rythme une partie de la nuit pour éviter toute casse irréparable. Ainsi nous restons à portée VHF pour pouvoir échanger sur les changements de parcours et nous nous retrouvons tous les deux détachés de la flotte. Nous faisons route vers la porte 1 qui se situe dans l’ouest du cabo Mondego. Maintenant que le vent ne souffle plus qu’à 20 nœuds et moins, nous devrions arriver à cette porte d’ici 10-11 heures et toujours en surfant ! Tout va bien à bord. »
Nicolas Lunven (Generali) : « Tout va bien à bord. La nuit dernière a été sportive avec jusqu’à 35 nœuds de vent sous spi. Je choisis la sagesse en passant petit spi. Toute la nuit accroché à la barre, nuit noire complète sans voir les vagues, le speedo qui flirte avec les 20 nœuds… Parfois mieux vaut ne pas trop y réfléchir…
Le vent s’est bien calmé aujourd’hui, la mer aussi. Le paquet de tête navigue groupé. Tellement groupé que je pourrais presque vous dire ce que mange Charlie ! Ou la couleur de ses chaussettes. En route maintenant vers le prochain way-point. »
Classement à 17h (TU+2)
1 Nicolas Lunven (Generali) à 0 milles
2 Sébastien Simon (Bretagne CMB Performance) à 1 mille
3 Yoann Richomme (Skipper Macif 2014)