Au concours du marin le plus heureux de sa victoire, Gilles Lamiré a supplanté ceux en Ultimes et en Imoca. Une belle victoire forgée dans l’adversité après 12 jours 07 heures 51 minutes 17 minutes.
« C’est incroyable ! Avoir gagné cette course… Depuis le temps que je cours ! Je rêvais de remporter une belle épreuve océanique en solitaire. En 2006, j’avais racheté le trimaran de Jean Maurel, l’ex-Elf Aquitaine et je n’étais pas du tout au point : je n’avais aucune chance de gagner. Puis j’ai acquis l’ancien Multi50 de Lionel Lemonchois et petit à petit, j’ai progressé, j’ai pris la mesure du challenge. Et aujourd’hui, c’est fait ! Je suis très ému, très content. Je savais que j’avais mes chances, mais là, il faut que je réalise.
J’étais prêt. C’est en lisant le livre d’Eric Tabarly sur sa victoire dans la transat anglaise que j’ai décidé de courir au large. Alors gagner cette course, ça a beaucoup de sens pour moi. Dans l’histoire de la course au large, The Transat est l’une des plus grandes épreuves alors inscrire son nom sur le palmarès depuis 1960 ! Au Yacht Club de Plymouth, il y a des tableaux de tous les vainqueurs : j’ai pris en photo cette plaque.
C’est un bateau qui va vite dès qu’il y a du vent, de la mer. J’ai vu en arrivant au cap Finisterre que je reprenais des milles sur Erwan Le Roux et Lalou Roucayrol : j’étais dans le coup. Erwan a abandonné et Lalou est parti au Nord ! Avec Yvan Bourgnon mon routeur, nous avons décidé de plonger vers le Sud : je lui est fait entièrement confiance. Et ça s’est super bien passé dans la dorsale qui nous inquiétait avant d’attraper les alizés. Et j’ai traversé cette dorsale comme une lettre à la poste… Ensuite, il a fallu dérouler : j’avais 250 milles d’avance sur Arkema et je savais qu’il fallait finir pour gagner. Je me suis appliqué !
J’ai eu une surprise quand j’ai vu la crosse du bras de liaison avant bâbord fissurée… Je n’ai jamais enfourné alors que j’ai fait des pointes à 30 nœuds, mais au travers, une vague a dû exploser le carénage. J’ai cru que c’était foutu et puis j’ai pris ma caisse à outils et j’ai fait de la stratification… Je me suis finalement aperçu que la structure n’avais pas été atteinte : c’était juste en surface sur le carénage. J’aime bien la strat ! J’avais un tribord amures de 600 milles à faire. Et ça a tenu, même si sur la fin, ça commençait à respirer.
Ça a été tendu après l’arrivée parce que j’ai cassé un axe de transmission de barre et donc je ne contrôlais plus le bateau : il est parti vers la rive juste après le pont de Verrazano dans un grain et on s’est échoué brièvement et sans trop de dégâts. Une petite frayeur pour finir ! Mais New York pour moi, c’est une sacrée histoire : je rentrais du Mexique avec mes parents quand j’avais cinq ans et mon père nous a offert le retour sur le paquebot France ! J’ai eu ce privilège… Je suis heureux ! »
Samedi 14 mai 2016 à 22 h 50 (heure française) à bord de son trimaran de 50 pieds « La French Tech Rennes St Malo», Gilles Lamiré a décroché la victoire de The Transat Bakerly, dans la classe Multi 50. Il aura parcouru 4090 miles, soit une moyenne de 13,85 nœuds, en choisissant une option de trajectoire très au sud. Pour son routage à terre, Gilles Lamiré a fait équipe avec Yvan Bourgnon. Nouveauté pour cette course, le skipper a collaboré avec la startup Weather’n’co, experte de la météo hyper-locale.
« Abnégation, courage et ténacité ont permis à Gilles Lamiré de réaliser une performance à la hauteur de ses attentes et des nôtres. Avec cette très belle victoire, il entre dans la cour des grands marins français. Bravo ! Nous sommes heureux et fiers de voir les couleurs de La French Tech Rennes St Malo rayonner jusqu’à New-York. La victoire de Gilles Lamiré dans sa catégorie est la preuve de la réussite d’une collaboration exceptionnelle pour porter haut les couleurs de notre écosystème numérique. » Emmanuel Couet, Président de Rennes Métropole
« Merci et un grand bravo à Gilles Lamiré pour cette première place et la très belle course qu’il nous a fait vivre. C’est un excellent retour en compétition qui prouve une nouvelle fois que travail et volonté finissent par payer face à l’adversité des éléments ! Bravo également à toute sa team, car le routage de son coéquipier Yvan Bourgnon couplé à l’expertise en maillage météorologique proposée par la startup Weather n’ Co ont permis de relever ce beau défi nautique ! » Claude Renoult, Président de Saint-Malo Agglomération
« Toutes nos félicitations à Gilles Lamiré et son équipe pour cette véritable performance. Gilles partage notamment avec nous les valeurs d’innovation et de compétition : cette Transat a montré qu’il était le plus digne représentant ! Sa collaboration avec la startup Weather’n’co, experte de la météo hyper-locale, a encore une fois trouvé sa pertinence et c’est une satisfaction supplémentaire pour notre ecosystème »
Pierre Berthou, Président de La French Tech Rennes St Malo