
Le troisième Ultim est arrivé. Si François Gabart et Thomas Coville ont fait la course en tête dans un duel épique, il n’en n’est pas moins vrai qu’Yves Le Blévec a lui aussi le mérite d’avoir su mener son trimaran en solitaire de l’autre côté de l’Atlantique. Une performance qui n’est pas donné à tous le monde.
Une belle récompense du travail accompli, la confirmation de sa grande maîtrise et de la qualité de préparation de son programme Ultim réalisée pourtant en un temps limité.
Épilogue de cette transat en solitaire sur laquelle le skipper Actual a réussi à pousser son bateau à 100% de son potentiel, voire plus : une performance remarquable pour une première…
« C’est drôle de voir plein de monde à bord et les manivelles de winches qui tournent toutes seules ! Je suis ravi ! Nous sommes tous ravis dans l’équipe, cette transat a confirmé ce que j’avais imaginé. Tout s’est super bien passé. Nous avons fait connaissance avec le bateau, c’était une belle mise en contact. Nous avons eu des conditions météo clémentes, mais la course a été rythmée, intense, on n’arrête jamais sur ces bateaux. J’ai appris beaucoup sur ce trimaran et je me sens vraiment en phase avec lui. C’est très positif ! »
Le ton est enjoué, le skipper souriant, heureux. Heureux du travail accompli, heureux d’avoir bouclé sa première transat en solitaire en Ultim. Heureux du déroulé de cette phase fondatrice du programme Actual Ultim qui va permettre de l’asseoir et d’en poursuivre le développement.
Cette transat était une découverte de son Ultim pour Yves Le Blevec. Pourtant, il a tout de suite réussi à pousser son bateau à son maximum. Pendant 10 jours, il fut presque tout le temps à 100%, voire au-dessus, de ses polaires (vitesses maximums calculées en fonction de la force du vent).
L’expérience et la maîtrise de ce double recordman du Trophée Jules Verne (tour du monde en équipage sans escale sur le maxi catamaran Orange de Bruno Peyron) n’y sont bien sûr pas pour rien, mais sa capacité à apprendre et à repousser ses limites, toujours avec humilité, restent ses deux moteurs principaux. Et c’est performant…
Cette première transat te permet-elle de te projeter déjà sur ton futur tour du monde ? Yves Le Blevec : « Le plus dur sur ce bateau ce sont les virements de bord, c’est vraiment pénible. Et ça tombe bien parce que sur un tour du monde il n’y a pas beaucoup de virements de bord. Et le mauvais temps, tant que c’est au portant, ça ne m’inquiète pas. Cette transat me conforte dans ce que j‘avais imaginé. Il y a avait pas mal de questions avant le départ, j’ai aujourd’hui beaucoup de réponses. »
Y a-t-il des évolutions techniques prévues sur l’Ultim Actual ?
Yves Le Blevec : « Nous travaillons déjà depuis plusieurs mois sur un nouvel ensemble mât – voiles – gréement moins puissant et plus polyvalent. Comme le bateau est assez étroit, il ne supporte pas trop la « charge » (d’être très toilé, ndlr). En revanche, il accélère vraiment bien dès qu’on le soulage. Nous allons travailler en ce sens. Ce sera aussi plus cohérent avec le programme de courses en solitaire d’Actual Ultim. »
Physiquement, c’est tenable ?
Yves Le Blevec : « C’est engagé, il y a beaucoup de travail, c’est intense. On manœuvre en permanence sur ces machines et chaque manœuvre est longue et coûte très cher en énergie humaine ! Mais il n’y a rien qui m’ait effrayé. Je m’étais bien préparé cet hiver et je vais continuer. »
Tu as eu peu de temps pour t’entrainer, c’était une inquiétude au départ, mais finalement le bateau et toi étiez prêts…
Yves Le Blevec : « Tout le monde a super bien travaillé au sein de l’équipe. Je n’ai eu aucun souci technique important. Tout s’est bien passé. Je suis extrêmement content de l’équipe. »
Un Team Actual* qui, au grand complet et sans son skipper, va convoyer l’Ultim Actual sur sa transat retour vers la France. Une belle, et la meilleure, des façons d’apprendre à leur tour les secrets de ce trimaran et nourrir ainsi leur travail.
Yves retrouvera la barre de son Ultim Actual à l’occasion du Record SNSM, le 17 juin, à St Nazaire.
* Le team Actual Ultim
Yves Le Blévec, skipper
Gaël Ledoux, boat captain et coordination technique
Sandrine Bertho, responsable logistique
Christophe Gouineau, responsable systèmes mécaniques et hydrauliques, accastillage
David Cano, responsable chaîne électrique, électronique et informatique
Cynan Roze, responsable gréement