Erwan Le Roux : “Les bateaux risquent de souffrir pas mal”

Baie de Quiberon le 15 mai 2014. Erwan le Roux (Fra), skipper du Multi 50 Fentrea-Cardinal, à l'entrainement en vue de la Route du Rhum 2014 Photo © Jean-Marie LIOT/Fenetrea-Cardinal Droits presse

Ils seront cinq multi50 sur The Transat et l’entame promet d’être assez sportive, avec 20 et 25 nœuds de vent. Erwan Le Roux, le skipper de FenêtréA-Cardinal est prêt à en découdre et espère décrocher la victoire aux Etats-Unis, mais il le sait, sur un parcours aussi exigeant que l’Atlantique Nord, il faudra avant tout arriver au bout.

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« J’ai envie de dire enfin ! A présent, il est vraiment temps d’y aller ! » a déclaré le skipper de FenêtréA-Cardinal qui appréhende néanmoins le moment de quitter le port. « C’est toujours un peu stressant de sortir les bateaux, surtout lorsqu’il y a du vent d’annoncé. Il va falloir bien se concentrer pour éviter les bêtises et être à l’affût du moindre problème », a ajouté le navigateur, rappelant, à juste titre l’incident survenu dans le bassin Vauban de la Cité Corsaire entre le Maxi Actual et un autre concurrent. « Pour l’heure, les modèles météo annoncent un vent de secteur sud-ouest pour 18-25 nœuds avec rafales, ce qui ne facilitera pas les manœuvres de port, ni la préparation du départ. De fait, lorsque ça souffle aussi fort, ça commence à être compliqué d’avancer au moteur. Il faudra quitter le quai le plus tard possible et essayer d’envoyer les voiles au plus vite pour être autonome rapidement », a commenté Erwan qui rejoindra alors le sud du brise-lames de Plymouth, zone dans laquelle la ligne de départ sera matérialisée par la frégate militaire HMS Kent de la Royal Navy, puis mettra ensuite le cap à l’ouest, vers New-York.

24-48 premières heures délicates
« Les premières 24-48 heures de course s’annoncent un peu sportives mais ensuite, ça devrait se calmer un peu. Le truc, c’est que dès Eddystone qui se trouve à seulement huit mille de Plymouth, il faudra faire un choix entre deux options radicalement opposées : soit engager sur une route de jeu vidéo, pour aller chercher une dépression par 55° Nord – une route plus courte mais avec un risque important de casse -, soit partir sur une route sud, plus sympa car au portant, mais avec moins de vent et plus de chemin à parcourir puisqu’il faudra descendre jusqu’au nord des Açores. En bref, il va falloir choisir entre « on » et « off », mais une fois que ce sera tranché, il n’y aura plus d’occasion de revenir en arrière », a détaillé le skipper de FenêtréA-Cardinal qui estime, selon ses premiers routages, une traversée en dix jours, soit quatre jours de mieux que le temps de référence de la classe Multi50 (14j 01h 23’), établi par Eric Bruneel sur le trimaran Trilogic, lors de l’édition 2004. « L’idée, avant tout, est d’arriver de l’autre côté de l’Atlantique. Les bateaux risquent de souffrir pas mal, et il faudra, plus que jamais, bien placer le curseur entre aller vite et préserver l’intégrité du matériel. Il faudra s’efforcer de naviguer proprement pour passer sans encombre l’ensemble des différentes étapes qui vont jalonner la route jusqu’à New-York, et il y en a quelques-unes ! », a conclu Erwan Le Roux.