Conditions idéales pour le départ

The Transat bakery. Prologue race village. St Malo. France Image licensed to Lloyd Images/ OC Sports

The Transat a une belle histoire derrière elle. Mais à seulement quelques mois du Vendée Globe, 6 IMOCA seulement y participeront alors qu’ils seront 17 pour la New-York Vendée 1 mois plus tard. La flotte la plus importante sera représentée par les Class40 au nombre de 10. Ce qui promet une belle course comme celle des cinq multi 50. Côté Ultime, Thomas Coville (Sodebo) pourra faire parler son expérience en Solitaire en trimaran face à François Gabart (Macif) et Yves Le Blévec (Actual).

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Les conditions météos attendues seront conforment à la difficulté de l’épreuve. Deux dépressions sont attendues et la route Nord semblent s’imposer à tous avec un anticyclone des Açores positionnés très haut. « Tous les solitaires devraient suivre une route au-dessus de l’orthodromie, mais à l’intérieur d’une fourchette large puisque les Ultime devraient monter jusqu’au 54° Nord quand les Class40 resteraient autour du 51° Nord. » précise Cyril Duchesne, prévisionniste pour Météo Consult.

Le temps de course du vainqueur pourrait être inférieur à la référence établie en 2004 par Michel Desjoyeaux sur le trimaran ORMA Géant : 8 jours 8 heures 30 minutes. Car avec trente mètres de long, les trois Ultime possèdent un potentiel nettement supérieur ! Et même les Multi-50 et les monocoques IMOCA pourraient atteindre New-York (pourtant plus éloigné de Plymouth que Newport ou Boston, soit environ 100 milles en sus) en une grosse dizaine de jours… quand les Class40 visent la quinzaine de jours avant d’aborder Manhattan.

Car en fait, tout risque de se jouer sur les 500 derniers milles le long de la Nouvelle-Écosse, au passage de Nantucket et à l’atterrissage sur Long Island où les météorologues ont peu de visibilité à moyen terme puisque c’est dans cette zone américano-canadienne que naissent les dépressions qui balayent ensuite l’Atlantique Nord. Ce qui est sûr en revanche, c’est qu’il n’y a pas tant que cela de voies pour rallier le Sud des bancs de Terre-Neuve car l’anticyclone des Açores est relativement haut, rendant aléatoire toute tentative de glisser vers l’archipel atlantique ! Il faudra donc rester Nord au point même de devoir enfiler polaires et cache-col bien au-delà de la route directe (orthodromie)…

La grande difficulté stratégique sera de bien gérer le moment crucial de la descente vers les bancs de Terre-Neuve, car la zone d’exclusion des glaces est quasiment à la même latitude que Nantucket ! Et non seulement les vents y sont particulièrement instables, irréguliers et variables près des côtes américaines, mais en sus le courant du Gulf Stream est contraire en pouvant atteindre près de deux nœuds dans ses circonvolutions !

Mais avant d’arriver dans les brouillards persistants et fantasmagoriques de Saint-Pierre & Miquelon, du Chatham, du cap Cod et des légendaires ports baleiniers américains, il faut démancher ! Or les conditions au moment du départ s’annoncent idéales avec juste après le passage d’un front froid pluvieux et un vent irrégulier de 15-20 nœuds avec rafales le matin, une franche bascule au secteur Ouest-Nord Ouest dans une brise mollissante à 12-15 nœuds. Vers 14h30 (heure anglaise) lundi 2 mai, les vingt-quatre concurrents accompagnés par Pen Duick II, vont donc pouvoir débouler vent de travers en direction du phare d’Eddystone, situé huit milles plus au Sud.

Ensuite c’est au débridé, puis au près que la flotte va pouvoir sortir de la Manche, éviter les rails du trafic maritime (DST Scilly) et pour les premiers (Ultime, Multi-50, IMOCA), effectuer un petit contrebord dans une brise encore moins soutenue revenant à l’Ouest. Ce n’est que mardi après-midi que les choses sérieuses vont commencer avec l’arrivée d’une belle et grosse dépression venant de Terre-Neuve et remontant rapidement vers l’Islande : se creusant et se compressant lors de son déplacement, cette perturbation va générer un flux puissant de Sud à Sud-Ouest atteignant quarante nœuds mercredi matin pour les premiers, avec rafales à plus de 55 nœuds !

Les suivants (Multi-50 et IMOCA) ne seront pas aussi secoués car la dépression sera déjà dans leur Nord, mais ils devront composer avec tout de même plus de 35 nœuds et une mer chaotique quand les Class40 n’auront qu’une bonne vingtaine de nœuds, toujours de Sud-Ouest. Or pour aller chercher la bascule du vent au Nord-Ouest, les Ultime devront monter jusqu’au 54° Nord, les monocoques IMOCA et les Multi-50 jusqu’au moins au 52°30 Nord et les Class40 au-delà du 51° Nord… Soit très largement au-dessus de la route directe ! De quoi subir les affres des frimas polaires et des blizzards groenlandais…

LES ENGAGES

ULTIME
François GABART (MACIF)
Thomas COVILLE (SODEBO)
Yves LE BLEVEC (ACTUAL)

IMOCA
Jean-Pierre DICK (ST MICHEL VIRBAC)
Richard TOLKIEN (44)
Vincent RIOU (PRB)
Sébastien JOSSE (EDMOND DE ROTHSCHILD)
Paul MEILHAT (SMA)
Armel LE CLEAC’H (BANQUE POPULAIRE)

MULTI 50
Pierre ANTOINE (OLMIX)
Gilles LAMIRE (FRENCH TECH RENNES ST MALO)
Lalou ROUCAYROL (ARKEMA)
Erwan LE ROUX (FENETREA CARDINAL)
Erik NIGON (VERS UN MONDE SANS SIDA)

CLASS 40
Anna-Maria RENKEN (NIVEA)
Thibaut VAUCHEL CAMUS (SOLIDAIRES EN PELOTON)
Maxime SOREL (VandB)
Louis DUC (CARAC)
Isabelle JOSCHKE (GENERALI – HORIZON MIXITÉ)
Hiroshi KITADA (KIHO)
Armel TRIPON (BLACK PEPPER/LES PETITS DOUDOUS)
Edouard GOLBERY (RÉGION NORMANDIE)
Robin MARAIS (ESPRIT SCOUT)
Phil SHARP (IMERYS)

HORS CATEGORIE
Loïck Peyron (Pen Duick II)

Estimation des dates d’arrivées à New York :
Ultimes : A partir du 9 mai
Multi 50 : A partir du 12 mai
IMOCA : A partir du 12 mai
Class 40 : A partir du 16 mai
Pen Duick II : Autour du 27 mai