Le chantier arrive bientôt à sa fin pour Safran Sailing. Les foils sont actuellement passés sous tomographie (scan radiographique) afin de voir leur état en imagerie 3D !
Les images réalisées par IMAGE ET près de Rennes, vont permettre à Lionel, de Safran Composite, de vérifier les foils.
Pour la préparation technique du bateau, Kaïros, l’écurie de Roland Jourdain et Sophie Vercelletto, accompagne Morgan Lagravière en vue du prochain Vendée Globe. Un choix qui tient autant aux compétences techniques de l’équipe qu’à l’esprit d’équipe qu’il faut créer autour de Morgan. Kaïros, la structure montée par Roland Jourdain, possède une expérience indéniable et des infrastructures de qualité, une situation géographique favorable et un environnement tant humain que sportif susceptible d’accompagner la montée en performance de Morgan. » .
Un mât aile pour Safran
Pour le Vendée Globe 2016, le monocoque Safran a été équipé d’un mât aile soutenu par des outriggers, ces espars en carbone dont le profil rappelle les perches des navires thoniers des années trente. D’où son appellation de gréement thonier. Inspirée des multicoques de course, cette technique fait de plus en plus d’adeptes dans la classe IMOCA.
C’est à l’occasion du Vendée Globe 1996 qu’est apparu le premier mât aile, à bord du monocoque IMOCA d’Yves Parlier. En faisant ce choix de gréement, le navigateur aquitain initiait une nouvelle démarche, celle des mâts au profil épais, pouvant pivoter sur une rotule et améliorer la circulation des filets d’airs sur la grand-voile, notamment aux allures portantes. Depuis, les mâts ailes ont fait école et la majorité des candidats à la victoire pour cette édition 2016 en sera équipée. Dans le cas d’un gréement classique, que l’on trouve sur la plupart des bateaux de plaisance, le mât est maintenu par des haubans qui ouvrent leur angle de tire grâce aux barres de flèche. Avec le gréement thonier, l’angle entre haubans et mât est formé par deux longs espars en carbone qui partent du pont du bateau vers l’extérieur, formant un V.
Aérodynamique et facilité de manoeuvres
Après l’analyse des avantages et des inconvénients de chaque type de gréement, Morgan Lagravière a choisi de courir avec un mât aile. « Tout d’abord ce type de gréement présente un gain aérodynamique évident. En lieu et place d’un mât classique, on dispose d’un mât profilé. De plus, le système d’outriggers permet une rotation du mât autour de son axe qui le rend beaucoup plus performant aux allures portantes. Enfin, à l’inverse d’un gréement classique avec barres de flèches, le centre de gravité de l’ensemble du gréement est abaissé. »
La voie de la simplicité
Pour le skipper de Safran la fluidité des manoeuvres est primordiale : « Ces mâts sont plus faciles à régler, plus tolérants dans les manoeuvres délicates comme l’empannage. De plus, on peut ouvrir l’angle des voiles d’avant en faisant passer les écoutes par les extrémités des outriggers, dès lors que l’on n’est pas aux allures de près… Ce qui est le cas pour les quatre-cinquièmes du parcours du Vendée Globe. » Comment expliquer alors que certains skippers continuent d’être attachés au gréement classique ? « S’il existait une solution technique unique, l’affaire serait entendue depuis longtemps. Le gréement classique présente aussi ses avantages. Le mât est mieux tenu en tension par les différents câbles, ce qui est particulièrement intéressant aux allures proches du vent. Mais sur un parcours comme celui du Vendée Globe, son intérêt est moindre. Enfin, un mât classique pèse moins lourd. Compte tenu des évolutions techniques du bateau et de tout ce qu’il nous reste encore à découvrir, nous avons choisi la voie de la simplicité. Et puis n’oublions pas que sur les deux dernières éditions, les bateaux des vainqueurs du Vendée Globe étaient équipés d’outriggers. Ce n’est peut-être pas un hasard… »