Morvan a pris la tête de la Solitaire

Gildas Morvan - Cercle Vert
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Le grand plongeon au sud est imminent. La première nuit de course sous les côtes anglaises a été plus compliquée que prévue, des bascules de vent autorisant des petits coups à droite ou à gauche. Résultat : cela ne cesse de chambouler des pointages pour l’instant donc relativement peu pertinents tant la flotte est groupée : les 15 premiers des 44 solitaires tiennent en mois de 4 milles d’écart au but et beaucoup naviguent à vue, freinés régulièrement par des algues qu’il faut aller décrocher des safrans ou de la quille. Mais c’est bien le seul désagrément constaté d’une course pour l’instant idéale. « Il fait plutôt doux, la mer se forme et la flotte reçoit maintenant un vent de nord de 15 à 18 nœuds », témoigne le directeur de course, Christian Gout, « comme prévu par nos météorologues de Météo France, le vent qui a été très irrégulier ces dernières heures a pris de la droite. Nous sommes à côté de Gildas Morvan. Il a pris la tête et devrait passer Wolf Rock vers 17 ou 18h. La mer est verte avec de petits moutons, ça brille et c’est beau.»
Au pointage de 16h, à 420 milles du but, l’étonnant navigateur de Cercle Vert possède 0,8 milles d’avance sur Charles Caudrelier et 1,6 milles sur Gérald Véniard (Scutum). Les routes des Figaro Bénéteau II se resserrent logiquement pour aller virer Wolf Rock.
 
Gildas Morvan nouveau leader
 
« Cercle Vert a fait du bon boulot là haut tout seul », prédisait très justement à la vacation de ce midi Laurent Pellecuer (Cliptol Sport, 4e). Le principal intéressé Gildas Morvan – qui a repris la bagatelle de 40 places en 24 heures – expliquait son joli coup, bien avant d’en connaître exactement les dividendes : « la nuit n’était pas facile, avec peu de vent, très instable en force et en direction, et beaucoup d’algues et de sacs à dégager des safrans. Le vent était un peu joueur, alors j’ai décidé de l’exploiter. J’ai fait pas mal de manœuvres. Je suis reparti vers la terre, en me disant qu’on verrait réellement où tout le monde en est à Wolf Rock. J’étais mal parti hier et il fallait revenir dans le match. Maintenant, le vent a pris de la droite, la pression est rentrée par dessus, donc ça ne doit pas être si mal.»
Pas si mal en effet, puisque Cercle Vert, qui navigue à plus de 8 nœuds, semble être le mieux placé pour virer en tête le phare anglais. Encore qu’avec ces marins qui s’invitent aux premières loges 24 heures après avoir ramassé les bouées en queue de flotte, il ne faut jamais jurer de rien. Tant mieux pour le suspense, que contribuent très bien à entretenir aussi Nicolas Bérenger (Koné Ascenseurs, 5e) et Fred Duthil (Brossard, 7e).
Parmi les 10 premiers – qui tiennent en à peine plus de 3 milles – on note encore le retour en force des favoris Kito de Pavant, (Groupe Bel, 10e) et Erwan Tabarly (Iceberg Finance, 6e) et le maintien d’Armel Le Cléac’h (8e) et de Yann Eliès (9e). Ce n’est qu’une petite indication supplémentaire, puisqu’à 420 milles du but, personne n’est encore éliminé.
 
Rien n’est joué et chacun garde ses chances au moment de mettre le clignotant à gauche et de s’attaquer à la traversée de la Manche dans le sens inverse, puis le golfe de Gascogne. Lequel s’annonce toujours clément : vent portant de secteur nord 10 à 15 nœuds, ce qui permettra aux solitaires d’envoyer les spis et d’allonger la foulée. Encore faudra-t-il déclencher les empannages aux bons moments pour conserver le meilleur compromis cap-vitesse vers Ouessant, la bouée du Racon à laisser à bâbord, puis vers Santander. Il restera alors environ 400 milles de mer… soit bien davantage par exemple que la totalité de la deuxième étape vers Saint-Gilles-Croix-de-Vie.

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