Le brouillard s’était encore invité hier matin à Perros-Guirec. A 9 h, c’est dans un vent d’ouest 10-12 nœuds, montant parfois jusqu’à 15 nœuds, que les trois départs ont été donnés. Si les côtiers ont effectué un parcours direct jusqu’à Morlaix, les autres catégories se sont offerts un petit détour par Locquémeau. Sous un soleil timide et un vent de plus en plus évanescent (3-4 nœuds), les derniers milles jusqu’au Château du Taureau auront été laborieux.
Hors délais
A tel point que dans la catégorie "Course", plusieurs concurrents, piégés par la renverse de courant, ont franchi la ligne hors délais : seuls trois bateaux ont été classés. Néanmoins, ce 23e Tresco fut très complet. Et il fallait être très costaud pour tenir le coup tout au long de ces trois étapes bien différentes : du portant fort jusqu’à Guernesey, du près soutenu au retour vers Perros et, en guise de dessert, une manche tactique et peu ventée (moins de 5 nœuds sur la fin) jusqu’à Morlaix.
La belle perf de Roumier et Goarnisson
Hier matin, il n’y avait d’ailleurs plus que trois bateaux encore dans le coup pour la victoire finale : le First 31.7 "Pilayrou Brest Pièces Auto" de Joël Roumier, le JPK 960 "Brit Air" d’Armel Le Cléac’h et le First 42.7 "Toyota" de Ronan Goarnisson.
Vainqueurs dans leur catégorie respective, le Brestois Roumier et le Morlaisien Goarnisson ont dû s’incliner face à Mémel Le Cléac’h. Et oui, on ne le surnomme pas le "Chacal" pour rien. Qu’il s’agisse du Tresco ou de la Solitaire du Figaro, Armel ne lâche jamais rien : "En 2000, j’avais déjà gagné dans ma catégorie à la barre du Figaro "Espoir Crédit Agricole", mais jamais je n’avais remporté le Trophée. C’est donc une grande première et je suis ravi pour mon équipage", expliquait le vainqueur hier soir.
"On a régaté sérieusement"
A bord de son JPK 960, il y avait sa femme, son beau-père, son beau frère et deux salariés de chez "Brit Air", ces deux derniers avaient gagné le droit de participer à la course après tirage au sort : "Ils avaient déjà navigué en First Class 8, donc ça a très bien fonctionné. On a régaté sérieusement dans des conditions pas faciles. Ce Tresco était très complet. Personnellement, j’ai encore appris des choses sur ce Tresco. J’ai même commis deux-trois petites erreurs en arrivant chez moi dans la baie de Morlaix. Comme quoi, nul n’est prohète en son pays".
Après une Transat ag2r, où il a animé la course (5e à Saint-Barth’ avec Nicolas Troussel), Armel Le Cléac’h va maintenant préparer son monocoque de 60 pieds en prévision de la Route du Rhum. L’été prochain, le "chacal" sera aussi au départ de la Solitaire Afflelou – Le Figaro : vainqueur de cette grande classqie de l’été en 2003, Armel Le Cléac’h espère bien améliorer son classement de l’été 2005 (20e).
Enfin, on notera que deux anciens vainqueurs du Tresco ont encore fait parler d’eux : en "Côtier", Jacques Hamon et son Brin de Folie ont raflé la mise, tandis qu’en "Course", Claude Tanniou en a fait autant avec son Armagnac MK2. Eux non plus ne lâchent rien…
Philippe Eliès
Télégramme Tresco Trophée : Brit Air devant !
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