Comment monte t-on un syndicat à partir d’une page blanche ?
Je
ne sais pas, je ne sais pas… nous n’avons pas encore vu le résultat. Il
y a une manière que je crois être raisonnable et intelligente de faire
les choses, mais nous devons attendre avant de voir le résultat.
Beaucoup de gens ont fait des campagnes avant celle-là. Nous avons
passé beaucoup de temps à peser le pour et le contre de ce que nous
avions fait avant et comment nous voulions fonctionner à l’avenir. En
fait, quatre d’entre nous ont passé du temps à Auckland pendant la
dernière Coupe en essayant de penser à la parfaite petite équipe que
nous pourrions monter si nous avions la chance de participer la fois
d’après. Ce que nous faisons maintenant c’est exécuter les plans que
nous avons échafaudés à Auckland.
Votre équipe
comprend des régatiers expérimentés mais pas forcément dans la Coupe.
Comment allez-vous travailler pour faire progresser cette équipe au
quotidien tout en vous concentrant sur GER 89 ?
C’est la
description de ce que nous avons là, un bon mélange de marins
expérimentés avec des vécus différents, donc, en tant que groupe, nous
avons beaucoup de choses à apprendre. Nous devons apprendre à faire
évoluer un ACC après sa mise à l’eau, nous devons aussi apprendre à
donner aux designers des informations pertinentes. C’est un processus
qui est en cours. Nous ne sommes pas les maîtres de ce jeu, donc nous
devons prêter attention à de nombreux détails, 24heures sur 24, sinon
nous n’irons nulle part. On ne peut pas regarder en arrière et dire :
on a été là, on a fait ça, agissons comme d’habitude.
Quand allez-vous naviguer sur votre nouveau bateau ?
Nous
allons le baptiser le 24 avril. Nous aurions pu avoir le bateau ici
pour l’Acte 10 mais nous ne le souhaitions pas. Construire la base,
participer aux Actes, avoir le nouveau bateau et régater avec
l’ancien…nous voulons qu’il soit ici au moment que nous jugeons
opportun. Cela ne va pas nous faire aller beaucoup plus vite d’avoir le
bateau pendant l’Acte 11, en fait, ça nous dérangerait plutôt qu’autre
chose. Pour des raisons logistiques, je pense que vous verrez le bateau
sur l’eau début juillet.
Est-ce que GER 89 aura quelque chose de radical ou de révolutionnaire ?
Oui, oui, oui.
Quel est votre principal objectif pour 2006 ?
Je
pense que pour nous, pour nos sponsors et pour tous ceux qui
soutiennent l’équipe, nous devons montrer que nous avons progressé
depuis l’année dernière et c’est ce que tout le monde dans l’équipe
souhaite désespérément. On sait que ça va être difficile parce que
d’autres auront peut-être avancé plus rapidement que nous. 2006 va
donner une indication que ce que sera 2007 parce que si on ne comble
pas l’écart avec les autres, on va dépendre d’un bateau radical.
Pensez-vous
pouvoir battre vos voisins de base dans le port America’s Cup,
Mascalzone Latino-Capitalia Team et le Desafío Español ?
Ce
serait pas mal, juste pour traîner dans le coin, pendant que nous
garons nos voitures et que nous nous croisons tous ici. Ce serait bien,
juste pour ce bref instant.
Quelles sont les cinq priorités de United Internet Team Germany ?
Cinq
priorités ? Hé bien, pas la base, vraiment ! Nous sommes là et je sais
que ce n’est pas aussi beau que certaines des grosses bases, mais déjà,
nous avons le nécessaire pour mener notre campagne. Donc, ma priorité
c’est que le gréement, les voiles et le bateau constituent un package
exceptionnel. Une autre priorité est de former une équipe elle aussi
exceptionnelle dans la façon de mener le bateau et la stratégie.
La 32e America’s Cup est-elle un galop d’essai avant la 33e America’s Cup ?
La
33e n’est pas l’objectif principal parce que nous sommes maintenant au
milieu de la compétition. Mais si nous voulons remporter la 33e, nous
devons aller aussi loin que possible aujourd’hui. Si nous ne menons pas
cette campagne à son maximum, nous ne serons pas capables de le faire
la prochaine fois. Nous devons sortir de 2007 et nous dire waouh, nous
avons dépassé nos espérances. Nous devons ou devrons être assez bons
pour 2009 ou quelle que soit la date de la prochaine édition.
Parmi toutes les équipes, quelle est celle qui vous a impressionné ?
En
fait, BMW ORACLE m’a vraiment impressionné par sa capacité à se
stabiliser. Nous savons tous qu’ils ont eu des moments difficiles avec
des gens qui arrivaient et qui partaient. Maintenant, nous constatons
qu’ils ont tout blindé, ils ont une vision claire de là où ils vont et
ils sont terriblement bons. Ils m’ont surpris en étant toujours
capables d’intensifier leur jeu. Il y a aussi les Espagnols parce
qu’ils ont été presque aussi bons que les quatre grosses équipes.
En regardant les jeunes talents présents ici, à votre avis, qui sera le grand skipper de demain ?
Si
vous voulez voir quelles seront les étoiles montantes, vous ne les
trouverez peut-être pas ici. Nous sommes à la recherche de ce gars là
pour la prochaine Coupe et je ne vais pas vous dire où nous le
cherchons.
Est-ce que vous aimez naviguer ici ?
Sur
l’eau, je me sens comme à l’école, plus j’en apprends, plus je réalise
que je ne sais pas grand-chose. Plus nous regardons les schémas météo,
les vagues, les courants, plus nous nous apercevons que nous ne savons
rien de ce qu’il se passe ici. Des petits détails vont rendre les
régates très excitantes. J’espère que même les grosses équipes avec de
gros moyens météo feront des erreurs. Nous allons avoir quelques bonnes
régates avec pas mal de surprises.
Est-ce que le Meteorological Data Service (MDS) vous aide dans ce sens ?
Cela
permet aux équipes plus modestes d’avoir une bonne plateforme pour
démarrer. C’est une décision fantastique de la part des organisateurs
et un outil fantastique que nous utilisons en permanence.
Source ACM