Trimarans monotypes autour du monde

Mediatis Region Aquitaine - Y.Parlier
DR

Ce projet n’est pas né en réaction aux difficultés de la classe des 60 pieds multicoques qu’il juge « créative, très innovante et d’une grande richesse ». C’est le fruit d’une réflexion menée depuis deux ans. Aujourd’hui, Yves Parlier et l’architecte qui collabore à ce projet sont dans la phase finale de la conception et constituent l’équipe technique qui doit valider la faisabilité de la construction. « L’idée est de construire un trimaran sûr, solide, fiable et simple qu’on pourra mener en équipage réduit ou en solitaire. Ce sera un bateau en carbone performant mais grâce à la monotypie, on doit pouvoir maîtriser les coûts.
Ce projet s’inscrit dans une vraie démarche industrielle pour la conception, le choix du chantier et les technologies mises en oeuvre.
» La tendance générale dans la course au large et le contexte économique ne plaident pas forcément en faveur de l’émergence de nouveaux projets qui risquent d’être coûteux mais Yves Parlier paraît plutôt serein. « J’ai une entreprise pérenne qui me permet d’assurer les frais d’architecte, la construction et j’ai des partenaires prêts à me suivre sur ce projet et le lancement d’un circuit. » Au salon, Yves Parlier a contacté les organisateurs des grandes classiques océaniques : Jacques Vabre, Route du Rhum. Ceux-ci ne sont pas hostiles à la présence de ces trimarans sur leurs épreuves mais dans une catégorie à part. Le point d’orgue du programme c’est de mener ces bateaux de 24 mètres en solitaire autour du monde. « C’est clair que partir en solo autour du monde sur un trimaran n’est pas donné à tout le monde. Cela peut paraître un truc de fou, mais c’est tout à fait faisable. Des marins de qualité comme Ellen McArthur ou Francis Joyon y sont arrivés. La problématique sera différente entre un record et une course sur des bateaux monotypes où le challenge sera encore plus pointu. Ceux qui disent que c’est de la folie pure s’abstiendront mais je crois franchement que le défi vaut d’être tenté », dit-il avec conviction.
Les arguments de « l’extraterrestre » ont-ils séduit ses pairs, et si c’est le cas, ceux-ci pourront-ils convaincre leurs armateurs de se lancer dans l’aventure ? « L’histoire ne fait pas l’unanimité mais j’ai rencontré pas mal de skippers partants qui m’ont demandé des dossiers. Je pense qu’il est possible de rassembler entre six et huit skippers partenaires à l’automne 2007. Le gros challenge sera celui de la réalisation industrielle des bateaux. » Début 2006, ce projet ambitieux devrait être présenté de façon plus formelle. Un dossier à suivre dans un monde de la course au large décidément effervescent.

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Gilbert Dréan (Le Télégramme)