Delta Voiles : code D, le spi qui s´enroule.

Delta Voile
Delta Voile

"Souvent confrontés au choix entre Code 0 ou spi asymétrique, nos clients, nous ont amenés à concevoir le Code D."
En terme de design, la voilerie précise qu’il faut considérer cette voile comme l’association d’un guindant de Code 0 équipé d’une ralingue anti torsion et d’un rond de chute de spi asymétrique.
Le Code D, possède toute la puissance d’un spi et s’enroule aussi facilement qu’un Code 0. Le Code D s’adapte sur tous les emmagasineurs du marché, avec ou sans bout dehors. Il peut être roulé et déroulé depuis le cockpit, sans effort et en toute sécurité.

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Le diagramme (voir image ci-dessous), permet de situer son spectre d’utilisation par rapport aux autres voiles. Il apparaît clairement, que sur un programme défini ni le Code D a la capacité de remplacer le Code 0 et le spi asymétrique.
Une vidéo du Code D est disponible sur :
www.youtube.com/watch?v=wLFlwm-0z90

La gamme silverline toujours en course
Une transat en course croisière, un jeu de voiles de croisière rapide, quelques amis, un réfrigérateur bien rempli pour une 2è place sur le rallye transatlantique : l’ARC.
"On les savait rapides ces silverline, de là à penser qu’elles pouvaient faire un podium, nous n’en avions pas rêvé…"
Petit retour sur cette gamme silverline. Grand voile cross cut en flex pentex taffetas (coupe issue des recherches de Delta Voile sur les mini 6.50) semi lattée, nerf de chute spectra.. ; une mulltitude de finitions en série. Et génois sur enrouleur en DC.

Trop beau
Mi mars sera livré par Delta le jeu de voiles du Bordeaux 60 n°17, un jeu entier en membrane pour lequel chaque voile est faite dans une composition fibres/ film / taffetas particulière.

Entretien entre Charles Méténier propriétaire du A40 RC Géranium Killer et Bernard Mallaret, patron de Delta Voile.

CM – Delta Voiles, une vieille histoire ?
BM – Je préfère que l’on dise une belle histoire qui dure…

CM – Des voiles à panneaux cousues, à l’aile rigide, quel progrès !
BM – L’aile rigide n’a rien de révolutionnaire dans son concept, d’ailleurs c’est la deuxième fois qu’une aile rigide gagne la Cup (stars and strippes 1988), ce qui est extraordinaire c’est la réalisation qui a permis qu’elle soit si légère. Les mouvements doux de BMW/O au tangage montraient bien qu’ils ont réussi à prendre tous les avantages aéro sans pénalité excessive de poids dans les hauts.

CM – Parle-nous de ton design team ?
BM – J’ai passé 26 ans dans cette voilerie à travailler seul le design des voiles, j’ai des souvenirs de nuits blanches à réfléchir comment faire le meilleur jeu de voiles de Figaro ou de Vendée, mes clients à l’époque était jean le Cam, Franck Cammas ou Marc Thiercelin.
Depuis 2004 nous avons décidé de créer un vrai bureau d’études dont la responsabilité a été confiée à Pierre-Lau Garnero, il a vite appris !!! Il assume tout le boulot et quand ça chauffe, on ferme la voilerie et on se prend la tête à 2, souvent tard dans la nuit. On a un bon échange et quand on finit par se mettre d’accord… c’est à chaque fois une très bonne voile qui sort de l’ordi. Depuis nous avons acquis un outil extrêmement puissant, le logiciel Sailpack. Par sa précision et ses possibilités nous avons fait un pas énorme et ne faisons aucun complexe par rapport aux voileries les plus grosses !

CM – On vous voit beaucoup sur les plans d’eau français à un très bon niveau, est-ce que cela vous aide beaucoup dans la conception des voiles ?
BM – Oui bien sûr, il est important de sentir le lien entre la forme des voiles et le comportement des bateaux. Naviguer est essentiel.

CM – Qu’elle place donnes tu au feeling par rapport à l’informatique dans la conception d’un profil ?
BM – L’ordinateur ne conçoit pas, il exécute. Il transforme la volonté du designer en une forme théorique, « le moule » et ensuite il calcule comment découper les panneaux de tissus pour qu’une fois assemblés la voile ait la forme souhaitée par le designer. Nous nous appuyons sur des théories aérodynamiques, du calcul numérique et beaucoup d’expérience et de feeling. Je dirais 20% les outils, 80% l’humain. C’est la chance de notre métier.

CM – Quels sont les évolutions de profil que tu prévois ? Si ce n’est pas top secret.
BM – Faire une voile rapide dans une condition donnée est relativement simple, là ou l’affaire se complique, c’est de la rendre performante sur un range large en permettant qu’elle puisse être modifiée par le réglage, d’autant que les matériaux sont de plus en plus indéformables et intolérants. Les effets des flèches d’étai et ronds de mâts doivent être pris en compte de plus en plus précisément.
Nous travaillons de plus en plus sur des formes faciles, qui s’adaptent vite aux changements d’intensité et de clapot, un dosage fin des remplissages du guindant et de la tension de la chute. J’en ai assez dit !!

CM – Parle-nous un peu de l’évolution des matériaux, carbone, Kevlar, collage… 2 mots sur les nouvelles membranes 3DL, D4 et les autres produits récents tels que "millenium"…
BM – Le principe de la membrane est extraordinaire, il consiste à tisser spécialement pour chaque voile une grille qui résiste précisément aux efforts de la voile. La longévité a été doublée. Merci à North d’avoir ouvert la voie avec le 3DL, il nous a fallu longtemps pour arriver à trouver des produits comme le D4 ou le millenium qui lui tiennent tête et pour arriver à les mettre correctement en œuvre. Aujourd’hui c’est chose faite et le jeu est très ouvert…

CM – On connait vos très bons résultats en Farr30 et en Figaro, maintenant en IRC dans les 40 pieds Codiam, Genapi, Geranium Killer… est ce que l’IRC (autour de 40 pieds) prend plus de place dans le développement des voiles Delta Racing?
BM – Bien sûr, le marché est bien plus important et notre expérience en monotype nous a permis, en faisant des voiles pour des bateaux identiques, de parfaitement isoler tous les paramètres de définition des formes et leurs effets. C’est ce qui nous permet d’arriver très vite au but. Ça a été le cas pour le Swan 42 (Genapi) ou le Grand soleil 43 (Codiam) pour lesquels les premiers jeux de voiles ont été tout de suite rapides, sans retouches…

CM – Cette année, il va y avoir 6 A40RC qui vont régater en Méditerranée, les grands voiliers vont s’affronter !!! North et Incidences ont déjà fait plusieurs jeux de voiles pour des A40RC, pour Delta Racing, c’est une première, est ce que c’est plus compliqué ????
BM – Ce qui est compliqué, c’est de comprendre le bateau, ses forces, ses faiblesses et de sentir quelles formes de voiles vont lui convenir. Ce travail de prospective étant fait, il faut bien analyser les réactions des supports du mât de l’étai et se mettre au dessin. Nous savons exploiter un dessin réussi dans une série et le transposer dans une autre. Les voiles de G K profiteront de tous les travaux que nous avons fait tout l’hiver sur les voiles de Farr 30 et de Figaro.

CM – Dernière question, quelles régates penses tu faire sur Géranium Killer cette saison ?
BM – Je ferais bien volontiers la Rolex et une partie des voiles de Saint-Trop..

CM – Trop Cool… merci Bernard.

Source : Delta Voiles
www.deltavoiles.com