Le duel est intense entre le trimaran MACIF et le Sodebo Ultim’ et joue pour le moment en faveur de François Gabart et Pascal Bidégorry qui ont réussi à dépasser leurs concurrents par une route légèrement plus directe. Encore environ un jour et demi dans cet alizé avant l’Atlantique Sud où les conditions sont superbes et l’occasion est belle de tester le foil.
François était ce matin en vacation avec l’organisation de la Transat Jacques Vabre :
« Les conditions sont superbes, la mer est plate, la lune magnifique, nous allons vite sans forcer. Nous approchons de l’archipel du Cap-Vert en naviguant avec Sodebo Ultim’ : on descend vers le Pot au Noir et on devrait arriver vers les îles au lever du jour. Plus ça va, plus nous sommes contents des progrès du bateau. Nous venons d’empanner, on est bâbord amure, le bord où nous avons le foil ce qui nous permet d’aller relativement vite, c’est un gain de temps énorme. Après il y a le Pot au Noir, j’espère que ça va bien se passer, c’est toujours difficile de savoir longtemps à l’avance à quoi il va ressembler, on pense avoir une approche assez Ouest. Avec Pascal, on s’organise bien, on tourne, on échange, on communique, on s’écoute : c’est riche. »
Pour les monocoques IMOCA, le Pot au Noir est encore loin (1 200 milles), soit au moins trois jours de glisse à 130° du vent réel, un alizé de Nord-Est encore costaud d’une vingtaine de nœuds. Pas de manœuvres en vue, mais une attention particulière à la table à cartes quand au comportement de cette Zone de Convergence Inter Tropicale (ZCIT) qui est à ce jour encore très étendue (du 9°N au 3°N). D’ici lundi, ce magma difficile à cerner même avec des images satellites, aura peut-être pris une forme plus conique que « haricot » entre l’Afrique et la Guyane, mais d’ors et déjà, les navigateurs semblent opter pour un couloir assez proche des côtes brésiliennes, entre le 30°W et le 32°W…
Le triumvirat des Multi-50 s’est nettement dispersé depuis la dernière dépression açorienne : toujours en tête, Celia Village glisse rapidement (20 nœuds) vers le Sud-Ouest et devrait empanner en milieu de matinée, tout comme FenêtréA-Prysmian qui grignote mille par mille son retard. Plus en retrait, Arkema devrait passer au large des Canaries en début d’après-midi, ce qui devrait lui permettre de choisir une trajectoire plus tendue pour anticiper le Pot au Noir.
Enfin, Le Conservateur a fait le break chez les Class40 à l’issue de la dernière dépression : Yannick Bestaven et Pierre Brasseur ont désormais plus de cinquante milles de marge sur les deux plans Manuard, VandB et Solidaires en peloton-ARSEP. Dans un bon flux de Nord-Ouest 25 nœuds qui va lentement tourner au Nord-Est en mollissant 20 nœuds, les dix Class40 encore en course vont pouvoir dérouler dans des conditions nettement plus agréables que ces derniers jours : le soleil est au rendez-vous dès Madère, les températures montent, le vent se stabilise et la mer s’organise. Un parfum tropical propice à recharger les « batteries humaines » ! A 1 200 milles de l’archipel du Cap-Vert, ils en ont pour cinq jours minimum avant d’entrer dans la zone d’ombre, le Pot au Noir…
En tous cas, ces alizés enfin établis vont permettre à tous les duos de réparer les petits bobos accumulés pendant ces cinq premiers jours dynamiques : dès que les vagues se suivent et se ressemblent, un équipier va monter dans le mât pour faire un check-up, un autre va faire le tour du bateau pour changer une poulie ou renforcer un cordage. Les journées vont se succéder entre bricolage, repos, et surtout navigation pour éplucher les fichiers météo en vue du passage de l’équateur : il faut anticiper !























