Solidaires En Peloton prend la deuxième place à Horta. Il faut croire que la perspective d’arriver aux Açores est un baume particulièrement bienfaisant car, au delà de la déception légitime de ne pas avoir pu lutter bord à bord jusqu’au bout, Thibaut Vauchel-Camus et Victorien Erussard étaient particulièrement heureux de remettre pied sur les pontons d’Horta.
De l’aveu des deux coureurs, la bagarre fut belle et intense entre les deux leaders jusqu’à ce passage de front où les « Blues Boys » ont déchiré leur solent, puis endommagé la grand-voile avant d éperdre leur aérien. Cela faisait beaucoup pour espérer lutter à armes égales et les deux navigateurs ont, dès ce moment-là, navigué pour tenter de limiter les dégâts et se donner encore une chance de bien figurer au classement général. C’est chose faite, puisqu’ils conservent leur deuxième place, même s’ils savent qu’avec un retard près de six heures, il leur sera difficile de revenir à la régulière sur Yannick Bestaven et Pierre Brasseur. Mais, on le sait, tant que la ligne d’arrivée n’est pas franchie, une régate n’est jamais définitivement gagnée. Pour l’étape retour, Thibaut sera assisté par Samuel Manuard, l’architecte du bateau, un atout évident pour encore mieux connaître le potentiel de Solidaires En Peloton ARSEP.
Bertrand Delesne et Nils Palmieri en ont terminé avec leur première étape. Troisième à plus de 13 heures du leader, l’équipage de TeamWork40 a été victime d’avaries de voile comme Thibaut Vauchel-Camus et Victorien Erussard. L’accueil aux Açores a eu vite fait d’effacer la déception.
Depuis deux jours, Bertrand et Nils naviguent sous trinquette, victime eux aussi de la rupture de point d’amure de leur solent. Ils ont aussi perdu leur aérien dans une vague qui a secoué le bateau. Seul regret pour Bertrand Delesne, d’avoir peut-être, sur la fin de parcours, trop suivi les routages au point d’oublier les fondamentaux du bord rapprochant.
Ils ont dit :
Victorien Erussard : « Avec Le Conservateur, nous n’avons pas les mêmes atouts. On doit être un peu plus polyvalent, mais dans la brise, quand ils démarrent, ils démarrent. C’était tranquille au début jusqu’au passage du front. On a eu entre 30 et 40 nœuds avec des rafales à 50. C’est là qu’on a eu notre casse matérielle. C’est dommage parce que le match était superbe avec Yannick et Pierre. En tous cas, c’est une belle course, le parcours est génial, même si comme dit Thibaut, on a fait beaucoup de remontée en peaux de phoque et pas beaucoup de descente. On est content, on sait qu’on peut aller vite, on devrait en embêter plus d’un à la Transat Jacques Vabre.»
Thibaut Vauchel-Camus : « On a d’abord eu nos problèmes de voile, puis ensuite la perte de l’aérien qui faisait qu’on ne pouvait plus utiliser notre pilote comme on le souhaitait. Ça nous a bien occupé. On a joué la précaution, on a temporisé. On a vu passer Pierre et Yannick, c’était impressionnant. Et ce petit différentiel s’est rapidement transformé en 30 milles de retard. Là, le temps paraît long par moments. En fait c’est deux demi-transat, c’est idéal dans la perspective de la Transat Jacques Vabre… »
Bertrand Delesne : « Les fichiers de vent nous donnaient un retour du vent vers l’ouest sud-ouest, qui n’est jamais venu. Au lieu de jouer la route directe, on a donc cherché à se positionner pour ce vent à venir. Au large, on a surement eu plus de mer, ce qui ne facilitait pas notre progression sous trinquette. En Mini, on ne dispose pas d’autant d’informations et au final, on fait peut-être plus confiance à notre intuition. C’est un équilibre à trouver.»
Nils Palmieri : « J’étais déjà venu ici en janvier, lors du convoyage retour de TeamWork40 des Antilles vers la France. Il faisait un temps incroyable, très beau. Là, on arrive sous la pluie, c’est dommage, on n’a pas vu grand-chose. Mis à part Graciosa, tout le reste s’est fait dans la boucaille.»
1 Le Conservateur Yannick Bestaven / Pierre Brasseur arrivé en 7j 01h 52min 01s
2 Solidaires en Peloton ARSEP Thibault Vauchel-Camus / Victorien Erussard arrivé en 7j 07h 36min 01s
3 Teamwork40 Bertrand Delesne / Nils Palmieri arrivé en 7j 15h 33min 30s