La monotypie est rare en voile. Et, en trimaran de moins de 10 mètres, avant le Diam 24 OD (“one design”), ça n’existait pas. Comme pour tout lancement de produit, tout a débuté par une étude de marché. Cette dernière a révélé que ce concept de petit trimaran monotype serait viable si la production était importante, car la construction d’un trimaran requiert beaucoup d’outillage, l’investissement est donc lourd. Pour amortir l’investissement, l’étude de marché préconisait une production de 300 bateaux par an (30 bateaux par pays, dans 10 pays). Il fallait donc concevoir un bateau pour le grand public. La solution était donc de concevoir un bateau le plus simple possible. C’est devenu le fil conducteur du projet.
L’étude de marché incluait également de construire tout l’environnement nécessaire au développement du bateau dans les 20 années à venir :
– établir un règlement de classe et créer une association de propriétaires,
– concevoir un logo et un design cohérents avec le cahier des charges du bateau,
– construire un circuit de courses (avec un maillage tel que les propriétaires de Diam 24od n’aient pas plus de 300 km à parcourir pour aller régater),
– établir un format de courses type et un accueil des équipages qui assure une ambiance conviviale au circuit,
– imaginer et construire des remorques de route (pour un transport facile des bateaux).
Toutes les grandes lignes de ce « terreau » du Diam 24od ont été mises en place dès l’an dernier; le règlement et le circuit des courses restent à compléter.
Cependant, Vincent Riou, François Gabart, Lionel Lemonchois, Bernard Stamm… ont été les premiers à adopter le Diam 24 OD. Vianney Ancellin, concepteur et constructeur du trimaran monotype. « Ce sont des coureurs professionnels, ils se servent donc du Diam 24 comme un bateau de « pros » alors qu’il est conçu pour les « amateurs ». Nous avons tout de suite été conscients de ce décalage entre les attentes de ces teams de professionnels et de notre cahier des charges « grand public », mais nous avons dû faire avec. D’autant que le partenariat avec ASO (choix du Diam 24 comme support du Tour de France à la Voile, ndlr) a précipité les choses… »
La phase de mise au point du Diam 24od s’est donc faite via les retours d’expérience de ces équipes professionnelles et avec la pression d’une production à booster très sensiblement pour répondre à toutes les commandes liées au Tour de France à la Voile. L’équipe du chantier a par conséquent dû relever un double défi technique d’une part, et de volume de production d’autre part. « Il n’a pas été simple de faire évoluer le bateau tout en triplant notre capacité de production ! Mais grâce aux équipes de professionnels, la mise au point du Diam 24od s’est faite en accéléré ! »
Planning de développement du Diam 24
2013 : faire naviguer le bateau
2014 : lancer la première saison avec 10 bateaux
2015 : prévisionnel de 20 à 25 bateaux, mais la participation au Tour de France à la Voile a sensiblement accéléré la donne puisque 30 équipages seront au départ de cette épreuve, 35 bateaux construits début juillet
2016 : Développement de Classes et Circuits en Suisse, Belgique, Angleterre, Danemark…
2017 : En complément du Diam 24od, une évolution vers un nouveau modèle Diam 24 ++, dédié aux professionnels.
2020 : évolutions techniques possible du Diam 24…