Alex aura réalisé un parcours sans faute, reléguant ses plus proches adversaires à 100 milles de son tableau arrière. Le Barcelonais a su maîtriser tous les paramètres de la course avec brio, tout en tirant le maximum de sa machine de guerre, son Class40 signé de l’architecte Marcelino Botin, redoutable aux allures débridées dans la brise. Alex Pella (Tales 2) est arrivé au terme de 16j17h47m8s de mer. Il a parcouru 4 336 milles à la vitesse moyenne de 10,79 nœuds. Il a parcouru en réalité 4 336 milles à 10,79 nœuds de moyenne. Alex Pella bat de 1 jour 05 heures 23 minutes et 09 secondes le temps de référence dans la catégorie des Class40 détenu depuis 2010 par Thomas Ruyant (17 jours 23 heures et 10 mn).
Fort d’une solide réputation dans le monde de la course au large, le plus français des Catalans n’a jamais fait mentir son statut de favori. Dès le top départ, le skipper de Tales 2 – Santander se place aux avant-postes. Si au terme du plus fort du coup de vent, il déplore quelques bricoles et menues avaries, notamment un solent déchiré, ce touche-à-tout polyvalent, qui barre comme il répare, confirme très tôt qu’il faudra compter avec lui jusqu’au bout. Quand Sébastien Rogues (GDF-SUEZ), l’un des autres grands prétendants à tous les honneurs à Pointe-à-Pitre abandonne, il se place, aux côtés de Thibaut Vauchel-Camus (Solidaires en Peloton) et Kito de Pavant (Otio – Bastide Médical), dans le petit trio de leaders qui va dès lors creuser de gros écarts avec le reste des troupes.
Le 11 novembre, dans une copieuse ligne de grains dans laquelle il n’hésite pas à attaquer, il s’empare de la tête. Il ne la lâchera plus jusqu’à la ligne d’arrivée. Mieux, profitant des conditions plus favorables à ceux de devant en approche de la Guadeloupe, il prend la poudre d’escampette. Très précis dans sa trajectoire, fort de sa vitesse, il ne cède rien dans la farouche bataille d’empannages qui anime cette 10è édition de la Route du Rhum d’un rare niveau d’exigence dans des alizés très instables.
La réaction d’Alex Pella à son arrivée : « C’était une très très belle course ! La Class40, c’est une belle série, il y a beaucoup de monde, il y a tout le temps la bagarre devant, au milieu, derrière. Je me suis régalé, j’ai pris beaucoup de plaisir. Pour gagner une course, il faut la finir et jusqu’à ce que j’ai passé la ligne je n’étais pas tranquille. Je suis arrivé sans étai ce matin, j’ai coupé l‘étai, ça peut arriver au dernier moment. C’est sûr qu’au départ, j’avais un bon feeling, j’ai un fusible de safran qui a sauté juste au moment du départ, c’était un peu chaud. Après, j’ai rattrapé, je suis passé deuxième à Fréhel, et j’ai vu que j’avais une bonne vitesse, et que je pouvais être devant, mais je me répète, pour gager une course, il faut la finir. Je regardais beaucoup Kito (de Pavant), car il a super bien navigué, il avait peut-être un déficit de vitesse, mais il était toujours au bon endroit. J’étais content quand on était ensemble, 1er et 2er, c’était super, on jouait les placements. Thibaut (Vauchel-Camus) m’a surpris, je ne le connais pas. Il était tout le temps rapide. »